Histoire locale. Beaufort-en-Anjou : Joseph Denais et son musée

Dans ce nouveau volet de l'histoire locale, la rédaction du kiosque vous raconte l'histoire du journaliste et collectionneur passionné beaufortais, Joseph Denais. Il a laissé derrière lui un musée on ne peut plus atypique qui porte encore son ombre. Focus sur l'homme et son goût pour les arts, l'histoire et les curiosités.

Né à Beaufort dans une famille bourgeoise sans fortune, Joseph Denais se passionne très tôt pour l’histoire de sa « petite patrie ». Clerc de notaire puis répétiteur au Prytanée militaire de La Flèche, cet érudit devient journaliste grâce à son engagement dans le milieu catholique social. Il est rédacteur en chef du journal catholique L’Echo de l’Ouest à 21 ans, puis du Stéphanois et de l’Echo du Velay. Il prend la direction du journal La Défense à 28 ans. En 1887. Ensuite, il devient directeur de l’Observateur Français tout en collaborant au Figaro et au Gaulois. Le journaliste est aussi historien : il publie de nombreux articles, des monographies (Eglise Notre-Dame de Beaufort-en-Vallée, Cathédrale d’Angers), un armorial général de l’Anjou… En 1885, Joseph Denais est élu membre du conseil d’administration de l’Association des journalistes parisiens. Il en devient secrétaire général en 1895 et le restera jusqu’en 1909.

Un grand voyageur

Ses fonctions au sein du puissant syndicat de la presse parisienne lui permettent de participer à des congrès de la presse à l’étranger qui sont autant d’occasions de voyages mis à profit pour collecter des objets, provoquer des rencontres qui permettent d’enrichir ses collections. Ses voyages l’emmènent à Budapest, Sofia, en Turquie et en Grèce (1896), à Stokholm et en Laponie (1897), à Rome et en Italie du Sud (1899), à Paris et Berne (1902), à Vienne (1904), à Liège (1905), à Copenhague(1914).

Collectionneur frénétique

Féru d’histoire, Joseph Denais est un collectionneur passionné, dès son plus jeune âge. En 1894, il décide d’offrir son immense collection à la commune de Beaufort, à condition que celle-ci en fasse un musée ouvert au public. Il assure le rôle de conservateur du musée jusqu’à sa mort en 1916, continuant d’enrichir le fonds. Volontaire et pugnace, Joseph Denais a su gagner la confiance des Beaufortais qui lui ont donné nombre d’objets témoins de la vie locale, d’artistes qui ont versé au musée des oeuvres de leurs ateliers et de personnages parisiens influents (le Baron Alphonse de Rothschild, Emile Guimet…). Pour compléter ses collections, Joseph Denais recourt aux dépôts auprès des musées de Cluny, Guimet et la Manufacture de Sèvres. L’intérêt de l’abondance et de la diversité des objets qui forment la collection de Denais est qu’elle est aussi extrêmement bien documentée.

Le musée

Le musée Joseph-Denais de Beaufort-en-Anjou est la dernière collection européenne du 19ème siècle qui relie la conception moderne du musée aux multiples formes qui l’ont anticipée : cabinet de curiosités des encyclopédistes, studioli de la Renaissance italienne, wunderkammern des alchimistes, reliquaire des cathédrales, trésor des Athénieens… Il est considéré comme un musée rare et singulier par le visiteur qui y apprécie la diversité et l’amplitude des collections abordant la plupart des domaines (histoire, archéologie, antiquités, ethnographie locale et étrangère, beaux-arts, sciences naturelles, numismatique…). Simples curieux ou férus d’histoire et d’art, tous s’entendent sur cette « proximité » qu’il offre avec les objets. Totalisant près de 10 000 objets, la collection foisonnante du musée Joseph-Denais a un caractère universel. Si l’histoire de Beaufort constitue la « colonne vertébrale » du musée, tous les domaines y sont représentés : sciences naturelles, beaux-arts, archéologie, ethnographie locale et étrangère.

Une architecture insolite

Le curieux bâtiment qui abrite le musée Joseph Denais répond à un programme unique en son genre : agrandir la Caisse d’Epargne et créer un nouveau musée pour abriter la collection que Joseph Denais vient de donner à la ville. Le projet est confié à l’architecte Arsène Goblot qui en dresse les plans en 1898. De l’association d’un établissement bancaire avec un musée naît cette architecture inclassable. Le rez-de-chaussée, qui abrite les guichets de la Caisse d’Epargne est pourvu en socle en granit traité en large bossage. Goblot s’inspire du palais Médicis-Riccardi de Florence mais n’oublie pas non plus les références françaises : les toitures en ardoises « pyramidantes » annoncent les distributions intérieures des salles. Les espaces intérieurs reprennent, en miniature, toutes les caractéristiques d’un grand musée du 19ème siècle : escalier monumental, vaste salle des beaux-arts avec éclairage zénithal, galerie.

source : https://3museesinsolitesenanjou.com/musee-joseph-denais/

Commentaires 1

  1. MEICHE says:

    Bonjour, je suis né à Beaufort en Vallée, je garde un très bon souvenir de mes visites au musée Joseph Denais riche par sa diversité. Durant mon enfance c’était un plaisir de visiter ce musée.
    Merci.

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