Maine-et-Loire. Environnement : La LPO vole au secours de la pie et du renard, catalogués comme nuisibles

La LPO Anjou, dans le cadre du renouvellement de la liste départementale des espèces classées susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD), a lancé une vaste campagne de communication pour casser l'idée reçue que certains des animaux s'y trouvant sont des espèces nuisibles. Elle entend faire supprimer cette liste noire, ou du moins, en réduire l'effectif.

Tous les 3 ans, le ministre de l’Écologie, chargé de la chasse, fixe dans chaque département une liste noire : celle des espèces classées susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD), qualifiées de « nuisibles » jusqu’en 2016. La liste actuellement en vigueur est valable jusqu’au 30 juin 2023. En Maine-et-Loire, elle comprend 6 espèces : le Renard, la Fouine, le Corbeau freux, la Corneille noire, la Pie bavarde et l’Etourneau sansonnet. Cela signifie que tout au long de l’année, ces animaux sauvages peuvent faire l’objet d’actes de destruction sur autorisation individuelle ou par des battues administratives, sans aucun quota ni comptabilisation. « Des millions d’oiseaux et de mammifères sont ainsi persécutés et légalement éliminés pour une seule et unique raison  : prévenir des dégâts potentiels sur des activités agricoles, essentiellement les cultures de céréales, les vignes, les vergers et les élevages de volailles. Les animaux tués ne sont pas consommés, les preuves des dégâts commis sont rarement établies, les alternatives non létales ne sont quasiment pas mises en œuvre ni même envisagées, l’efficacité de leur destruction n’est pas démontrée, les risques pour leur état de conservation ne sont jamais évalués et leur importance dans le fonctionnement des écosystèmes naturels n’entre pas en ligne de compte », s’offusque la Ligue de Protection des Oiseau de Maine-et-Loire. Face à ce « jugement sans appel », la LPO a décidé de prendre la défense des ESOD face au renouvellement de l‘arrêté ministériel fixant la liste de ces indésirables, avec l’objectif « de la voir disparaître, ou tout au moins considérablement réduite ». La Ligue a invité la population à répondre à la consultation publique de cet arrêté en mettant en avant quelques arguments en faveur de ces animaux pour faire pencher la balance dans leur sens.

La LPO Anjou prend la défense de la pie et du renard

La LPO Anjou se concentre sur le Renard roux et la Pie bavarde pour lesquels elle a réalisé des fiches de présentation où elle présente l’intérêt de ces espèces pour la biodiversité. Selon l’association, il est tout à fait possible de cohabiter avec ces deux espèces « indispensables pour l’équilibre environnemental » de nos territoires. « La Pie joue un rôle sanitaire important par son comportement nécrophage, puisqu’elle joue un rôle d’équarrisseur naturel et limite la propagation de maladies en éliminant les cadavres. La pie a un peu le même rôle que le geai, elle dissimule à l’automne des glands, noix, noisettes… un peu partout sur son territoire, sous la mousse ou la litière de feuilles mortes, afin de constituer des réserves de nourriture pour l’hiver. Ceux qui ne sont pas consommés germent au printemps et cela participe à la biodiversité », souligne la LPO. Concernant le renard roux, celui-ci joue un rôle essentiel de régulation et sa disparition pourrait causer un dérèglement général de la chaîne alimentaire. Il n’est pas non plus selon la LPO « responsable de la disparition d’autres espèces », comme cela serait avancé parfois par certains des détracteurs de ce mammifère au pelage de feu. « En tant que prédateur opportuniste, le renard peut consommer des espèces chassables telles que des oiseaux ou des petits mammifères. Il ne fait que jouer son rôle de régulateur et n’est pas responsable de la raréfaction de ces espèces, qui est provoquée par les modifications des paysages, les pratiques agricoles intensives et l’étalement urbain. Par ailleurs, les oiseaux d’élevage lâchés pour la chasse et incapables de se défendre constituent pour lui une proie bien plus facile que les animaux sauvages. » Il n’est pas non plus particulièrement porteur de maladies comme la rage ou l’échinococcose alvéolaire : « Aujourd’hui, le renard n’est plus porteur de la rage grâce à une vaste campagne de vaccination orale menée à partir de 1986. En 2001, la rage du renard a été éradiquée, le dernier cas de rage « vulpine » datant de 1998. […] concernant l’échinococcose alvéolaire : persécuter le renard est inutile. Souvent présentée à tort comme la maladie du renard, cette maladie rare mais grave chez l’homme est due à un petit ver d’à peine quelques millimètres qui vit dans l’intestin des carnivores : renards, mais aussi chiens et chats. 30 % des chats et des chiens seraient porteurs de ce ver. L’homme se contamine en ingérant des aliments souillés par les déjections (mais pas l’urine) ou par contact avec les œufs du ver qui sont présents sur le pelage des chiens et des chats. Persécuter les renards ne fera pas reculer la maladie. »

Infos pratiques : Pour aller plus loin, retrouvez toutes les informations sur le sujet sur https://lpo-anjou.org/presumes-coupables/

Commentaires 21

  1. Goupil says:

    La LPO est bien gentille,
    mais les poules tuées dans nos poulaillers, restent non dédommagées,

