Histoire locale. Saumur. L’école des Violettes, un lieu unique et reconnaissable

La ville de Saumur de Saumur et son service d’Art et d’Histoire avait édité un dépliant consacré à l’histoire de l’école des Violettes, école reconnaissable par son architecture unique et labellisée « Patrimoine du XXe siècle » en 2010. Le Kiosque vous propose de redécouvrir l’histoire de cette école remarquable relatée dans un document très complet édité par le service d’art et d’histoire de la Ville de Saumur : Laissez Vous Conter « L’école des Violettes, une école moderne à Saumur ».

L’Entre-deux-guerres est une période essentielle pour l’évolution de l’urbanisme à Saumur. Avec les premières expériences de l’office public d’habitations à bon marché (HBM) et le plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension (1931), le coteau devient le secteur le plus approprié pour l’extension de la ville. L’office d’HBM, créé en 1929 et très soutenu par la municipalité Robert Amy (1925-1940), y construit deux cités pavillonnaires en 1931 : la cité-jardin des Moulins et celle, plus importante, des Violettes. C’est dans ce nouvel espace de développement, constitué de terrains acquis à la Société des Verreries du Saumurois et jouxtant la cité des Violettes, que la municipalité réfléchit à la création d’une nouvelle école. Le projet est confié à Jean Hénin (1894-1949) l’architecte de la ville. Jean Hénin, qui exerce la majeure partie de sa carrière à Saumur, est architecte de la Ville de 1925 à 1940, c’est-à-dire sur toute la durée des trois mandats du maire Robert Amy. Leur longévité permet une continuité d’action sur la ville pendant l’Entre-deux-guerres. Et force est de reconnaître que durant les mandats de Robert Amy un effort important fut réalisé pour mettre à niveau les équipements et les infrastructures de base de la vie urbaine (assainissement, adduction en eau potable, stade, logements…). La construction de la nouvelle école est projetée dès 1935.

Moderne et fonctionnelle

Le programme imposé à l’architecte était le suivant : construire une école maternelle et enfantine à 4 classes avec tous les locaux nécessaires, un solarium et les logements du personnel enseignant. Les travaux, commencés en août 1936, sont terminés pour la rentrée d’octobre 1937. L’édifice comprend un corps le bâtiment principal avec un arrière-corps central et deux ailes en retour. En 1954, l’aménagement d’une nouvelle classe prolonge l’aile ouest. Le sous-sol renferme la chaufferie et l’espace technique. Le rez-de-chaussée comprend au centre un vaste hall ouvrant sur de lumineuses galeries desservant les salles de classe et les annexes traitées en suivant les dernières prescriptions en matière d’hygiène scolaire. L’arrière-corps central renferme des sanitaires modernes, dotés de grands lavabos. A l’étage, quatre logements sont disposés symétriquement de part et d’autre de l’axe de la construction. Au-dessus des logements, émerge la cabine de l’horloge.

Classique et moderne à la fois

Programme architectural singulier, l’école des Violettes attire l’attention par son importante masse en brique. Sobre et monumental, l’édifice tire ses effets de la franchise de ses lignes et de la mise en œuvre de la brique et du béton. La régularité d’ensemble, l’alignement des ouvertures, la composition axée autour du porche monumental font référence au classicisme. Le toit-terrasse, les percements à l’horizontale, le sens rigoureux des espaces, la franche opposition des matériaux et du chromatisme relèvent quant à eux du modernisme illustré par quelques grands architectes de l’époque (Le Corbusier, Robert Mallet-Stevens, André Lurçat…). Le second-œuvre, très soigné (mosaïque des sols, dessin des huisseries, clôture) est aussi inspiré de ce style moderne épuré. La brique est d’ailleurs très adaptée à cette esthétique.

Une création saluée

Manifeste de la construction hygiéniste, consacré par un article de la revue « La construction moderne » en mai 1939, le bâtiment offre une alliance particulièrement réussie entre style et fonction. Les terrasses destinées aux bains de soleil des enfants, les plans inclinés au lieu d’escaliers, la place prépondérante accordée à la couleur (ici le bleu), l’éclairage des salles de classe sont les signes de l’attention qui a été portée à la fois au confort des enfants, à leur hygiène, et à toutes les exigences de méthodes pédagogiques qui, sous l’influence de la technique Freinet, se renouvellent en ces années 1930. Le discours prononcé à l’occasion de la pose de la première pierre le 15 novembre 1936 par le directeur de cabinet du sous-secrétaire d’État à la protection de l’enfance souligne parfaitement l’aspect novateur du bâtiment. En 2010, l’école des Violettes est labellisée « Patrimoine du XXe siècle. »

Source : Des informations à retrouver dans le dépliant Laissez Vous Conter « L’école des Violettes, une école moderne à Saumur »  https://www.ville-saumur.fr/images/pdf/activite/ville_dart_histoire/2volets-Les%20Violettes.pdf

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