Educatrices et des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse : le Ministère recrute

Le ministère de la Justice recrute par concours des éducatrices et des éducateurs pour sa direction de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Leur mission : accompagner les jeunes en conflit avec la loi et les aider à s’insérer dans la société. Informations et inscriptions du 11 avril au 23 mai sur lajusticerecrute.fr

La protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), direction du ministère de la Justice, a pour cœur de mission l’action éducative dans un cadre pénal. L’éducateur de la PJJ intervient sur décision d’un juge des enfants, d’un juge d’instruction ou d’un magistrat du parquet et assure la prise en charge éducative des mineurs pour lesquels une décision judiciaire est prononcée. L’éducateur construit un projet éducatif pour ces jeunes afin de les protéger, de favoriser leur insertion scolaire ou professionnelle et de lutter contre la récidive.
Au cœur de la mise en œuvre du code de la justice pénale des mineurs, son action s’inscrit dans les principes consacrés par cette réforme pour garantir une réponse éducative plus rapide et plus lisible et améliorer la prise en considération des victimes.

Éducateur de la PJJ, un repère pour les jeunes confiés à la justice

Au tribunal, l’éducateur a une mission d’aide à la décision du magistrat et rencontre le jeune avant son passage devant le juge des enfants. Il évalue la situation et formule des propositions éducatives. Acteur de terrain, il est affecté au sein des services et établissements de la PJJ où il met en œuvre les mesures éducatives, les mesures de sûreté ou les peines prononcées par le juge. Cette intervention peut être menée soit à partir du lieu de vie habituel du jeune, soit dans un foyer (établissement de placement éducatif, centre éducatif renforcé, centre éducatif fermé, famille d’accueil…), soit en détention. L’éducateur travaille avec la famille du mineur dans une démarche de soutien et de respect de l’autorité parentale.
L’éducateur intervient également dans les procédures civiles afin d’évaluer la situation du jeune, son contexte familial, et apporter ainsi un éclairage au juge des enfants afin qu’il prenne les décisions adaptées, notamment en cas de situation de danger pour le mineur. Exerçant au sein d’une équipe pluridisciplinaire, l’éducateur de la PJJ accompagne les jeunes confrontés à la justice dans leur quotidien, leur propose des activités adaptées et construit avec eux un parcours éducatif individualisé, dont il rend compte au magistrat.

Des profils variés recherchés

Les futurs éducatrices et éducateurs sont des femmes et des hommes dynamiques témoignant d’un intérêt affirmé pour agir en faveur de la jeunesse en difficulté. Pédagogues, dotés d’un sens de l’initiative, de capacités d’écoute, d’empathie et d’analyse, ils assurent à la fois un suivi individualisé et la mise en œuvre d’activités collectives sportives ou culturelles avec les mineurs.
La campagne de recrutement met en avant les missions essentielles de ce métier : transmettre des valeurs de citoyenneté et de vivre ensemble, construire des repères, fixer des règles et des objectifs, valoriser des compétences, aider les jeunes en difficulté à trouver leur place dans la société.
Les candidats peuvent par exemple être issus de filières sociales, sportives ou culturelles (STAPS, animation socio-culturelle, sciences humaines, sciences de l’éducation…).

Plusieurs voies d’accès au métier

La principale voie d’accès au métier d’éducateur de la PJJ est un concours de la fonction publique, accessible aux titulaires d’un diplôme de niveau bac +3.
Les inscriptions au concours sont ouvertes du 11 avril au 23 mai 2022. Les épreuves écrites auront lieu le 15 septembre 2022. Les épreuves orales d’admission se dérouleront à partir du 28 novembre 2022. A l’issue du concours, les futurs éducateurs et éducatrices bénéficient d’une formation rémunérée à l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse pendant 18 mois. La rentrée de la nouvelle promotion aura lieu le 1er mars 2023. D’autres voies d’accès sont possibles :
– Concours externe sur titres : être titulaire d’un diplôme d’État d’éducateur spécialisé.
– Concours 3e voie : avoir exercé pendant 5 ans une ou plusieurs activités au cours des 10 dernières années, avec un contrat de droit privé.
– Concours interne : être fonctionnaire ou agent public depuis au moins 4 ans.
Pour s’inscrire, rendez-vous sur lajusticerecrute.fr

