Histoire locale. Brèves d’histoire en Chinonais

Dans ce nouveau volet de l’histoire locale, le Kiosque vous emmène du côté du Chinonais à la découverte de trois sites d’exception au passé religieux marqué.

La Chapelle Sainte-Radegonde de Chinon

À l’écart de la ville, au bout d’un coteau riche en anciennes habitations troglodytiques, Sainte-Radegonde est un site particulièrement original, célèbre pour ses peintures murales. Un culte païen existe sans doute autour du puits creusé dans le roc, à l’arrière de la chapelle actuelle. Le site est ensuite christianisé au 6e siècle par la présence d’un ermite, Jean, qui y recevrait la visite de Radegonde, d’où le nom actuel du sanctuaire. On date du 12e siècle l’aménagement des deux nefs, l’une creusée à même le roc, l’autre construite. Après de nouveaux travaux d’embellissement au 17e siècle, la chapelle est désaffectée à la Révolution et transformée en habitations. En 1878 l’ensemble est racheté par une riche Chinonaise, Mme Charre, et restauré en tant que sanctuaire. En 1957, le site, racheté par la ville, est mis en valeur par la société savante locale, les Amis du Vieux Chinon. En 1964, la peinture de la « chasse royale » est découverte sous un enduit, motivant le classement monument historique de l’ensemble du site et de ses peintures.

Collégiale Saint-Mexme de Chinon

Malgré les destructions qu’elle a subies, Saint-Mexme est classée par Mérimée sur la liste des monuments historiques dès 1840. Elle demeure l’un des édifices majeurs du premier art roman en Touraine. Saint Mexme, disciple de saint Martin, fonda un monastère à cet emplacement au 5e siècle. Transformée en collégiale vers l’an Mil, l’église est reconstruite puis régulièrement agrandie, jusqu’à devenir une vaste église de pèlerinage. Désaffectée à la Révolution, la collégiale s’effondre
partiellement en 1817. Les parties subsistantes sont alors transformées en école jusqu’au début des années 1980. Démarre ensuite un vaste chantier de restauration, accompagné de fouilles archéologiques qui ont permis de mieux connaître le monument et son histoire.

Abbaye de Seuilly

Simple prieuré en 1095 fondé par Guillaume de Montsoreau, elle devint abbaye en 1100. Partiellement détruite par un incendie en 1461, elle fut relevée par la princesse Jeanne, fille bâtarde de Louis XI. C’est aussi à cette date qu’est construite la maison de l’aumônier (aujourd’hui propriété privée). François Rabelais (1494-1553), né à deux portées de fusils (600 m), à la Devinière, vint y faire ses classes alors que l’abbé est Jean de Bourbon. Rabelais restera profondément marqué par le paysage de sa Touraine car il l’utilisera comme théâtre d’opérations pour la fameuse guerre picrocholine qui occupe les chapitres de son livre Gargantua. Si l’abbaye connut encore une période florissante au XVIIe, la construction de la chapelle et de la fuye en attestant, elle commença à décliner bien avant la Révolution. Juridiquement abandonnée en 1736 (elle n’abritait plus que 4 moines), elle sera victime d’un ouragan le 14 mars 1751, ruinant l’église abbatiale.

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