Histoire locale. Montreuil-Bellay. Le camp d’internement des nomades

Ce lundi 30 janvier, la première ministre Elisabeth Borne a dévoilé les contours de son plan de lutte contre le racisme et les discriminations. Parmi les annonces, elle a dévoilé le projet de création d’un musée en mémoire des gens du voyage internés dans le camps de concentration de Montreuil-Bellay. L’occasion de revenir sur la triste histoire de ce site avec les informations du Ministère des Armées.

Le camp de Montreuil-Bellay fut construit entre janvier et juin 1940, et était destiné à loger le personnel d’une poudrerie située aux abords de la ville. De l’arrivée des allemands à Montreuil-Bellay le 21 juin 1940 jusqu’en mars 1941, le site devint un camp que l’occupant fit entourer de barbelés et dans lequel il interna les militaires interceptés sur les routes, et des civils d’une quinzaine de nationalités différentes, dont les ressortissants britanniques de l’Ouest de la France. Du 8 novembre 1941 au 16 janvier 1945, la France fit du site de Montreuil-Bellay un camp pour « individus sans domicile fixe, nomades et forains, ayant le type romani ».

Enfin la Libération, mais pas pour les internés de Montreuil

En juin et juillet 1944, le camp fut bombardé par les alliés. La clôture et des baraquements ayant été très endommagés, les nomades furent conduits dans un second lotissement de l’ancienne poudrerie, trois kilomètres à l’est. Les Tsiganes réintégrèrent les baraquements du camp principal début octobre 1944. Si, pour les Angevins, la Libération avait brisé les chaînes de l’occupation, pour eux, la guerre n’était pas terminée, et ils ne quittèrent Montreuil que le 16 janvier 1945… pour être dans les autres camps de Jargeau et d’Angoulême où certains restèrent jusqu’en juin 1946. Le site de Montreuil-Bellay fut utilisé en janvier 1945 pour de nouvelles victimes. Ainsi, le 20 janvier, 796 civils allemands, dont 620 femmes et 71 enfants, arrêtés dans l’Alsace reconquise par l’armée du général Leclerc y fut internés. Au printemps 1946, un escadron d’un régiment de Chasseurs d’Afrique de l’armée française les remplaça pendant quelques mois. Enfin, le 22 octobre 1946, toutes les installations, sauf la prison, une cave souterraine d’une ferme qui avait brûlé au début du siècle, furent vendues aux enchères par les Domaines. Restent aujourd’hui quelques ruines de marches et de fondations, et une stèle.

Source : https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/camp-dinternement-pour-les-tsiganes-montreuil-bellay-49

Commentaires 1

  1. Jack says:

    Merci de faire rapidement un lieu de mémoire pour ce passé honteux
    Pour une fois je dis bravo et ne suis pas macroniste !

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