La tribune politique du Kiosque #7 (octobre 2023) : L’écriture inclusive

Parce qu'il est important pour Le Kiosque, webzine indépendant du Grand Saumurois, que vive le débat et que les citoyens identifient les personnes publiques du territoire, il lance sa nouvelle rubrique mensuelle "La tribune politique du Kiosque". Elle sera éditée chaque 1er mardi du mois. La rédaction pose 1 question sur l'actualité nationale ou locale aux représentants des partis (1). Libres à eux d'y répondre ou non, dans un espace dédié équitable (maximum 300 mots ou 2 000 signes au total). Ce mois-ci la question porte sur l'écriture inclusive (1)

La question : Les députés du Rassemblement National Roger Chudeau (75) et Bénédicte Auzanot (84) ont déposé une proposition de loi portant interdiction de l’écriture dite « inclusive » dans les éditions, productions et publications scolaires et universitaires ainsi que dans les actes civils, administratifs et commerciaux (ref. https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/dossiers/interdiction_ecriture_inclusive). Qu’en pensez-vous ?

(1) Selon l’agence Mots-Clés, l’écriture inclusive « désigne l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes. » Exemples : « professeure », « présidente », « agente », « écrivaine », « auteure », etc.

PS du Saumurois – Maryline Prod’homme
« Je suis complètement d’accord avec l’interdiction de l’écriture dite « inclusive »et ceux malgré le désaccord de la couleur politique de ces députés. chacun chacune devrait être libre d’écrire comme il le pense et par conséquent il est absolument pas nécessaire de légiférer sur un tel sujet il y’a tellement d’autres sujets plus importants bonne soirée. Si l’écriture inclusive n’est pas une obligation pour autant cette pratique constitue un premier pas pour éviter les pratiques dominantes qui sont, elles pénalement répréhensibles (sexisme).
La seule et unique loi qui encadre l’écriture inclusive est la loi 94-665 relative à l’emploi de la langue française.
Si elle inquiète par sa ponctualité, elle est le reflet de la société.
Une loi l’interdisant serait donc absurde. Ce serait nier la nature vivante du langage. »

Section de Saumur du PCF
« En cette rentrée où l’inflation s’aggrave, où des travailleurs en viennent à sauter des repas faute de moyens, où les températures exceptionnelles devraient pousser tout le monde à s’inquiéter du réchauffement climatique… que propose le RN? Interdire l’écriture inclusive! Encore une fois ils nous montrent à quel point eux et le gouvernement sont déconnectés des problèmes des travailleurs de France.
L’écriture inclusive n’est que très peu utilisée en France, mais elle permet à certaines femmes de se sentir prises en compte au même titre que les hommes dans les textes qu’elles lisent. Tant mieux, nous ne voyons pas de raisons valables d’interdire cela. Même si nous pensons que ce n’est pas ça qui mettra fin aux inégalités salariales hommes/femmes, aux difficultés d’accès des femmes à certaines professions et au sexisme en général.
Mais nous sommes conscients que lutter contre les inégalités et discriminations de genre n’est pas vraiment dans l’A.D.N. du Rassemblement National, pas plus que contre les autres formes d’inégalités et de discriminations (racisme, homophobie…).
Le Parti Communiste Français continuera toujours de combattre l’extrême-droite, qui sert les intérêts des capitalistes en tentant encore une fois de nous diviser avec des pseudo-débats à l’heure où la situation sociale requiert que nous nous unissions pour défendre notre pouvoir d’achat, nos retraites et notre planète. »

VIA – Emmanuelle Doaré
« L’Académie Française a unanimement mis en garde contre l’utilisation de l’écriture dite inclusive, expliquant que « la multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ». Je crois sincèrement que les promoteurs de cette « réécriture » de notre langue, sous prétexte d’égalitarisme, s’attaquent à la liberté de penser propre à chaque homme. L’écriture inclusive n’est rien d’autre qu’une idéologie déconstructionniste visant à séparer notre langue de son histoire. La littérature française, trésor de notre langue, relève du patrimoine national, patrimoine vivant, qu’il convient de protéger si nous ne voulons pas qu’il se vide de sa substance. C’est par la maîtrise de notre langue que se fondent nos connaissances,  nos savoir-faire, nos raisonnements et l’ensemble de nos relations aux autres.
Je ne peux, avec VIA la Voie du Peuple, qu’être en accord avec toute proposition de loi visant à supprimer toutes traces de cette écriture dite « inclusive ». »

