Né au château de Boumois, à Saint-Martin-de-la-Place, le 5 novembre 1758, Louis-Marie-Aubert relève de la branche angevine de la famille en tant que troisième fils de Gilles-Louis-Antoine Aubert du Petit-Thouars et de Marie Gohin de Boumois.
Devenu orphelin de père en 1770, Louis-Marie-Aubert fut envoyé par son oncle faire ses études au collège royal militaire de La Flèche avec son frère Aristide. Les deux enfants seront liés par la même vivacité d’esprit une imagination débordante attribuable à la lecture de Robinson Crusoé. Louis-Marie-Aubert affirma très vite son souci d’indépendance et se tourna rapidement vers l’étude de la nature.
En 1774, âgé de 16 ans, il incorpora le régiment de la Couronne où il demeura jusqu’à la Révolution. Revenu à Boumois, il s’associa à son frère Aristide dans le projet de recherche de l’expédition de La Pérouse au Pacifique, envoyée par Louis XVI et perdue depuis 1788. Aristide demanda audience au souverain en vue de le satisfaire. Celui-ci lui donna son agrément.
Les deux frères vendirent tout ce qu’ils possédaient pour financer leur expédition et l’armement de leur navire, le Diligent, un chasse-marée à deux mâts. Quand tout fut prêt, Louis-Marie-Aubert trouva le moyen de manquer le départ depuis Brest, ayant quitté la malle poste pour herboriser en chemin. Arrivé à Concarneau, il fut arrêté par une patrouille de la Garde nationale qui trouva suspecte sa boite en fer emplie d’herbes. Il fut conduit au tribunal criminel de Quimper pour vérifier ses dires avant d’être libéré.
Avec six mois de retard, Louis-Marie-Aubert se rendit à l’île Maurice, dénommée alors l’Ile-de-France, croyant pouvoir rejoindre son cadet. Il finit par y parvenir après un voyage mouvementé et une halte imprévue sur l’île déserte de Tristan da Cunha dans l’Atlantique sud. Ne trouvant pas son frère Aristide, Louis-Marie-Aubert s’établit sur l’île de Paul et Virginie pendant une dizaine d’années, période durant laquelle il explora ses immenses richesses naturelles.
Louis-Marie-Aubert ne revint en France qu’en septembre 1802, riche d’un herbier de quelques 2 000 plantes. Il le présenta en 1804 dans son Histoire des végétaux recueillis dans les îles de France, de Bourbon et de Madagascar. Son herbier fut intégré par Jussieu, directeur du Museum d’Histoire naturelle, dans les collections de l’institution. Trois ans plus tard, Louis-Marie-Aubert fut nommé directeur de la Pépinière impériale du Roule. Il était alors au comble de sa renommée.
Mais l’année 1827 mit un terme à ses travaux : la suppression de la pépinière du Roule fut ordonnée par Charles X qui dut satisfaire la demande des Parisiens d’un marché à Paris. La suppression du jardin fut un véritable séisme pour Louis-Marie-Aubert. Durant six mois, il combattit la décision royale de toutes ses forces. L’ensemble de ses plantations et de ses outils furent mis aux enchères en avril 1828. L’événement causa au grand botaniste un chagrin immense qui altéra ses forces.
Il mourut le 12 mai 1831, au domicile de sa sœur près de Saint-Sulpice. Sans descendance, Louis-Marie-Aubert du Petit-Thouars laissa à la postérité ses ouvrages savants et ses travaux sur les orchidées et les arbres fruitiers.
Une allée du jardin botanique de Pamplemousses à l’île Maurice porte son nom.
Bibliographie : CACHAU Philippe, Une grande famille de marins et d’explorateurs français : les Petit-Thouars, Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts du Saumurois, n° 171, Saumur, 2023.
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Commentaires 2
Est ce en rapport avec le château du petit Thouars à st germain sur vienne
Merci Gino de ton érudite contribution à notre histoire.