La tribune politique du Kiosque #5 (juillet 2023) : Installation de 2 nouveaux EPR à la Centrale de Chinon

Parce qu'il est important pour Le Kiosque, webzine indépendant du Grand Saumurois, que vive le débat et que les citoyens identifient les personnes publiques du territoire, il lance sa nouvelle rubrique mensuelle "La tribune politique du Kiosque". Elle sera éditée chaque 1er mardi du mois. La rédaction pose 1 à 2 questions sur l'actualité nationale ou locale aux représentants des partis (1). Libres à eux d'y répondre ou non, dans un espace dédié équitable (maximum 300 mots ou 2 000 signes au total). Ce mois-ci la question de l'implantation de 2 nouveaux EPR à la Centrale de Chinon.

Question : Selon EDF, « développés pour être encore plus sûr et plus respectueux de l’environnement que les précédents réacteurs », les deux EPR supplémentaires nouvelle génération qui doivent être installés à la centrale de Chinon « intègrent tous les progrès récents en matière de sûreté, de réduction d’impact environnemental et de performance technique. » La ville de Saumur et l’agglo ont voté une motion de soutien, en leur conseil municipal et d’agglomération (relire notre article). Qu’en pensez-vous ?

PS Saumurois (504 signes / 79 mots)
« Côté positif : réduire l’émission de gaz à effet de serre, avoir des centrales plus efficaces. Le développement de ces nouveaux réacteurs (EPR) aura un impact en matière énergétique et en matière d’emploi.
Côté négatif : les déchets nucléaires à traiter et à stocker. Bien évidemment le refroidissement de ces centrales vu que le réchauffement de la planète entraîne une forte baisse des niveaux d’eau dont la Loire.
En parallèle, il faut continuer de développer les solutions d’énergies renouvelables. »

Laétitia Saint-Paul, député Renaissance de Saumur-Sud (4ème circonscription de Maine-et-Loire) (2004 signes / 300 mots)
« Pour l’avenir et au vu du contexte géopolitique actuel, la question de la souveraineté de la France s’agissant de production énergétique est primordiale. Si l’accélération des énergies renouvelables est indispensable pour atteindre les objectifs publics fixés en la matière, le fait d’ajuster au mieux l’offre globale aux besoins avérés demeure essentiel, en notant que, pour l’aspect environnemental, la France se situe au troisième rang européen avec 87% de production d’électricité décarbonée.
La production totale d’électricité en France est en baisse sur les dernières décennies : 445,2 TWh en 2022 (dont 63% issus du nucléaire), soit le niveau le plus bas depuis 1992, ceci notamment du fait d’une moindre disponibilité des centrales nucléaires due à leur nécessaire maintenance. Face à la crise énergétique actuelle et malgré la baisse de consommation constatée suite au plan de sobriété mis en place par les pouvoirs publics, assurer la sécurité des approvisionnements en électricité ces derniers mois a nécessité de recourir à des importations, une première depuis 1980.
Le CNPE de Chinon fait partie des centrales nucléaires historiques de l’Hexagone et représente près de 7% de la production nucléaire française. Entreprise majeure du territoire, plus de 2500 salariés d’EDF et d’entreprises partenaires y sont employés et de nombreux jeunes formés. En outre, les contrats passés avec des entreprises locales représentent plusieurs dizaines de millions d’euros d’investissements chaque année. Concernant sa sûreté, la réglementation relative au nucléaire est très stricte : les contrôles effectués sont permanents et assurés, au nom de l’État, par une structure indépendante qu’est l’Autorité de Sûreté nucléaire. Par ailleurs, la surveillance de l’environnement autour des sites de production, notamment en termes de mesure de la radioactivité et d’impact sur la biodiversité est une réalité.
En ce sens, la construction de nouveaux réacteurs EPR2 sur ce site est un projet que je soutiens. »

Anne-Laure Blin, députée LR de Saumur-Nord (3ème circonscription de Maine et Loire (1373 signes / 199 mots)
« La crise énergétique actuelle trouve son origine, pour l’essentiel, dans un sous-investissement dans notre parc nucléaire depuis 10 ans. La conséquence immédiate étant que pour la première fois depuis 40 ans, la France a été contrainte, en 2022, d’importer de l’électricité.
Cette situation est préoccupante et notre souveraineté est clairement menacée avec des répercussions très importante sur notre activité économique et le quotidien des Français.
En raison d’un manque de vision, résultat d’une politique orchestrée depuis plusieurs années, les centrales à charbon ont dû être réactivées. Tandis que les énergies dîtes renouvelables ne couvrent que 20% de nos besoins avec un coût exorbitant. Si la question de mix-énergétique est très importante, le nucléaire reste encore la seule énergie décarbonée, pilotable et en mesure de répondre aux demandes.
Ainsi, il est évident que la France a un véritable impératif d’assurer une production croissante, pérenne et sécurisée en réarmant notre filière nucléaire avec de nouveaux dispositifs.
La centrale nucléaire de Chinon contribue à cet objectif en permettant à notre territoire de préserver notre souveraineté énergétique. Elle est également pourvoyeuse de nombreux emplois dans notre territoire. La modernisation de ses infrastructures participe ainsi à notre indépendance énergétique et c’est heureux. »

