Météo du weekend. Présidentielle : Pour qui voteront les banlieues populaires ?

Si les « banlieues » ont pu focaliser l’attention médiatique lors de précédentes campagnes présidentielles (ex : 2007), elles sont cette année relativement délaissées par des candidats qui y voient soit des territoires sans électeur, soit des zones repoussoirs marquées par l’insécurité, le repli communautaire ou le terrorisme… Afin d’y voir plus clair sur les comportements électoraux et les enjeux du vote au sein de ces territoires paupérisés, Écran de veille, la revue mensuelle du site GlobalWatchAnalysis, a commandé à l’Ifop une enquête dans les villes de banlieues les plus populaires. Les 9 principaux points à retenir.

1 – Les divers candidats de gauche rallient aujourd’hui à peine plus d’un tiers (36%) des suffrages dans les villes périphériques les plus pauvres de France alors qu’ils en captaient plus de la moitié (54%) en 2012. Et au sein de la gauche, l’inversion du rapport de force déjà observé en 2012 se confirme. Avec 26% des voix (dont 20% rien que pour Jean-Luc Mélenchon), les candidats de la gauche radicale (Mélenchon, Roussel…) dominent largement les représentants d’une gauche modérée (Jadot, Hidalgo…) qui y captent aujourd’hui trois fois moins de voix (10%) qu’il y a dix ans (36,4% en 2012).

2 – A l’inverse, les droites dans leur ensemble y attirent désormais la moitié des suffrages (49% aujourd’hui, contre 40% en 2012) mais cette « droitisation » est surtout le fruit d’une hausse continue des voix en faveur de la droite radicale : les trois principaux candidats nationalistes (Eric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen) – alliés en 2017 au second tour dans la « grande alliance patriote et républicaine » – y attirent aujourd’hui plus d’un tiers des intentions de vote : 35%, contre 28,4% il y a cinq ans (2017) et à peine 21,9% il y a dix ans (2012).

3 – Dans ces villes sociologiquement défavorables au macronisme comme à la droite classique, Emmanuel Macron affiche quant à lui des intentions de vote très en deçà (15%) de leur niveau national (26%) mais leur étiage n’en reste pas moins trois fois plus élevé que ce que pouvait y capter un candidat centriste traditionnel (François Bayrou) il y a dix ans (5,8% en 2012). De même, Valérie Pécresse y obtient un niveau d’intentions de vote légèrement inférieur (14%) à sa moyenne nationale (18%) mais qui est légèrement plus haut que le score obtenu dans ces communes par François Fillon en 2017 (+ 3 points).

4 – Au sein de ces villes périphériques très pauvres, les quartiers prioritaires (QPV) – qui contiennent généralement une forte proportion de population issue de l’immigration – se distinguent par un vote majoritairement ancré à gauche : 56% des électeurs y votent pour un candidat de gauche, dont 37% pour Jean-Luc Mélenchon (contre 11% dans les autres quartiers), 6% pour Anne Hidalgo (contre 3% dans les autres quartiers) et 5% pour Fabien Roussel (contre 3% dans les autres quartiers). Seul le candidat d’EELV, Yannick Jadot, y fait un score (3%) largement inférieur à sa moyenne nationale (7,5%).

5 – A l’inverse, les autres quartiers situés dans ces « banlieues pauvres » penchent nettement plus à droite, voir l’extrême-droite : les trois candidats représentant la droite « nationale populiste » (Le Pen, Dupont-Aignan, Zemmour) y attirent un peu moins de la moitié (42%) des suffrages, soit deux fois plus que dans les quartiers prioritaires (QPV). Et en leur sein, les intentions de vote en faveur de Marine Le Pen y sont nettement supérieures (26%) à celle d’Eric Zemmour (15%), ce qui est logique compte tenu du caractère globalement très populaire de ces populations.