La Fi – La REV
« Le RN s’oppose à l’écriture inclusive, au motif que le masculin dominant serait « neutre » et qu’une telle évolution de la langue française contreviendrait aux traditions séculaires.
« L’écriture inclusive désigne l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques qui permettent d’assurer une égalité de représentations des deux sexes » et « Le discours n’est pas simplement un instrument de l’influence, mais bien le lieu de l’influence », selon le Manuel d’écriture inclusive.
La Science démontre que le masculin dominant dans les langues genrées comme le Français, l’Allemand ou l’Espagnol introduit dans les esprits un biais préjudiciable aux femmes, contrairement à ce que le RN voudrait nous faire croire.
La question « citez tous les candidats/candidates politiques que vous verriez au poste de 1er ministre » obtient 3 fois plus de réponses « femmes » que la même question avec le seul mot « candidat » présumé « neutre ».
Présenter un métier sous le seul masculin induit chez les enfants et les adolescents l’idée que les hommes réussissent mieux dans ces métiers que les femmes, et on observe de plus grandes inégalités femmes-hommes dans les pays aux langues « genrées ».
Le masculin présumé « neutre » renforce donc bien la représentation masculine. A contrario, l’usage du féminin accolé au masculin favorise les représentations féminines.
Alors, faut-il bousculer – ou pas – nos vieilles habitudes linguistiques pour permettre aux femmes d’être les égales des hommes ? Est-il si difficile de juxtaposer le féminin au masculin, en entier ou en abrégé ? On apprend vite à l’écrire et à le lire. Le propre d’une langue vivante est d’évoluer en permanence, et les pays ayant déjà sauté le pas du féminin inclusif n’y prêtent plus attention.
À l’heure des inégalités salariales entre les femmes et les hommes, des discriminations au travail, des violences contre les femmes trop souvent impunies, de la récente réforme des retraites qui pénalise davantage les femmes que les hommes … Ne s’agit-il pas encore de détourner l’attention des véritables priorités ? »

Reconquête – Charles BABINET
« Invention absurde d’une certaine intelligentsia gauchiste, l’écriture dite « inclusive » transforme un simple texte lu en borborygme. Par quel mystère peuvent-ils appeler « inclusive » une écriture qui exclue les aveugles, les malvoyants, des amblyopes, les dyslexiques, les dysphasiques ou les apraxiques ? C’est tout à fait digne de la novlangue dans 1984 d’Orson Wells : « L’exclusion, c’est l’inclusivité ».
Depuis plusieurs années, l’Académie française a défendu à plusieurs reprises la langue française (1,2). Dernièrement, le nouveau secrétaire perpétuel M. Amin Maalouf, continu de rejeter cette écriture excluante (3). Nous devons poursuivre dans cette voie.
L’ancien Premier ministre M. Edouard Philippe avait déjà signé une circulaire interdisant cette pratique, mais son application laisse à désirer (l’ « en même temps » ?) et elle ne s’adressait qu’aux actes purement administratifs (4). Cette proposition de loi est naturellement une mesure de bon sens, mais je constate qu’il est nécessaire d’avoir recours à une loi pour s’opposer aux oukases de la gauche « woke » qui bien que minoritaire dans l’espace politique français y compris à gauche arrive via des relais universitaires, médiatiques ou associatifs à nous imposer inepties sur inepties. Sauf que maintenant la droite, débarrassée de la peur de se faire traiter de raciste-fasciste-d’ultra-giga-méga-extrême-droite et autres diabolisations, ne se laisse plus dicter sa conduite et encore moins sa façon de penser.
Protégeons notre langue, patrimoine national.
Protégeons nos enfants, avenir de la France.
Protégeons nos compatriotes affectés d’un handicap.
Bannissons l’écriture dite « inclusive » !
1. Déclaration de l’Académie française sur l’écriture dite « inclusive », 26 octobre 2017.
2. Lettre ouverte sur l’écriture inclusive, 7 mai 2021.
3. France Info, 29 septembre 2023.
4. Circulaire relative aux règles de féminisation et de rédaction des textes publiés au Journal officiel de la République française, 21 novembre 2017. »

Anne-Laure BLIN – Députée LR
« Mon combat contre le wokisme et l’écriture inclusive est déterminé. Je ne peux accepter le délitement de la société qui laisse à penser que tout se vaut et que l’on casse tous les repères (mêmes les plus évidents) de la société.
Dès mon élection en 2020, j’ai travaillé à une proposition de loi très concrète pour condamner l’usage grandissant de l’écriture inclusive. J’ai renouvelé mon initiative dès ma réélection en alertant tous mes collègues de l’hémicycle (tous bords politiques confondus) >> https://www.annelaureblin.fr/a-l-assemblee/article/je-depose-une-proposition-de-loi-visant-a-sauvegarder-la-langue-francaise
Il est inadmissible que les usages de cette écriture (qui n’a d’inclusif que l’adjectif) prospèrent dans tous les pans de notre société : médias, lobbys, syndicats, administrations diverses ou encore établissements d’enseignements.
Les exemples malheureusement ne manquent pas et sont de plus en plus fréquents. Comme à l’Université Lyon 2 qui a commandé, au mois de mai dernier, à ses étudiants de rédiger entièrement un partiel en écriture inclusive.
Je le rappelle dans le corps de mon texte législatif, il existe un certain nombre de déclarations officielles condamnant son utilisation mais tout le monde constate bien que certains s’en exonèrent très largement et surtout continuent à militer pour amplifier son usage.
Il est urgent que le législateur s’empare du sujet et marque une position forte et sans ambiguïté pour défendre notre langue française et surtout en garantir son apprentissage à nos enfants.
Je crois qu’il convient de redonner toute sa place à l’Académie française dans ce débat pour fixer le cadre de nos grammaire, orthographe et syntaxe.
Notre langue ne doit pas être abandonnée aux tenants de la déconstruction en tout genre. Notre Nation doit être unie sur ce sujet car notre langue, c’est notre identité. »