LFI (1771 signes / 277 mots)
« En janvier 2019 l’ACRO (l’Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest) a constaté une concentration en tritium de 310 Bq/L  dans un échantillon prélevé depuis le milieu du pont Cessart à Saumur (l’autorisation de rejet limite est à 80 Bq/L en moyenne). 
Aussi, quel intérêt de voter cette motion dans le sens où les réponses aux questions suivantes n’existent pas ou restent floues : 
Quels sont les besoins nationaux, et a fortiori locaux, en électricité ? 
Le volume d’eau disponible dans la Loire sera-t-il suffisant dans les futures décennies pour refroidir les réacteurs ? 
En 1980, combien de mètres cubes d’eau contaminée au plutonium ont été lâchées dans la Loire à Saint-Laurent-les-Eaux (l’Autorité de Sureté nucléaire lors d’une audition à l’Assemblée nationale en 2016 déclarait : si c’était géré aujourd’hui, ces évènements seraient de niveau 4 – sur l’échelle internationale des événements nucléaires qui va de 0 à 7) ? 
Le coût de la construction de ces EPR et du « stockage » des déchets ? 
Le coût des maladies professionnelles des intérimaires précaires qui entretiennent les centrales ? 
Nous proposons : 
– Créer un pôle public de l’énergie pour mener une politique cohérente, en renationalisant EDF et Engie (ex-GDF) en lien avec des coopératives locales de production et de consommation d’énergies renouvelables ; en favorisant l’autoproduction et le partage des excédents 
– Mettre en place des schémas énergétiques aux niveaux national, régional et local 
– Sortir du nucléaire : planifier le démantèlement, la réhabilitation et la reconversion des sites nucléaires et de l’ensemble de leur bassin de vie avec une garantie d’emploi pour tous ses salarié·es 
– Réorienter le soutien à l’innovation vers les énergies renouvelables. »

PRG 49 – La Convention (2141 signes / 327 mots)
« Nous sommes favorables à l’installation de deux EPR supplémentaires nouvelle génération à la centrale de Chinon. En effet, la France doit entretenir la flamme de l’accord de Paris sur le climat et les estimations les plus récentes confirment que cet objectif ne sera atteint qu’en parvenant à fournir, d’ici à 2050, entre 50 % et 100 % d’électricité supplémentaire au niveau de l’Europe.
Face à ce constat implacable et à l’urgence climatique, l’esprit de responsabilité nous conduit à recourir à toutes les formes d’électricité décarbonée. Les querelles qui opposèrent jadis les tenants du renouvelable à ceux du tout nucléaire sont révolues. S’il doit y avoir convergence, c’est autour du renoncement définitif aux énergies fossiles qu’il convient de l’envisager !
Il faut que le prix de l’électricité industrielle soit à la fois compétitif et stable. Faute de quoi la réimplantation d’une industrie électro-intensive sera illusoire et toute l’industrie européenne de transformation s’en trouvera condamnée. Nos territoires devenus des déserts seront comme le creuset de toutes les colères qui emporteront à la fois la paix sociale et ce qui demeure de nos aspirations à vivre ensemble.
Dans ces conditions, le pire serait de ne rien faire. La France se doit donc s’engager résolument dans une stratégie qui assurera le plus rapidement possible sa totale indépendance électrique et lui servira de socle pour contribuer à l’avenir de l’Europe de l’énergie. Pour ce faire, les moyens de production électrique pilotés à l’échelle nationale devront être constitués d’hydraulique, de nucléaire, d’éolien marin, de solaire, et d’une part résiduelle de gaz, permettant de faire face à l’intermittence de certaines énergies renouvelables, au moment des pics de consommation. Une planification précise doit être élaborée et mise en œuvre sans tarder pour garantir l’avenir de notre modèle social ainsi que la capacité de l’Europe à agir vraiment sur le changement climatique.
– Sécuriser l’emploi des sous-traitant·es du nucléaire par l’adoption d’un statut équivalent à celui d’EDF 
– Supprimer les niches fiscales liées aux énergies polluantes. »