6 – Le bon score obtenu par Jean-Luc Mélenchon dans l’ensemble des « banlieues pauvres » (20%, contre une moyenne nationale à 9,5%) tient donc à un sur-vote dans les quartiers prioritaires (37%) et, plus largement, chez les électeurs les plus jeunes (44% des moins de 35 ans) et les plus discriminés en raison de leurs origines géographiques, ethniques ou religieuses (33% chez les électeurs en ayant déjà été victimes). Il obtient d’ailleurs un score élevé dans les minorités ethnico-culturelles comme les musulmans (32%) ou les électeurs « racisés » estimant être perçus par les autres comme une minorité ethnique (47%).

7 – Si l’on relativise les enjeux de santé qui ont pu être boostés par la crise sanitaire (80%), le premier enjeu du vote des banlieues populaires à cette élection exprime un besoin de base d’ordre très matériel : le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat, cité nettement plus dans ces banlieues (76%) – et notamment dans les quartiers prioritaires (à 80%) – que par l’ensemble des Français (65%). Et parmi les dix principaux enjeux déterminant leur vote, on trouve aussi des enjeux comme la lutte contre le chômage (62%) et la précarité (60%), l’éducation (68%) ou la sauvegarde des services publics (51%).

8 – Dans ces villes comme dans le reste du pays, les votants détermineront aussi beaucoup leur vote en fonction d’enjeux identitaires ou sécuritaires comme la lutte contre l’insécurité (3ème, à 74%), le terrorisme (4ème, à 70%) ou l’immigration clandestine (9ème, à 56%). Mais on note sur ce plan des différences entre les quartiers prioritaires (QPV) et les autres quartiers : les électeurs des quartiers situés en dehors des QPV accordant sensiblement plus d’importance dans leur vote aux questions de sécurité (77% contre 70%), d’immigration (58%, contre 51%) ou de laïcité (51%, contre 45%).

9 – Enfin, des questions de société comme la lutte contre le sexisme, le racisme ou la haine contre les LGBT n’y apparaissent pas très porteuses sur le plan électoral. La proportion d’électeurs de ces banlieues qui détermineront leur vote en fonction de la lutte contre le sexisme est inférieure à la moyenne nationale (47%, contre 52%), tout comme la lutte contre la LGBTphobie (31%, contre 36%). Malgré une plus forte exposition aux discriminations (50%, contre une moyenne nationale de 24%), les habitants des QPV ne seront pas plus nombreux (45%) à le prendre en compte dans leur vote que l’ensemble des Français (47%).

Côté météo

Samedi matin, le temps sera couvert avec du brouillard annoncé dans le Saumurois. Il fera frais avec seulement -1 degré. Dans la journée, il fera jusqu’à 6 degrés, mais le temps restera couvert. Dans la soirée, nous aurons 1 degrés et le temps se dégagera.
Dimanche matin le temps sera encore une fois brumeux avec seulement 1 degré. Dimanche après-midi, le temps sera un peu plus clair avec encore quelques nuages, mais quelques belles éclaircies. Il fera 6 degrés. Dans la soirée, il fera 1 degré et le temps sera dégagé.
Lundi matin, le soleil sera au rendez-vous mais il fera frais avec -1 degré. Dans la journée, le temps restera beau et nous aurons jusqu’à 7 degrés. En soirée, le temps restera clément et il fera 0 degré.

Samedi
Matin

Après-midi

Soir

Dimanche
Matin

Après-midi

Soir

Lundi
Matin

Après-midi

Soir

 

Commentaires 3

  1. Oscar+ says:

    Tout… sauf MACRON !

  2. Florentais says:

    Bonsoir. Oui absolument. Et tout sauf la 5 eme république. Parlement proportionnel à 100%
    Il y a que dans les villes confortables de bobo bio dans les bureaux qu’on vote encore à gauche. Les ouvriers ont bien compris et les banlieusards aussi.
    Cela fait 30 ans qu on prévient !
    après ils s etonnent qu il y a 30 % environ d extrême droite…….pfffff

  3. manu says:

    bonjour Oscar, merci de me dire pouquoi tout sauf Macron

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