Edito de Michel Choupauvert : l’ultracrépidarianisme en béton vous connaissez ?

C'est fait, la reine d'Angleterre nous a quittés. Elle n'était pas éternelle. Même si son décès semblait planifié, le déferlement d'émotions médiatiques donne à réfléchir sur le temps qui passe et les certitudes. Cette semaine, moi, ce sont les certitudes du moment, bâties sur des hypothèses par des spécialistes des spécialités qui deviennent illusoires avec le temps qui passe. Prenez le cas de l'ultracrépidarianisme du béton par exemple...

L’ultracrépidarianisme ? Si vous ne connaissez pas ce terme, c’est ce phénomène que vous n’avez pas manqué de remarquer durant la pandémie. Vous savez cette capacité de beaucoup de spécialistes de spécialités, à parler, avec assurance, de choses qu’ils ne semblent peut-être pas si bien connaître… Sur ce principe, notre organisation entre humains qu’on appelle « la société » a tendance à mettre en place des politiques de planification. Celle de Giscard était d’atteindre l’indépendance énergétique grâce au nucléaire après le choc pétrolier… Une bonne idée… Sauf que 40 après, on s’est dit que le nucléaire, à juste raison, était dangereux. Alors les planificateurs du moment ont demandé à EDF de commencer à démanteler les ouvrages, comme l’a rappelé Jean-Bernard Lévy, le futur ex-PDG d’EDF : « Quand on dit qu’à long terme il faudra fermer des centrales, l’entreprise n’a plus recruté ». Résultat : seuls 24 des 54 réacteurs français sont en fonctionnement. On en aurait bien eu besoin, en ce moment avec la crise du gaz russe se dit, les planificateurs de demain.

Le béton, ce n’est pas si béton que ça

C’est du béton ! L’expression populaire « consacrée » pour affirmer la solidité et la résistance à toute épreuve se diabolise et s’effrite. Le procès de la catastrophe angevine du balcon effondré qui a provoqué la mort de jeunes en est une expression. La catastrophe du viaduc de Gênes en Italie aussi… Et les centrales… Je ne sais pas si vous aviez regardé un reportage sur France 5, « l’envers du béton » qui lançait l’alerte sur l’avenir et la sécurité des ouvrages en béton. Dans le film, il était expliqué comment toutes ces constructions qu’on croyait indestructibles pouvaient très mal vieillir. L’assemblage de sables, graviers, ciment et ferraille ne serait pas figé, comme je le croyais, mais soumis aux aléas du climat et de l’humidité. J’avais souri quand des commentateurs du Kiosque s’inquiétaient du bruit sur le pont de Saint-Hilaire Saint-Florent. Il est aujourd’hui bien fermé. La sénatrice de la Nièvre, Nadia Sollogoub, avait raison quand elle a mis en avant que 25 000 ponts en France seraient en mauvais état et poseraient des problèmes de sécurité.

Avec tout ça, j’ai de plus en plus de mal à croire dans les arguments en béton des spécialistes des spécialités…

Michel Choupauvert

Commentaires 5

  1. Arnaud says:

    Rien n’est éternel. Je dirais aussi qu’il y a béton et béton. Si, pour des questions d’économie, les ouvrages ne sont pas réalisés dans les règles de l’art, rien d’étonnant que leur longévité s’en trouve affectée. Pour le pont de Gènes, il semble que ce soit la corrosion des câbles métalliques noyés dans le béton précontraint qui soient en cause. Tous ces ouvrages n’étant pas éternels il ne faut donc pas lésiner sur les contrôles si on veut prévenir les catastrophes.

  2. Florentais says:

    Bonjour monsieur choupauvert. En 2018 on nous annonce la fermeture de central nucléaire En 2022 la création de 11 mini central. Maintenant on tape sur M. LEVY qui a pas réussi à maintenir la maintenance des centrales

  3. Florentais says:

    Re bonjour. Les mêmes nous parlent d effondrement d économie russes. Les mêmes nous disent qui est gentil qui est méchant….
    Qui il faut voter ou pas etc….
    Il paraît qu a Nantes tout va bien…..

  4. Topette says:

    Le panthéon romain construit en beton il y 2000 ans est toijours debout….

  5. La reine est morte Vive le roi! says:

    La reine Elisabeth, c’était du béton! Paix à son âme.

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