Longué-Jumelles. Ametra Intégration, une entreprise phare de la défense et l’aérospatial

Ce mercredi 6 décembre 2023 le sous-préfet de Saumur, Christophe Carol, a visité l’entreprise Ametra Intégration située à Longué-Jumelles. Cette entreprise est spécialisée dans le câblage de divers composés destinés notamment au médical, à la défense et à l’aérospatial.
De gauche à droite : Frédéric Mortier, maire de Longué-Jumelles, Christophe Carole, sous-préfet de Saumur, Guillaume Vrigneau directeur industriel, Laurie Drouaud, directrice générale et Alexandre Guilpain, directeur du Pôle Emploi de Saumur.

Christophe Carol, Sous-préfet de Saumur, a visité ce mercredi 6 décembre 2023 le groupe Ametra Intégration basé à Longué-Jumelles, anciennement connu sous le nom d’Anjou électronique. La société est spécialisée dans l’industrialisation, l’optimisation des méthodes de fabrication et mise au point de systèmes électroniques complexes et d’ensembles câblés, dans les domaines aéronautiques et spatiaux, la défense et la sécurité, l’énergie et l’industrie ou encore le médical. L’entreprise longuéenne travaille notamment à la confection de composants qui seront ensuite intégrés sur des missiles, sur le Rafale, et compte parmi ses clients de grandes sociétés comme Dassault, Thalès ou Arianne. Pour le sous-préfet,  « ce qui m’intéresse, au-delà du développement économique, c’est l’imprégnation d’une entreprise sur le territoire et son implication. J’ai aussi à cœur de mettre en avant et de découvrir les grandes entreprises qui font rayonner l’industrie sur le territoire. Ce secteur pâtit d’une mauvaise image et d’idées préconçues. Lorsque l’on entend industrie, on pense immédiatement au Temps Modernes dans une entreprise où il fait chaud, où tout est sale et bruyant. Or, la réalité en est bien éloignée ». « Il est vrai que l’industrie, et encore plus des entreprises comme la nôtre qui travaillent dans le secteur de la défense et l’aérospatial, ont souvent vécu cachées et très discrètement. Nous estimons qu’il est important de communiquer, de nous faire connaître et de montrer que de telles entreprises existent sur le territoire, d’autant que celle-ci est une entreprise familiale implantée depuis des décennies », commente Laurie Douaud, directrice générale.

Des mains d’horloger

L’entreprise compte aujourd’hui 150 personnes sur le site de Longué-Jumelles (le groupe Ametra compte une douzaine de sites en France, en Inde et en Tunisie), dans une grande diversité de postes. L’entreprise connaît une belle croissance avec +25% sur la dernière année et une trentaine de personnes recrutées. Elle est passée d’un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros il y a deux ans à 17 millions d’euros l’année dernière et elle ambitionne de dépasser 20 millions l’an prochain. « Nous avons lancé un vaste plan de croissance. Cela doit nous permettre d’être plus résilients et de pouvoir investir davantage. Nous avons dressé un plan pluriannuel sur les 5 prochaines années. Cela passera notamment par la diversification des marchés et des produits, par le renforcement des marchés actuels, l’optimisation de nos stocks et de nos cycles de construction et la semi-automatisation, même si pour certaines tâches, la main de l’homme reste essentielle », précise la Directrice Générale. En effet, la main des salariés se révèle particulièrement experte lorsque le directeur industriel, Guillaume Vrigneau, présente le travail de certains des employés : « Ici, les équipes doivent souder de petits fils de cuivre, plus fins que des cheveux, sur des composants. Il y a 200 fils à placer sur une petite bande de 2 ou 3 cm. Cela demande une expertise et une minutie incroyable. D’autres effectuent des soudures à l’aide de microscopes et d’autres encore sont chargés du contrôle d’équipement. Il faut parfois passer une journée entière à regarder avec précision tous les points de soudure et voir s’il n’y a pas de reliquat de soudure qui pourrait créer des courts-circuits (NDLR explique-t-il alors qu’une employée s’affaire, œil sur le microscope, à rechercher de petits défauts dans une véritable jungle de centaines de fils blancs) ». Autant de tâches quasiment impossibles à réaliser pour la machine.

Faire connaître les métiers de l’industrie

Cette visite a notamment pour objectif d’étudier les leviers pour répondre aux difficultés de recrutement dans ce secteur de l’industrie, qui mobilise des savoir-faire remarquables sur des opérations de précision peu automatisées et automatisables. Le directeur de Pôle Emploi de Saumur, Alexandre Guilpain, participait également à cette rencontre, puisque plusieurs opérations de recrutement ont été menées l’an dernier et encore cette semaine avec une réunion de présentation et d’information in situ ce jeudi 7 décembre. « C’est sur les niveaux intermédiaires, bac+3, que nous avons le plus de difficultés à recruter. Il faut dire que ces métiers sont assez méconnus. C’est pourquoi, nous sommes particulièrement engagés pour mener des opérations de communication et d’information auprès des collégiens et des lycéens », indique Laurie Douaud. « Pour certains métiers, il n’y a pas besoin de diplômes en particulier, nous demandons davantage des compétences comme de la minutie, une grande patience, de la dextérité. Nous demandons souvent en entretien si les personnes font déjà des activités manuelles ou créatives, cela aide souvent. Il faut être capable de passer des heures sur un même produit, puisqu’ici, il n’y a pas de logique de chaîne, une personne commence un produit et le termine », poursuit le directeur industriel. L’entreprise, une fois une première sélection effectuée, réalise des sessions de formation de 7 semaines. « Cela nous permet de voir les compétences et de positionner les personnes sur les postes adaptés. Cela leur permet également de voir si le métier et l’entreprise leur convient ou non », précise Guillaume Vrigneau. Ces sessions sont composées d’une dizaine de personnes « pour les intégrer progressivement aux effectifs et prendre le temps avec un tutorat des salariés expérimentés ». Une quinzaine de personnes devraient être recrutées l’an prochain. Se pose aussi la question de la volonté de travailler dans une entreprise qui fabrique des composants destinés à l’armement. « Il y a en effet des personnes que cela dérange et qui ne souhaitent pas poursuivre avec nous. Toutefois, nous échangeons toujours sur le fait que l’armement est la plupart du temps utilisé pour la dissuasion et que cela fait partie de l’obligation d’un État comme la France que de s’armer pour se défendre. Mais il est tout à fait entendable que certains ne puissent pas et que cela aille au contraire de leurs valeurs », poursuit-il.

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