Météo du vendredi 20 octobre. Qualité de l’air : l’autopartage, un levier à actionner rapidement ?

Alors que se déroulait ce 14 octobre la Journée mondiale de la qualité de l’air - et que la plupart des Français sont généralement seuls dans leur voiture pour les trajets du quotidien - on peut se poser la question de l'impact et de l'intérêt d'actionner le levier de l'autopartage afin de réduire nos émissions dans l'air.

Condamné à plusieurs reprises depuis 2017 par le Conseil d’Etat et la Cour Européenne de Justice (CEJ) pour non-respect des normes européennes, l’Etat français doit travailler à l’amélioration de la qualité de l’air afin de limiter les effets nocifs pour la santé humaine et pour l’environnement. Le secteur des transports figure au banc des accusés, et notamment le transport routier, qui au-delà des gaz à effet de serre est le mode de transport le plus émetteur de polluants dans l’air (il représente entre 65 et 100 % de l’ensemble des émissions des transports selon les polluants). Dans ce contexte, l’autopartage peut aider à limiter la pollution  associée aux véhicules individuels. Réjouissons-nous de son adoption croissante par les Français, et encourageons-le davantage.

L’autopartage, une solution gagnant-gagnant ?

Alternative à la possession individuelle d’une voiture, l’autopartage permet la location de véhicules entre particuliers. Le principe est simple : un propriétaire de voiture loue celle-ci à un locataire et génère un complément de revenu pour compenser certains frais tels que l’entretien, l’assurance, le carburant ou le stationnement. Le locataire, quant à lui, bénéficie d’un véhicule de manière occasionnelle, selon ses besoins. Libérés des contraintes associées à la possession d’un véhicule, bon nombre d’autopartageurs évitent ainsi l’achat d’une voiture, récupèrent ce pouvoir d’achat pour d’autres projets, et encouragent une forme de mobilité plus durable fondée sur un usage raisonné du véhicule individuel. C’est un système « gagnant-gagnant », puisque chaque voiture partagée sur la plateforme permet, selon l’Ademe, de remplacer 5 à 8 voitures personnelles, de supprimer 10 000 à 19 000 kilomètres en voiture personnelle par an, et de libérer entre 1 et 3 places de stationnement en voirie.

Un effet direct sur les émissions de polluants

Les impacts positifs de l’autopartage sur l’environnement sont clairs. Le dépassement des seuils de dioxyde d’azote (NO2), pour lesquels la France a été condamnée par la CEJ en 2019, proviennent en grande partie de l’utilisation de nos véhicules. Or, en favorisant la démotorisation, l’autopartage a une incidence directe sur ces émissions. Il favorise en effet le report modal, c’est-à-dire le recours à d’autres moyens de transports (bus, métro, tramway, vélo, marche à pied…) que l’on est moins tenté d’utiliser lorsque l’on possède son propre véhicule. Menée en 2022, l’étude de l’Ademe sur l’autopartage indique par exemple que chez les autopartageurs le recours à un véhicule partagé augmente de 20% l’utilisation du vélo, de 27% le recours à la marche et de 6% celui aux transports en commun. C’est principalement le cas au sein des territoires métropolitains et urbains, où l’offre modale est large et où il y a le plus à faire en matière de qualité de l’air.

Une pratique qui doit encore être encouragée pour peser sur les émissions

L’autopartage se développe rapidement et nous pouvons tous nous en féliciter : +43% d’utilisateurs au 1er janvier 2023 par rapport à l’an dernier d’après le Baromètre de l’Association des Acteurs de l’Autopartage). Il donne de plus en plus lieu à des accords de partenariat entre collectivités locales et plateformes dans de grandes agglomérations – Paris, Marseille, Lille… – comme dans des communes de taille moins importante, à l’image de Roubaix ou de Sceaux. Cette solution de mobilité progresse car elle répond à l’intérêt de la population de se déplacer autrement, et également au mouvement de fond qui consiste, en ville, à repenser la place de la voiture dans l’espace public. Mais cette pratique doit encore se développer pour changer la donne. C’est précisément ce que pointe l’Ademe dans son étude. L’agence estime qu’il faudrait multiplier par cent le volume de véhicules en autopartage pour que l’impact soit significatif à l’échelle des émissions nationales. Compte tenu de l’urgence à repenser nos modes de déplacement pour répondre aux enjeux climatiques et de qualité de l’air, il nous semble nécessaire de multiplier les initiatives permettant d’ancrer la pratique de l’autopartage dans le quotidien des citoyens, et dans leurs habitudes de consommation comme de déplacement. La France conduit pourtant actuellement des politiques publiques actives en faveur du renouvellement du parc automobile. Prime à l’achat, bonus écologique… Il s’agit d’encourager l’usage et l’achat de véhicules dont on sait qu’ils sont chaque année de plus en plus nombreux (39 millions actuellement en France, pour 68 millions d’habitants). Faut-il aller plus loin, surtout dans des territoires urbains où d’autres modalités de transports sont à la disposition de tous ? Ne pourrait-on pas envisager une politique publique qui favorise l’autopartage dans notre pays, c’est-à-dire un usage qualitatif et maîtrisé de cet objet souvent totémique que constitue l’automobile ? L’impact sur l’environnement serait immédiat : l’automobile est en effet responsable pour moitié de nos émissions de gaz à effet de serre liés aux transports. Avec des effets directs en termes de santé publique.

Côté météo

La météo s’annonce pluvieuse pour la journée de ce vendredi 20 octobre. En effet, des précipitations sont prévues tout au long de la journée. Concernant les températures, elle seront autour de 14 degrés le matin et le soir et monteront jusqu’à 17 degrés dans l’après-midi.

Matin

Après-midi

Soir

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