Charles Babinet, Reconquête (1999 signes, 294 mots)
« La ville et l’agglomération ont eu raison ! Pour trois raisons : écologique, économico-industriel et de souveraineté. Ecologiquement, le nucléaire est l’énergie la plus décarbonée loin devant l’éolien ou le solaire. Ce qui permet à la France d’être cinq fois plus vertueuse que l’Allemagne avec sa politique promue par les jumeaux allemands d’Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV). Au niveau économico-industriel et de notre souveraineté énergétique, l’emploi créé ainsi que les retombées financières seront les bienvenus localement et grâce à l’électricité nucléaire, peu chère et fiable, nous avons une meilleure compétitivité de nos entreprises et permet de préserver le porte-monnaie des Français.
Il est heureux que le Président Macron ait (partiellement) retourné sa veste après avoir fermé stupidement la centrale de Fessenheim (coûts: 2 milliards d’€/an pour racheter sur le marché européen l’électricité non produite + autant sur la revente non réalisée) ; stopper le projet ASTRID, technologie pouvant produire de l’électricité pendant des centaines d’années uniquement en utilisant les déchets radioactifs ; dépouiller la France de ses technologies par la vente de nos bijoux industriels à nos concurrents étrangers.
Nous devons résister à la politique nihiliste, punitive et misanthrope de décroissance d’EELV et de leurs affidés, faux écologistes mais vrais lobbyistes des multinationales qui les financent via de multiples «ONG» afin que nous gâchions notre argent dans les énergies renouvelables : pour 15% d’électricité produite avec elles (avec les conséquences désastreuses sur notre environnement que l’on sait), nous avons dépensé autant d’argent que pour construire toutes nos centrales nucléaires dans les années 60-70 produisant 75% de notre électricité !
Nous passerons-nous un jour de la fission nucléaire ? Oui ! Le futur promis par la fusion –propre, sans danger- se rapproche grâce aux dernières avancées. Le projet ITER construit en France nous offre de grandes perspectives ! »

Les tribunes précédentes :
– La tribune politique du Kiosque #1 (mars 2023) : Réforme des retraites – Lire ou relire
– La tribune politique du Kiosque #2 (avril 2023) : L’éclairage nocturne à Saumur – Lire ou relire
– La tribune politique du Kiosque #3 (mai 2023) : Réforme des retraites : Quels leviers pour désamorcer la colère ? – Lire ou relire
– La tribune politique du Kiosque #4 (juin 2023) : Le projet de loi immigration – Lire ou relire

La méthode : Le Kiosque a interrogé chaque parti ou mouvement pour connaître leurs représentants locaux. Ils sont soit saumurois soit angevins. Certains partis/mouvements n’ont pas souhaité s’intégrer à notre démarche ou nous sommes sans retour des instances départementales ou nationales. Ces derniers pourront, s’ils le souhaitent rejoindre les prochaines tribunes.

Les partis/mouvements ayant accepté de participer (Ref les représentants nationaux)
POI (Parti Ouvrier Indépendant) – Secrétaires nationaux : Gérard Schivardi, Daniel Gluckstein, Claude Jenet et Jean Markun
LFI (La France Insoumise) – Secrétaire général : Jean-Luc Mélanchon
PCF (Parti Communiste Français) – Secrétaire général : Fabien Roussel
EELV (Europe Ecologie Les Verts) – Secrétaire général : Marine Tondelier
PS (Parti Socialiste) – Secrétaire général : Olivier Faure
Renaissance – Secrétaire général : Stéphane Séjourné (parti présidentiel)
LR (Les Républicains) – Président : Éric Ciotti
VIA (la Voix du Peuple) – Président : Jean-Frédéric Poisson
Reconquête – Fondateur : Eric Zemmour
RN (Rassemblement National) – Président : Jordan Bardella

Les partis/mouvements ayant refusé ou sans réponse
PRG (Parti Radical de Gauche) – Président : Guillaume Lacroix
MoDem (Mouvement Démocrate) – Président : François Bayrou
PRV (Parti Radical Valoisien) – Président : Laurent Hénart
UDI (Union des Démocrates Indépendants) – Président : Hervé Marseille
DLF (Debout la France) – Président : Nicolas Dupont-Aignan

Commentaires 3

  1. Babinet says:

    Bonjour,
    ma tribune envoyée la semaine passée à la rédaction n’a pas été publiée.
    Merci de réparer cet oubli.
    M. Charles BABINET
    Conseiller National et Responsable Reconquête! de la 4ème circonscription du Maine-et-Loire

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