Histoire locale. Longué-Jumelles : La commune qui a franchi le temps et les gués

Dans ce nouveau volet de l'histoire locale, la rédaction du Kiosque s'intéresse à l'histoire de la commue de Longué-Jumelles. Une commune qui s'est construite au gré de ses cours d'eau et qui a toujours vécu en cumulant plusieurs entités.

La présence humaine sur l’actuelle Longué-Jumelles remonte à l’ère gauloise. La plus ancienne appellation connue de la commune serait Vicus Thanaïcus, Villa Thanae, Athenüs. Les premiers écrits qui font mention de Longué ou de Thenais ne datent pourtant que du XIème siècle (1055). L’origine du mot « LONGUE » est à rapprocher de la particularité de la rivière le Lathan : « celle-ci est en effet constituée de nombreux bras, ce qui oblige son franchissement sur au moins 7 ou 8 gués, d’où l’appellation «Longs gués», puis «Longué-en-vallée» et, enfin, «Longué». Des passerelles et des ponts ont par la suite été installés. La construction de la levée de la Loire, décidée par Henri II Plantagenêt, comte d’Anjou (Charte vers 1170), est une étape décisive dans l’histoire de cette partie de l’Anjou soumise aux débordements du fleuve », indique la ville.

Deux bourgs différents

Au début du XIème siècle, Longué était formée de deux petites agglomérations bien distinctes, reliées par un chemin. Longué-Jumelles était alors déjà composée de deux « communes » comme elle l’est aujourd’hui avec Longué et Jumelles, même s’il ne s’agissait pas de ces deux entités. L’une d’elles, sur le site de l’actuel du lieu-dit du « Vieux bourg », est la plus ancienne. La chapelle Notre-Dame de Thenais y est édifiée entre la fin du XIème siècle et le début du XIIème siècle. Elle deviendra plus tard l’église du Prieuré, ancienne église de Longué qui sera détruite par décision du 18 novembre 1860. L’autre agglomération se situe sur la rive gauche du Lathan. Elle est alors désignée sous le terme « La ville », et est organisée autour du site de l’ancien château qui n’est autre que l’actuelle mairie de Longué-Jumelles. Les deux villages d’origine étaient rattachés à deux seigneuries différentes : La seigneurie d’Avoir pour le Bourg (Vieux-Bourg) et la seigneurie de Longué pour la Ville.

Quid de Jumelles ?

De son côté, l’origine de la paroisse de Jumelles semble remonter au XIème siècle. Elle fait partie de la seigneurie des Haies, à Brion. Sur le territoire de Jumelles, deux prieurés étaient établis : l’un à Monnaie (en partie également sur la commune de St Philbert du Peuple), de l’ordre de Grandmont, l’autre à Boranne, rattaché à Fontevraud. Jumelles est la ville natale de Félix Landreau qui a donné son nom à l’école primaire.

L’Eglise Notre-Dame de la Légion d’honneur

Cette église a été élevée de 1855 à 1860 à l’emplacement d’un tertre qui réunissait alors, en une seule agglomération, le vieux bourg et la ville. Elle fut réalisée sur les plans des architectes Dellètre et Coutailloux d’Angers, dans un style néogothique inspiré du 13ème siècle ; les sculptures ont été réalisées par l’Angevin Chapeau, notamment les chapiteaux à crochets et à feuilles de renoncule d’eau des piliers du vaisseau central. L’ensemble des 45 verrières provient de l’atelier Tourangeau L. Lobin. Quinze d’entre elles en portent la signature et sont datées de 1859. L’église de Longué-Jumelles porte une étrange appellation qui lui a été donnée en juillet 1860 par l’Archevêque de Tours et par les Evêques d’Angers, le Mans, Limoges et Sées. Pour comprendre cette appellation, il faut remonter trois ans plus tôt en 1857. « Cette année-là, le rythme des souscriptions se ralentissait. Le curé de Longué venait d’être fait chevalier de la Légion d’Honneur en raison de sa courageuse conduite lors des inondations de la Loire en 1856. Il eut l’idée de faire appel aux membres de l’Ordre illustre pour l’aider dans sa difficile entreprise », nous apprend la ville de Longué-Jumelles au travers des mots de Georges Giraud dans son ouvrage « Longué au fil du temps ». Il écrit également : « Petits et grands décorés, militaires et civils, lui adressèrent avec enthousiasme leurs offrandes. Elles permirent à l’édificateur de terminer la vaste construction. L’église, ainsi, eut ses vitraux. La croix de la Légion d’Honneur y est présente. C’est pour cette distinction, reconnaissance légitime, que l’église fut appelée Notre Dame de la Légion d’Honneur, seul vocable en France. »

Sources : https://www.villedelonguejumelles.fr / « Longué au fil du temps » – livre de Georges Giraud

Commentaires 3

  1. Papyque says:

    Une légende raconte que la nouvelle Église celle de 1855 a été déplacée par un seul cheval avec l’ancienne ancienne Église du vieux bourg. Peut-on en savoir plus? Par contre le dimanche 28 août 1927, Jean Gabriel Gallais, (1754-1792) natif de Longué à été béatifié sur ordre du souverain Pontife (Pie XI) par Monseigneur Rumeau évêque d’Angers, en tant que martyr tombé aux Carmes le2 septembre 1792, en l’église notre Dame de la Légion d’honneur.

  2. Claude says:

    Faut pas oublier La Loire qui était toute proche de Longué avant la construction de La Levée.
    Montsoreau, Saumur, Gennes et les communes suivantes jusqu’au environ des Ponts Cé s’était La Vienne qui coulais.
    Lors des crus La Loire et la Vienne ne faisait plus qu’un.

  3. Papyque says:

    Claude, je ne pense pas que la Vienne ai pu pousser son courant jusqu’au Ponts de Cé, mais au moins jusqu’au bouche Thouet, d’ailleurs au delà les rives sont nettement plus sablonneuses, donc Ligériennes. Quant à Longué, c’est plus tous les petits cours d’eau que les moines ont regroupés pour en faire l’Authion qui en ont fait ce petit îlot qui a permis lors de la crue d’en faire ce refuge que Napoléon III a honoré par la légion d’honneur.

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