La méthode : Le Kiosque a interrogé chaque parti ou mouvement pour connaître leurs représentants locaux. Ils sont soit saumurois soit angevins. Certains partis/mouvements n’ont pas souhaité s’intégrer à notre démarche ou nous sommes sans retour des instances départementales ou nationales. Ces derniers pourront, s’ils le souhaitent rejoindre les prochaines tribunes.

Les partis/mouvements ayant accepté de participer : Ref. les représentants nationaux
LFI – La REV (La France Insoumise) – Secrétaire général : Jean-Luc Mélanchon
PCF (Parti Communiste Français) – Secrétaire général : Fabien Roussel
PS (Parti Socialiste) – Secrétaire général : Olivier Faure
VIA (la Voix du Peuple) – Président : Jean-Frédéric Poisson
Reconquête – Fondateur : Eric Zemmour

Les partis/mouvements ayant refusé ou sans réponse à la date buttoir
POI (Parti Ouvrier Indépendant) – Secrétaires nationaux : Gérard Schivardi, Daniel Gluckstein, Claude Jenet et Jean Markun
EELV (Europe Ecologie Les Verts) – Secrétaire général : Marine Tondelier

PRG (Parti Radical de Gauche) – Président : Guillaume Lacroix
MoDem (Mouvement Démocrate) – Président : François Bayrou
PRV (Parti Radical Valoisien) – Président : Laurent Hénart
UDI (Union des Démocrates Indépendants) – Président : Hervé Marseille
DLF (Debout la France) – Président : Nicolas Dupont-Aignan
RN (Rassemblement National) – Président : Jordan Bardella

Commentaires 7

  1. Bernard says:

    L’écriture inclusive, ou comment noyé le poisson, ceux qui veulent réellement défendre la condition des Femmes feraient beaucoup mieux d’exiger l’égalité salariale et des retraites pour toutes les Femmes à travail, âge, ancienneté, niveau d’examen égale, salaire et retraite égale.
    Le reste et du blabla de wokistes uniquement à but d’obtenir des votes aux élections, et qui n’améliore en rien la condition Féminine.

  2. alain says:

    Oh la belle panique morale des fragiles qui se sentent menacés par 0,001% des écrits en écriture inclusive …
    Mme Blin veut protéger la langue française mais peut elle expliquer ce qu’est le WOKISME ? Cet anglicisme ne veut rien dire mais leur permet de mettre à l’index l’ensemble des idées progressistes.
    Balancer du « wokisme » juste pour maquiller le fait que ces gens sont souvent racistes et homophobes (manif pour tous), voila qui est pratique !

    • @alain says:

      Chez les Suisses , en avance sur la France au sujet du langage non sexiste et de l’écriture épicène, la recommandation aux parents à Zurich, est de bannir désormais les termes de papa et maman, et de les nommer ou parents ou tuteurs. Il ne faut pas se leurrer, sur ce qui nous attend à mettre le doigt dans l’engrenage.

  3. Adrien says:

    Est le PS ou le kiosque qui a mal relu la contribution du PS? « autres sujets plus importants BONNE SOIREE »
    Par ailleurs, nous amis du PS sont « complètement d’accord avec l’interdiction de l’écriture dite « inclusive » » tout en l’utilisant : « chacun chacune » (ou alors, ils ne connaissent pas le sujet)

  4. Caro, AntiWoke says:

    L’écriture inclusive est une tare qui détruit notre langue, utile pour l’extrême gauche, qui sous couvert de bons sentiments (inclusion…) souhaite détruire notre culture. Oui l’écriture inclusive est néfaste pour notre société, à commencer par l’éducation de nos enfants. Quant au wokisme, bien sûr que cela existe, à tel point que la gauche progressiste le valide. Outre-Atlantique par exemple, Joe Biden le précise lui-même : « il n’y a aucun problème à être woke ».

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