Pays de la Loire. La Région s’engage pour préserver la ressource en eau

Selon la Région, l’eau est l’un des marqueurs de l’identité du territoire à bien des égards. « L’eau est l’élément qui nous définit le mieux comme collectivité. L’eau sillonne et façonne nos territoires et nos identités ». En effet, on compte 30 000 km de cours d’eau dans la région, la Loire est le dernier long fleuve sauvage de France et l’Atlantique constitue une frontière et une ressource majeure. « Comme l’air, l’eau est vitale : c’est notre bien commun le plus précieux, nécessaire à la vie humaine et animale, à la santé, à la qualité de notre agriculture et de notre environnement, et à la survie de notre économie. D’autant plus précieux que nous expérimentons, sans doute pour la première fois d’une façon aussi brutale sous nos latitudes, cette vérité pourtant immuable : l’eau n’est pas inépuisable. Elle est même une ressource en danger, et nous devons agir pour la préserver et la protéger », indique la Région. Pour la présidente de Région, Christelle Morançais, « l’ambition du plan régional « Protégeons notre eau », c’est de montrer que la problématique de l’eau doit être prise dans sa globalité : tant sur la qualité, que sur la quantité. D’abord, il faut rappeler que nous sommes tous responsables et tous acteurs dans la gestion de cette problématique : acteurs de l’économie, monde agricole, collectivités, citoyens. Collectivement, nous avons la possibilité d’agir et de nous mobiliser pour répondre au défi de protéger notre ressource en eau. Face à un tel défi, c’est tous ensemble que nous y arriverons ! »

Protéger les zones de captage prioritaires

Les chaleurs des derniers étés associées à 40 jours d’hiver sans une goutte de pluie ont mis à mal la ressource. Au rythme où va le réchauffement climatique, les experts estiment qu’à l’horizon 2050, le débit des cours d’eau va diminuer de 30 % en Pays de la Loire… Depuis 2016, la Région s’est ainsi fortement mobilisée au travers de son rôle d’animation et de concertation, et au travers de crédits régionaux et européens pour la reconquête de sa ressource en eau. Depuis 2021, aux côtés de l’État, la Région a adopté une stratégie pour la protection des ressources en eau des captages prioritaires des Pays de la Loire. De nombreuses mesures sont déjà engagées. Pour les compléter, la Région s’engage pour une gestion durable et responsable de la ressource en eau et va proposer des mesures pour une mobilisation de tous vers un objectif commun : consommer moins d’eau pour tendre vers une baisse de 10% des consommations d’ici 2030 en Pays de la Loire. L’une des priorités pour la collectivité est donc de de protéger ce que l’on appelle les captages prioritaires, c’est-à-dire les zones où sont collectées les eaux qui vont ensuite entrer dans le circuit destiné à les rendre potables. Des zones jugées par les services environnementaux comme prioritaires, en raison de leur mauvaise qualité écologique ou de leur caractère stratégique pour les populations. 47 captages sont considérés comme prioritaires dans la région. Ils sont essentiellement situés dans le monde rural, et répartis dans nos cinq départements. En lien avec la Chambre régionale d’agriculture, la Région a engagé un premier volet d’actions pour améliorer la qualité de ces eaux. Un plan qui se décline autour d’une idée simple : protéger les zones qui environnent ces captages prioritaires, en contribuant, notamment, à réduire de 60 % d’ici à 2030 l’usage des produits phytosanitaires, et même, sur la base d’un engagement volontaire des agriculteurs, tendre vers le « zéro phyto ».

Consommer moins d’eau pour préserver la ressource

L’amélioration de la qualité de nos eaux naturelles n’est pas l’unique enjeu, elle doit aussi s’accompagner de plus de sobriété dans nos consommations en veillant à ne pas détériorer la ressource disponible. Sur 500 millions de m3 prélevés en moyenne par an dans les Pays de la Loire, 56 % sont consacrés à l’eau potable, 39 % à l’agriculture et 5 % aux usages industriels. La Région va proposer un ensemble de 40 nouvelles mesures autour de 4 priorités pour adapter à l’échelle des Pays de la Loire l’objectif affiché par l’Etat d’une baisse de 10% des prélèvements à l’horizon 2030. Il s’agira principalement d’accompagner une sobriété des usages dans les activités économiques et humaines. L’un des principaux leviers d’action concerne l’accompagnement de l’agriculture, qui est aussi le secteur le plus fortement perturbé par le réchauffement climatique. Certaines cultures fourragères très consommatrices en eau, comme le maïs par exemple, peuvent être remplacées par des variétés moins gourmandes et aux propriétés équivalentes, comme la luzerne. De la même façon, on observe que des cultures, comme les lentilles ou les pois-chiches, présentent le double avantage d’être sobres en eau et vertueuses sur le plan nutritif. La Région accompagne ces transformations importantes (et apporte actuellement à la filière agricole bio, en très grande difficulté, un soutien sans équivalent en France), ainsi que les travaux scientifiques conduits sur l’adaptation des végétaux aux évolutions climatiques. L’innovation est un autre grand axe de progression. A l’image du soutien au projet « Jourdain », porté par Vendée Eau et les Sables d’Olonne qui permet de retraiter l’eau usée pour la réintroduire dans le milieu naturel pour être à nouveau consommable, la Région encourage et poursuivra son soutien financier aux projets innovants ou expérimentaux en matière de gestion de la ressource en eau.