Maine-et-Loire. Influenza aviaire : Plus de 90 000 oiseaux euthanasiés depuis le 20 septembre

Depuis le début du mois de septembre, le département de Maine-et-Loire, comme l'ensemble de la Région et du département des Deux-Sèvres, est particulièrement touché par l'épidémie de grippe aviaire. Toutefois, la situation reste pour le moment maîtrisée et loin des niveaux atteints en début d'année.

Le 1er septembre 2022, la région Pays de la Loire et le département des Deux-Sèvres en Nouvelle-Aquitaine ont été confrontés à un premier foyer épidémique d’influenza aviaire. Celui-ci s’est rapidement répandu à l’échelle de ce territoire. 22 foyers ont été comptés sur cette période et sur ce territoire. « À noter que cette situation est très ciblée sur le Maine-et-Loire. Depuis le 20 septembre, sept élevages ont été infectés par le virus H5N1 d’influenza aviaire hautement pathogène. Toutefois, aucun foyer n’a été détecté en Maine-et-Loire depuis 10 jours, même si la circulation reste active à l’échelle de la région. Nous sommes cependant encore loin des conditions catastrophiques que nous avons rencontrées en février et mars dernier où plus de 800 foyers avaient été déclarés », souligne Eric David, Inspecteur général de santé publique vétérinaire pour la direction départementale de la protection des populations (DDPP). Une situation qui est donc pour le moment contrôlée et maitrisée avec une forte sensibilisation des éleveurs pour repérer et déclarer les cas et ainsi mieux contrôler l’épidémie. Cependant, le risque d’une nouvelle infection risque encore d’augmenter : « D’une part, parce que la baisse des températures extérieures favorise la survie du virus dans l’environnement. D’autre part parce que la faune sauvage endémique comme migratrice est largement infectée », poursuit-il.

Des mesures de freinage en vigueur

Pour limiter la propagation de l’épidémie, plusieurs mesures ont été mises en place. Depuis le 23 septembre 2022, la totalité du département de Maine-et-Loire est placée en zone de contrôle temporaire. À ce titre, les propriétaires d’oiseaux, professionnels comme particuliers, ont notamment obligation de les mettre à l’abri et de pratiquer des auto-contrôles sur les mortalités et avant tout mouvement. Cette ZCT devrait être étendue prochainement à l’ensemble des 6 départements (les 5 des Pays de la Loire + Deux-Sèvres). Par ailleurs, les particuliers et promeneurs sont incités à adopter les bons réflexes. Toute mortalité d’oiseau dont la cause n’est pas évidente doit être impérativement signalée à l’adresse : influenza@maine-et-loire.gouv.fr. « La réactivité de la population et des éleveurs est extrêmement bonne pour tarir le phénomène. On nous déclare des suspicions régulièrement, qu’elles soient faibles ou non. Je préfère une surdéclaration que le contraire », indique l’inspecteur général. La carte des foyers évolue et est mise à jour régulièrement. Pour le moment le Saumurois et le Baugeois sont plus épargnés.

92 000 animaux euthanasiés en un mois

Lorsqu’un foyer est déclaré, des mesures immédiates sont prises pour éviter la propagation du virus. Il y notamment euthanasie du cheptel. « Au total, ce sont près de 92 000 animaux qui ont été euthanasiés dans les 7 foyers déclarés depuis le 20 septembre », précise Eric David.  Lorsqu’un foyer est détecté, une zone de protection est établie dans un rayon de 3km. Dans ce secteur, l’ensemble des élevages est soumis à un contrôle vétérinaire et le transport d’oiseaux est interdit sauf dérogation. En complément, des dépopulations préventives d’élevages à risque sont réalisées. Dans le même temps, une zone de surveillance est définie dans un rayon de 10km entourant le foyer. Dans ce périmètre, les mêmes restrictions de mouvements s’appliquent et des contrôles vétérinaires sont pratiqués sur une partie des élevages. Les éleveurs touchés reçoivent des indemnisations sanitaires et économiques pour compenser les dépeuplements, les pertes, le manque à gagner… « Nous sommes encore en train d’indemniser les éleveurs touchés par la première vague du début d’année et cela devrait bientôt se terminer. Les éleveurs actuellement touchés sont invités à constituer leur dossier pour être indemnisés le plus rapidement possible. Ils seront examinés de façon express. À ce jour, pour le département de Maine-et-Loire, ce sont 24 millions d’euros qui ont été déboursés par l’État au titre de l’indemnisation sanitaire et 6 millions pour l’indemnisation économique », explique Eric David.

Quid de la vaccination ?

Comme pour toute épidémie la question de la vaccination se pose pour tenter d’endiguer le phénomène. Pour Eric David, « la vaccination reste un axe de travail prioritaire du ministère de l’Agriculture. Comme pour le covid, tout le monde est pressé, mais se pose la question de la fiabilité et de la longévité de ka protection du vaccin. À noter que des vaccins existent déjà pour certains oiseaux et sont obligatoires, par exemple dans les parcs zoologiques. Mais il n’existe pas de référence pour les palmipèdes, particulièrement touchés par l’épidémie. Le développement est en cours, mais derrière il faudra une stratégie vaccinale efficace et cohérente. La vaccination opérationnelle ne se fera pas avant 2024 et cela ne nous aidera pas à passer l’hiver 2022/2023. Donc pour le moment le meilleur moyen reste à surveillance et la déclaration des cas. »

Rappel des mesures à respecter

Particuliers détenteurs de volailles :
– Mettez vos volailles à l’abri ou mettez des filets de protection sur votre basse-cour afin d’éviter les contacts avec les oiseaux sauvages ;
– Déclarez vos animaux à la mairie du lieu de détention ;
– Si une mortalité anormale est constatée : conservez les cadavres dans un réfrigérateur en les isolant et en les protégeant et contactez : votre vétérinaire ou la Direction Départementale de la Protection des Populations : ddpp@maine-et-loire.gouv.fr.

Promeneurs :
– Afin de limiter la diffusion du virus, veuillez rester sur les chemins balisés et ne pas vous approcher ni nourrir les oiseaux sauvages ;
–  Après votre promenade dans cette zone, changez de tenue et de chaussures si vous devez vous rendre dans un élevage de volailles ou une basse-cour.

Si vous trouvez des oiseaux morts :
– Ne pas les toucher : il y a en effet des consignes de manipulation à respecter ;
– Noter le lieu de découverte (si possible le géolocaliser) ;
– Prenez contact avec le réseau SAGIR qui est un dispositif national de surveillance épidémiologique dédié à la faune sauvage : le service départemental de l’Office français de la biodiversité (OFB) : sd49@ofb.gouv.fr ou la Fédération des chasseurs de Maine-et-Loire : fdc49@chasseurdefrance.com.

Commentaires 1

  1. gerbant says:

    dans quel monde vit-on?

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