Gennes-Val de Loire. Plusieurs personnes participent à un travail d’intérêt général collectif

Le 10 juin dernier marquait le 40e anniversaire de la création de la peine de travail d’intérêt général (TIG). Pour célébrer cet anniversaire et faire la lumière sur cette peine, les tribunaux d’Angers et de Saumur ont organisé un TIG collectif ce mercredi 20 septembre aux Ponts-de-Cé et à Gennes-Val de Loire.

Ce mercredi, une vingtaine de personnes, dont quelques mineurs, ont participé à différentes missions. A Gennes, ils ont travaillé à l’entretien des cimetières. « Généralement, les TIG sont des peines qui se réalisent individuellement au sein de structures habilitées. Cela peut être une entreprise, une collectivité ou une association. En Saumurois, nous sommes globalement chanceux car il y a bon nombre de structures habilitées. On retrouve par exemple beaucoup de communes, les Ecoles Militaires de Saumur, la blanchisserie de l’hôpital ou encore des associations comme Emmaüs ou Aspire », explique la procureur de la république de Saumur Alexandra Verron. Les TIG peuvent aller de 20h à 400h, toutefois la moyenne en Saumurois tourne autour de 105 heures, soit 3 semaines. Cette peine peut être donnée à partir de 16 ans. A noter qu’elle est proposée aux personnes lors des jugements, toutefois, celles-ci ne sont pas obligées de l’accepter. « Il y a des personnes qui préfèrent par exemple payer des jours-amendes, ou d’autres qui expliquent ne pas pouvoir car ayant un travail à côté, des obligations familiales… Dans ce cas le TIG est remplacé par une autre peine. Par ailleurs, une personne qui ne réaliserait pas les heures de TIG se verra recevoir une peine plus lourde comme de l’emprisonnement », précise Amélie Verschuere, juge d’application des peines.

Une peine utile qui a du sens

Cette peine, bien que jugée très utile, semble pourtant être de moins en moins utilisée dans les juridictions comme en témoigne Alexandra Verron et Amélie Vershuere. « Les TIG visent à remettre les personnes dans le monde du travail et à resocialiser. Il s’agit d’une peine qui a du sens et qui se veut comme une alternative à l’incarcération. Si on voit le nombre de TIG baisser, c’est aussi en partie dû à une réforme intervenue il y a quelques années qui a supprimé le sursis TIG. Par ailleurs, il faut trouver le bon public pour ces peines, car elles demandent du temps, il faut être en capacité physique de réaliser les missions qui sont bien souvent manuelles. Si nous avons suffisamment de structures, nous manquons cependant de postes adaptées aux personnes en situation de handicap ou malades, par exemple des postes plus administratifs. Enfin, nous avons beaucoup de personnes qui ont d’importants problèmes de mobilité et cela est un vrai frein, notamment en campagne. Sans voiture, habiter à Longué-Jumelles c’est le bout du monde. C’est pourquoi il faut de lieux habilités et des missions un peu partout sur le territoire », poursuivent-elles. L’objectif est donc de prononcer plus de TIG à l’avenir. Pour cela un travail d’information doit être réalisé auprès des prévenus et ce à tous les niveaux de la justice : juges, avocats… Même si le dispositif a aujourd’hui 40 ans, il reste encore du travail à faire pour promouvoir cette mesure. Pour la maire de Gennes-Val de Loire, Nicole Moisy, « les TIG sont également très intéressants pour les collectivités. En plus d’apporter quelque chose aux personnes et de valoriser un travail en se resocialisant, cela apporte de la main d’œuvre aux communes. Or, nous peinons vraiment à trouver du personnel notamment pour les missions techniques. Par exemple, nous avons ouvert deux postes saisonniers cet été en espaces verts et nous n’avons eu aucun candidat. »

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