Interview de Maxime, éducateur de la PJJ

Maxime est entré à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) il y a cinq ans, Après deux ans de formation à l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) à Roubaix, il a commencé sa carrière d’éducateur à la PJJ au quartier pour mineurs et en milieu ouvert à Nanterre (92) avant de rejoindre le Val d’Oise. Il est aujourd’hui éducateur au foyer de Villiers-le-Bel (95). Rencontre avec un éducateur dynamique et passionné.
En quoi consiste votre activité ?
Un éducateur de la PJJ a trois volets d’action. Un volet judiciaire : il participe aux audiences, rédige notes et rapports aux magistrats. Un volet « préparation à l’insertion » : il aide le jeune à trouver des pistes de métier ou de formation, à faire son CV, ses papiers d’identité… Et un volet « gestion du quotidien » : il lui apprend les règles de vie, lui parle d’hygiène, de santé. J’apprécie surtout de me rendre utile auprès de ces adolescents. Beaucoup de mineurs ayant un parcours délinquant sont avant tout des victimes de situations que l’on n’aurait jamais imaginées. Quand on a créé du lien avec eux, cassé les barrières, les échanges deviennent plus fluides. C’est là tout le côté humain de cette profession. Parfois, les mineurs nous rappellent pour nous donner de bonnes nouvelles : « je me suis fiancé(e), j’ai obtenu le bac, un emploi… ». On plante de petites graines que l’on voit pousser un, deux, cinq ans plus tard
Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans votre activité ?
Les missions d’un éducateur à la PJJ sont très variées et dépendent des structures où l’on est amené à exercer. En détention, on travaille sur l’acte commis et le projet de sortie, l’insertion professionnelle, la rescolarisation, le placement en famille d’accueil. Pour moi, c’est le plus intéressant car nous avons les jeunes sous la main. En milieu ouvert, l’éducateur est « le fil rouge » ou le « fil conducteur » du parcours du jeune. C’est le cadre qui permet de suivre le mineur au long cours, c’est le cœur de la prise en charge éducative. En foyer c’est encore différent, on gère le quotidien, on est amené à faire des nuits, des week-ends, intervenir pour gérer des situations de conflits. Quand on réveille un jeune sujet aux terreurs nocturnes à 6h30, il peut nous appeler par des noms qui piquent un peu … Mais on se forme, on se prépare à cela. Au final, cela reste des enfants face à nous.
C’est là un intérêt du métier: celui-ci permet de travailler dans des cadres divers, et avec des interlocuteurs variés, les familles, les magistrats, les psychologues, l’école, et toute sorte de partenaires. Tous ceux qui œuvrent pour permettre au jeune de s’en sortir.
Quels conseils donneriez-vous à un candidat au métier ?
Après le bac, je me suis inscrit en master sciences de l’éducation, à la fac. C’est là que j’ai commencé à entendre parler de la prise en charge des mineurs délinquants et de la PJJ. J’ai échangé avec des intervenants et j’ai creusé la piste. Pour devenir éducateur, il faut passer un concours (niveau bac+3) mais on peut commencer par être contractuel. S’ensuit une formation de 18 mois à l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ), à Roubaix (59). Celle-ci mêle cours magistraux et périodes de stages avec découverte du terrain. Le concours m’a paru facile, la formation moins, avec des situations complexes à gérer, parfois loin de chez soi. Une fois diplômé(e), vous choisissez votre affectation en fonction de votre classement de sortie. C’est un parcours que je ne regrette pas !

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