Economie. L’entreprise Girard de La Breille-les-Pins veut faire rayonner la richesse du monde apicole

Du 25 février au 5 mars, l’entreprise Girard, qui produit du miel sur la commune de la Breille-les-Pins depuis plus de 100 ans, sera au salon de l’agriculture. Une belle vitrine pour porter les valeurs qu’elle défend et faire rayonner le territoire du Saumurois.
Cyril Beaufils, l’un des dirigeants de l’entreprise

L’entreprise d’apiculture Girard, installée à la Breille-les-Pins depuis 1920, sera présente sur le salon de l’agriculture à Paris du 25 février au 5 mars prochain. Un rendez-vous auquel l’entreprise n’avait pas pu assister l’an dernier en raison de la crise sanitaire au grand dam de ses habitués. « Depuis plus de trente ans, les miels Girard sont présents sur le salon de l’agriculture, comme sur bien d’autres salons dans la France entière. Il y a sur chacun d’eux, des habitués qui viennent y faire leurs emplettes chaque année », explique Cyril Beaufils, l’un des dirigeants de l’entreprise. Le salon de l’agriculture, s’il permet en effet de vendre des produits, puisque 2 tonnes de miel vont être emmenées à Paris pour être vendues, c’est aussi une formidable vitrine. « Nous souhaitions conserver cette tradition dans le but aussi de transmettre nos valeurs et montrer le territoire du Saumurois. Au vu du coût et de l’organisation que cela représente, ce n’est pas un salon pour gagner de l’argent, même si on n’en perd pas. L’objectif est de servir nos clients fidèles qui nous y attendent et développer l’image de l’entreprise, du territoire et de l’apiculture en général », explique celui qui a racheté l’entreprise il y a quelques années.

800 ruches sur 4 départements

En effet, l’entreprise Girard a été rachetée en mars 2021 par 4 associés. La famille Girard n’ayant pas trouvé de successeur au sein de sa famille, elle avait mis en vente l’entreprise. « Avec mon frère et mon épouse, nous avons souhaité reprendre cette entreprise tout en conservant cet esprit familial. Nous avons été formés durant un an par les anciens propriétaires à l’apiculture, puisque nous ne sommes absolument pas du métier à la base. Nous sommes issus d’une famille d’agriculteurs de Varennes-sur-Loire, mais nous n’étions absolument pas dans le secteur et avions tous deux d’autres activités durant 20 ans avant cela », poursuit-il. Aujourd’hui, fins connaisseurs, ils gèrent pas moins de 800 ruches sur un rayon de 50km autour de la Breille-les-Pins dans le 49, le 37, le 79 et le 86. Si la vente sur les marchés et les salons représentait avant eux près de 80% de la vente annuelle, ils comptent bien développer de nouveaux canaux, via notamment la vente en ligne. « Les crises successives nous ont montré combien il pouvait être fragile de compter sur un seul canal de diffusion. C’est pourquoi nous comptons développer la vente sur internet qui représentera à terme 30% environ, la vente via des partenariats avec les grandes surfaces (30%) et la vente en direct au magasin et sur les marchés/salons (40%). »

Des actions de sensibilisation

Aujourd’hui les jeunes entrepreneurs comptent bien développer ce « très bel outil », tout en portant « certaines valeurs ». « Notre volonté en reprenant les miels Girard, était de nous reconnecter à la nature et de vivre une aventure familiale qui ait un sens. Nous souhaitons être un acteur de la biodiversité sur le territoire. » Car l’apiculture est en effet canalisatrice de bien des enjeux actuels. « Il y a tout un travail à faire pour sensibiliser à une agriculture plus naturelle, la lutte contre le réchauffement climatique, contre le frelon asiatique – notre principale inquiétude – ou encore le déboisement, avec notamment les incendies », explique celui qui a perdu une quinzaine de ruches l’an dernier dans un incendie d’une parcelle boisée de la Breille-les-Pins. « Nous travaillons aujourd’hui avec de nombreux agriculteurs, d’une nouvelle génération, qui souhaitent développer une agriculture plus respectueuse de l’environnement et qui écoute un peu moins les commerciaux qui vendent des produits destructeurs. Ils viennent vers nous pour, par exemple, implanter des ruches sur leurs parcelles pour participer à la pollinisation de leurs cultures. C’est beaucoup plus vertueux », souligne Cyril Beaufils. L’entreprise Girard travaille également avec les écoles sur des actions de sensibilisation. « L’an dernier, nous avons reçu plus de 700 enfants des écoles. Certaines ont investi dans des ruches qu’elles viennent ensuite voir en fin d’année. »

Un engouement autour de l’apiculture, mais…

Si l’enjeu de sensibilisation est avant tout environnemental, il est aussi porté sur la pratique elle-même. « L’apiculture est un phénomène qui connait un certain engouement. Aujourd’hui, il n’y a pas vraiment d’encadrement de la pratique, chacun peut avoir une ou plusieurs ruches et faire son miel et le vendre comme il veut. Or, cela peut être dramatique. En effet, on ne s’invente pas apiculteur et s’il n’y a pas de règlementation, il y a toutefois des règles à suivre. Un apiculteur amateur qui ne traite pas contre le Varroa, un parasite destructeur d’abeilles, peut avoir des abeilles porteuses de maladies qui vont ensuite entrer en contact avec nos colonies, les contaminer et les tuer. Cela peut conduire à la destruction d’un monde apicole local. C’est pourquoi il fait être vigilant et bien connaitre avant de se lancer. En ce sens, nous envisageons de monter des sortes de petites formations de courte durée afin d’apprendre aux personnes qui souhaitent se lancer les bonnes pratiques. » À noter par ailleurs que, s’il existe quelques formations pour adulte, aucun cursus de dispense des cours d’apiculture en France.

Un pôle écotouristique apicole

Mais les 4 associés voient encore plus loin et envisagent de développer ce secteur apicole Saumurois. « Nous avons d’autres projets en tête sur lesquels nous travaillons encore et que nous souhaitons développer à moyen terme. L’idée étant de devenir un pôle touristique à part entière autour du miel, de l’apiculture et de l’environnement. Nous souhaitons être un acteur du tourisme nature et que les visiteurs viennent en Saumurois pour découvrir les vignes, les caves, les champignons, les châteaux, mais aussi faire une halte dans notre site autour de l’apiculture. On pourrait aussi très bien imaginer des actions autour de séminaires et team building où les entreprises font des réunions le matin et se retrouve dans l’après-midi autour d’ateliers que nous proposerions. Nous avons quelques pistes qu’il nous faut encore continuer à creuser. » À suivre donc.

Commentaires 1

  1. Effray says:

    Bonjour
    Bien que je connaisse votre boutique à La Breille les Pins, je vous adresse toutes mes felicitations pour la description de votre presentation et vous souhaite une pleine réussite dans votre vie d’apiculteurs ainsi que pour tout autre projet.

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