Histoire locale. Louerre, une commune à l’orée de la forêt

Dans ce nouveau volet de l'histoire locale, nous allons du côté de Tuffalun, commune nouvelle qui abrite notamment la commune déléguée de Louerre. Bien que petite en territoire, son histoire elle ne l'est pas.

Contrairement aux communes environnantes du canton de Gennes, Louerre ne possède pas de monuments mégalithiques sur son territoire. Seule une station du Néolithique est attestée au lieu dit la Baudrière (découverte de silex et haches). Une voie romaine reliant Gennes à Martigné-Briand passe par Louerre. Suite à la découverte au XIXème siècle de nombreux squelettes datant de la période gallo-romaine dans la plaine de Bataillé, Lionel Bonnemère, historien et avocat, y situe la résistance héroïque du chef gaulois Dumnacus. L’épisode est conté dans La guerre des Gaules de César. Pendant deux jours, en 50 av. J.C. le chef des Andes tente de résister à l’avancée des légions romaines. La bataille, et la plaine dite de Bataillé tient probablement son nom de là, aurait vu périr 12 000 hommes. En commémoration, Lionel Bonnemère érige une stèle dédiée à Dumnacus en 1892, stèle toujours visible aujourd’hui.

Louerre au Moyen-Âge

Les textes mentionnent une église dès le XIème siècle, mais les parties les plus anciennes à ce jour remontent au XIIIème siècle. Il s’agit de la base du clocher et des voûtes du chœur dans le style angevin. Dépendant du Chapitre de la cathédrale d’Angers, c’est sous le vocable de Saint-Maurice que l’église paroissiale est fondée. La rivière Aubance prend sa source sous l’édifice religieux et alimente le lavoir situé juste à coté. Les XVème et XVIème siècles semblent des périodes fastes pour Louerre avec la construction de nombreux manoirs, où habitent noblesse de robe et noblesse d’épée. Du XVème siècle, Louerre conserve sur son territoire le Manoir du Vau et le Manoir du Bois-Noblet. Ces deux manoirs présentent la caractéristique d’avoir été bâtis sur des cavités qui ont servi de lieu de refuge. Au cœur du bourg, le XVIème siècle donne naissance à plusieurs édifices remarquables érigés sur un même alignement. Ces belles demeures sont la Félonnière, la Petite Félonnière et l’ancien presbytère qui faisait auparavant partie de la seigneurie de la Félonnière.

La Tour Beauregard

Sur la commune se trouve la tour de Beauregard. Accessible au public, elle offre un panorama unique sur la forêt et la plaine de Doué-la-Fontaine à Brissac. Cette tour est construite en 1870 par Jean-Auguste Boutiller de Beauregard pour assoir son pouvoir face à son voisin et rival Ernest Grignon. Auguste Boutillier choisi le point culminant de la commune, 102 m. d’altitude, afin que sa tour surplombe d’une dizaine de mètres la demeure forestière de son rival.

Louerre, l’orée du bois

Comme l’origine du nom de Louerre l’indique, la forêt a un rôle important dans l’histoire de la commune. Le nom de Louerre découle du latin oria, c’est-à-dire l’orée, la lisière d’un bois. Pendant des siècles, la forêt de Louerre est un lieu de prédilection pour les bandits et hors-la-loi. Elle joue également le rôle de refuge à l’occasion de plusieurs épisodes de l’histoire de France. Au XIXème siècle, elle cache des réfractaires aux guerres napoléoniennes. Pour vider la forêt de ces insoumis, une gendarmerie est installée à Louerre dès 1807. La forêt de Louerre sert aussi à cacher de jeunes hommes au cours de la seconde guerre mondiale, suite à l’instauration du Service du Travail Obligatoire (STO). Les Allemands promettaient de libérer un prisonnier contre deux travailleurs partant pour l’Allemagne. Mais les engagements n’étant pas tenus, de jeunes français refusèrent de partir. Certains d’entre eux viennent se cacher dans la forêt de Louerre où ils deviennent charbonniers ; pendant la guerre, faute de carburant, les véhicules sont amenés à fonctionner au charbon de bois (à l’aide de gazogènes). Les jeunes réfractaires travaillent loin des routes et quittent la forêt à la nuit tombée pour de ne pas attirer l’attention. Venant parfois de départements limitrophes, la plupart sont issus de la couronne « rouge » de l’agglomération d’Angers. Ce sont des ouvriers qui ont fui Trélazé, Saint-Barthélémy-d’Anjou ou les Ponts-de-Cé. On a compté jusqu’à cinquante jeunes camouflés et certains se sont installés à Louerre après la guerre.

Source : https://www.ot-saumur.fr/LOUERRE_a16705.html

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