Environnement. Une année favorable aux orchidées sauvages le long de la Loire

Les orchidées sauvages sont nombreuses et présentent des formes des plus variées dans notre région. Cette année, elles fleurissent tout particulièrement poussées par des conditions favorables. C'est notamment le cas dans le site préservé, car Espace Naturel Sensible, des Puys du Chinonais où l'on peut actuellement en observer plusieurs variétés.
orchis macule ambazac ©PNRLAT-S.Richard

Avant ces dernières semaines plus chaudes et sèches, nous avons connu un printemps relativement humide. Celui-ci a favorisé le développement et la floraison des orchidées sauvages, présentes dans la vallée de la Loire se plaisant dans ses sols calcaires et pauvres. Elles sont donc, cette année, plus nombreuses que d’habitude, notamment sur le site de l’espace naturel sensible des Puys du Chinonais. « L’année est à ce point propice qu’on peut même en observer sur les espaces herbeux des zones d’activité, qui, régulièrement tondus, sont ainsi appauvris, ce qui convient aux orchidées », indique le conseil départemental d’Indre-et-Loire en charge de la gestion des ENS.

Des fleurs variées et insolites

En Indre-et-Loire, on compte 41 espèces d’orchidées, représentatives de la fantaisie de cette plante, qui prennent parfois des formes étonnantes. « Il y a celles qui se prennent pour des insectes, comme l’Ophrys abeille, l’Ophrys mouche, ou l’Ophrys araignée. En émettant, en outre, des phéromones adéquates, elles attirent ainsi les vrais insectes, qui se chargent de pollen et assurent ainsi la fécondation de la plante. D’autres prennent des formes plus humanoïdes, comme l’Orchis Homme-pendu, avec ses grappes de petits personnages, ou comme l’Orchis militaris, dont les pétales de fleurs se resserrent pour former un casque. On trouve même des Orchis singe, dont les silhouettes aux membres enroulés évoquent l’agilité de l’animal. Quant aux couleurs, les orchidées font, là encore, preuve d’une créativité foisonnante, comme l’Orchis pyramidal et son rose profond ou lumineux, ou l’Orchis brûlé, et son subtil dégradé, du blanc au violet. Mais d’autres se font beaucoup plus discrètes, et se fondent davantage dans le paysage, comme la Listère à feuilles ovales, toute verte et très fine, aux fleurs presque translucides. Certaines vont même jusqu’à se passer de chlorophylle en s’entendant avec un champignon, qui, par symbiose, lui fournit sa nourriture », détaille le Département.

Encore quelques jours

Des fleurs qui sont donc toutes plus jolies les unes que les autres et que d’aucun pourrait être tenté de ramener chez lui pour les replanter ou les mettre dans un vase sur la table à manger. Mais ce serait-là une erreur immense ! Il vaut mieux en effet en prendre quelques photos ou des images mentales pour en conserver le souvenir. « C’est justement en constituant des herbiers que les botanistes du début du XXe siècle, séduits par la Malaxis des marais, ont participé à la disparition de cette dernière. L’Ortis punaise, plus récemment, a elle aussi quasiment disparu, à cause de l’enrichissement artificiel des prairies qu’elle affectionnait, et l’Ophrys bourdon ne se montre plus », rappelle le Département de la Touraine. Certaines variétés d’orchidées sont aujourd’hui particulièrement menacées à l’état sauvage. A noter par ailleurs que sur la quarantaine de variétés présente en Indre-et-Loire, une vingtaine est protégée. Heureusement, ce n’est pas le cas de toutes ces fleurs. « D’autres reviennent en force, comme l’Orchis pyramidal, ou la délicate Spiranthe d’automne, qui fleurit fin août. Pour les autres espèces, c’est dès maintenant, et jusqu’à la mi-juin que l’on peut aller parcourir les ENS à la recherche de ces petites perles florales. Pour mieux encore les connaître, on pourra se référer à l’Atlas des orchidées d’Indre-et-Loire, publié en 2007 par la Société française d’orchidophilie, ou à celui des orchidées du Parc naturel Loire-Anjou-Touraine, paru en 2018 », conclut le Département.

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