Histoire locale. Le château de la Mothe-Chandeniers

Direction le nord de la Vienne pour ce nouvel épisode de l'histoire locale. Cette semaine nous allons nous attarder sur l'histoire de l'insolite château de la Mothe-Chandeniers, situé sur la commune des Trois-Moutiers. Un édifice envoûtant et mystérieux au passé tumultueux. Ce château est en effet un survivant, un phœnix qui n'a eu de cesse de renaître de ses cendres.
Le château de la Mothe Chandeniers aux Trois-Moutiers ©ACAP

Situé sur la commune de la Vienne des Trois-Moutiers, ce château est aujourd’hui probablement l’un des plus insolite de France grâce à un cachet unique de château de conte de fée, voire hanté, entre ruine et monument restauré. Une chose est certaine, son histoire est riche et pleine de rebondissement. La première mention du château, alors au nom de la Motte-Bauçay, forteresse médiévale remonte à 1404. Il était alors possédé par la Famille de Bauçay. On trouve notamment des traces à l’occasion du mariage entre Marie de Bauçay et Guillaume II de Chaunay, seigneur de Champdenier. C’est quelques années plus tard qu’il prendra un nouveau nom, celui de Mothe Champdenier. En 1420, le monument passe propriété de la famille De Rochechouart par le mariage d’Anne de Chaunay et Jean de Rochechouart.

Entre richesse et abandon

100 ans plus tard, en 1530, l’état du château laisse à désirer et l’édifice est déjà vétuste. A l’époque, le château a toujours un aspect de forteresse médiévale avec différentes tours : « Un inventaire mentionne différentes tours : une vieille tour détruite, une tour ronde ou haute tour, la tour à pans, la tour voûtée, la tour neuve et une autre tour non désignée. Les tours actuelles semblent avoir conservé les fondations de ces anciennes tours », peut on lire sur le site du château. Entre le 16e siècle et le 18e siècle, le château alternera entre richesse et abandon. Une vie en dent de scie finalement. En effet, alors que le château continu de se détériorer au fil des décennies, il retrouvera son lustre avec une grande rénovation à la deuxième moitié du 17e. « Ayant pris part à la Fronde, le marquis François II de Rochechouart-Chandenier tombe en disgrâce auprès du roi qui l’exile de la cour vers le pays du Loudun, en Anjou. Il s’installe donc en 1654 à la Mothe Chandenier, alors dans un état vétuste, et transforme le domaine en riche demeure entourée de jardins et de parcs. Il ne peut cependant pas maintenir ce train de vie et finit par abandonner le domaine à ses créanciers », indique le site du château. Le château passera ensuite par héritage au fils de Nicolas, Guillaume Urbain de Lamoignon, comte de Courson. Une des filles de ce dernier, Anne-Victoire de Lamoignon, se mariera avec René Charles de Maupéou (1688-1775), vice-chancelier et garde des sceaux de France, et le château passera en sa possession en 1766. Pendant que le château fut en possession de ces deux dernières familles (de Lamoignon et de Maupéou), le château ne fut quasiment pas habité, ni entretenu et il tombera de fait en ruines. Une description de l’état du château, réalisée en 1790 par le notaire Périot, témoigne de l’état de vétusté et de dégradation de l’ensemble des bâtiments.

Le renouveau néogothique

On le voit, l’histoire du château de la Mothe-Chandenier n’est fait que de succession de propriétaires plus ou moins attentionnés à son égard et plus ou moins inquiets de sa préservation. Cela sera le cas jsuqu’au début du 19e. « Après plusieurs successions, le château est laissé à l’abandon et devient une ruine. François Hennecart, riche entrepreneur parisien, rachète alors le château en 1809 et entreprend une campagne de restauration dans le but de remettre le château dans l’état splendide de l’époque de François de Rochechouart. Ses successeurs, le baron Edgard Lejeune et sa femme Marie Ardouin, entreprennent à leur tour vers 1870 une reconstruction massive dans le style néogothique et le mouvement romantique. L’architecte en charge, dont l’identité reste à ce jour inconnue, s’inspire des châteaux de la Loire pour les travaux. »

Un tragique incendie

Mais malheureusement, alors que le château avait retrouvé quelques années durant un brin de flamboyance et de magnificence avec un style néogothique dont il conserve aujourd’hui les traits, un drame se produit le 13 mars 1932 : Un incendie au château. « Un dimanche, alors que le baron Robert Lejeune vient de faire installer le chauffage central, un violent incendie se déclare et ravage les lieux. Racheté par la suite en lots, il finira par être laissé à l’abandon pendant 85 années et la nature reprendra ses droits sur chaque partie. » La modernité aura eu raison de ce colosse qui a péniblement traversé les siècles.

Une renaissance

Le 6 octobre 2017, la start-up Dartagnans et l’association Adopte un château lancent l’idée folle d’acheter collectivement le château de la Mothe Chandeniers dans le but de le sauver et de proposer un nouveau modèle pour préserver le patrimoine. Quelques mois plus tard et après avoir fait le tour de la planète, le château de la Mothe Chandeniers a séduit des dizaines de milliers de passionnés. Des femmes et des hommes venus de 115 pays, de tous les âges, de toutes les cultures sont aujourd’hui les gardiens de ce château romantique absolu. Cette campagne de collecte de fonds est la plus importante jamais réalisée pour un projet patrimonial.

Source : https://www.mothe-chandeniers.com

 

 

 

 

 

 

Commentaires 1

  1. Jack says:

    Bel article, mais il manque un paragraphe pour dire où est maintenant l’argent collecté !
    J’étais tenté de répondre à l’appel de fonds, heureusement un incident technique m’en a empêché, ouf !

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