  2. Louvel says:

    Bonjour
    Je soutiens à 200% la LPO dans cette action essentielle à la préservation de la biodiversité

  3. Bruno Benedetti says:

    Nos arrières grands parents mangés les renards et Vendes leur peau et leurs fessé une chasse bien plus extrême qu’à l’heure actuelle ce n’est pas pour autant qu’il a disparue bien au contraire vous avez beau enfermer les poules le renard trouve toujours une astuce pour les volet il faut continuer à les réguler j’ai pas dit massacré comme vous le dites souvent et bientôt sa sera au tour du loup qu’il faudra réguler

  4. LENOIR says:

    PoPourquoi les pies ?
    On pourrait aussi parler des blaireaux, considéerés comme « nuisibles » par les technocrates, pour faire plaisir aux chasseurs, … On n’indique même plus en quoi, il est nuisible !

  5. Mel says:

    Comportement en faveur des lobbies que nous finirons par payer très cher.
    Faites un plan pour planter des arbres fruitiers comme des cerisiers, noyers et remettez des bocages avec des baies que les oiseaux pourront manger.
    Apportez une solution concrète plutôt qu’une vengeance primitive.

    insupportable ce gouvernement et pour ceux qui râlent pour leurs poulaillers, il existe des portes automatiques pour bien le fermer la nuit si toute fois vous avez oublié de la fermer.

  6. Montailler says:

    Ras le bol de ces défenseurs de tout, qui voudraient revenir à la vie du 19eme, surtout pour les autres.
    Moi, j’ai pas envie de reculer, et surtout pas de recevoir de leçon.
    Mon grand père essayait de choper les renards qui bouffaient ses poules.
    Et les pies qui sont d’une patience infinie pour choper les oisillons au nid.
    Leurs nuisances à ces 2, la n’a pas changé.
    Arrêtez de nous emmerder et prenez votre weekend aux Antilles.
    Un ancien agriculteur plein de bon sens

    • Serge Goucem says:

      Ça ne m etonne pas qu’ il est agriculteur les pies et les renards ne nous intoxiqué pas avec les produits que ces connard répandent dans les champs !,,
      Et ton grand père il puisait dans la nappe freatique comme vous le faites maintenant !!! A choisir les pies et les renards ont plus leurs place que toi dans la nature il font certainement moins de mal que vous!!!

  7. J'ecris ce que je vois et pense !!! says:

    Et les pies voleurs !!!! Aujourd’hui ils vident vos comptes en banque….. l’inflation a le dos large !!!!
    Les spéculateurs de tous bords, l’EDF , TOTAL , BP , VINCI …… et tous les autres …. ceux là sont NUISIBLES pour notre POUVOIR D’ACHAT

  8. Jose says:

    Ma voisine c’est fait manger 4 chatons de 5 mois par un renard en plein jour

  9. pg49 says:

    La pauvreté des arguments en faveur de la destruction de ces pauvres animaux fait pleurer. Comme d’habitude, la seule solution que trouve l’humain, en plus d’avoir envahi et dégradé les territoires qui étaient occupés « ancestralement » par la faune sauvage, c’est de de tuer, d’éliminer, d’éradiquer. Il y a toujours un revers à la médaille, et nos jours sont désormais comptés à l’échelle du temps puisque nous ne savons pas cohabiter avec le vivant.

    • Cohabitez, cohabitez pg49 says:

      Le renard transmet des maladies très graves à l’homme comme « l ‘échinococcose alvéolaire. Si le nom est barbare, la maladie parasitaire l’est tout autant. Plus connue sous le nom de maladie du renard, l’affection infeste de vers le foie des souffrants et le détruit petit à petit. » Quand on voit que certains défendent aussi les rats à Paris qui mordent les passants et qui sont porteurs de la leptospirose, de la rage etc…. C’est aussi une question de salubrité publique.

      • pg49 says:

        L’échinococcose alvéolaire représente environ 30 cas par an d’après le ministère concerné, donc, il s’agit d’une maladie à la marge (sauf pour ceux qui en sont victimes bien sûr), et cet argument ne tient pas. Votre solution est donc de supprimer les animaux porteurs de maladies transmissibles à l’homme ? Bon courage, ils sont pléthores. Commencez donc par les domestiques avec lesquels nous cohabitons. Vous manquez visiblement d’informations sur ces sujets.

  10. J'ecris ce que je vois et pense !!! says:

    Au kiosque ! Il est passé où mon commentaire ?? Encore et encore….. du favoritisme pour certains !!!!

  11. Magic2 says:

    Encore beaucoup de parole pour rien dire vous les anti tout qui vivez dans un hlm au 9ème étage
    Venez donc faire un tour à la campagne et observer un peu la nature de plus près et la peut-être que vous comprendez vraiment le rôle du renard et de la pie sur la biodiversite

  12. @Magic2 says:

     » les anti tout qui vivez dans un hlm au 9ème étage » c’est quoi cette réflexion déplacée? Et pour ce qui est des anti tout, je crois que vous êtes placés aux premières loges. Car plus anti-tout que les associations, cela n’existe pas.

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