Pays de la Loire. L’épidémie de grippe aviaire inquiète par son niveau de circulation

Depuis le début du mois de septembre, la France et plus particulièrement les Pays de la Loire, le Maine-et-Loire et les Deux-Sèvres sont le théâtre d'une forte épidémie d'Influenza aviaire. La conséquence d'une très forte circulation du virus parmi l'avifaune sauvage et cela devrait encore se dégrader. En tout état de cause, l'arrêté a été pris ce jour de confiner toutes les volailles partout en France.

La grippe aviaire et son virus Influenza aviaire sont une véritable préoccupation pour les services de l’État, les propriétaires et les éleveurs de volailles. En effet, selon Eric David, directeur de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) : « Il s’agit d’un phénomène mondial qui commence à prendre de plus en plus de corps. La circulation du virus est extrêmement élevée dans l’avifaune sauvage, et ce sur de nombreuses espèces. Ce qui est également inquiétant, c’est qu’il n’y a plus d’intersaison et que le phénomène ne s’est pas arrêté cet été, ce qui fait que l’on part aujourd’hui à un niveau très élevé de propagation du virus, alors même que nous entrons seulement dans un contexte climatique favorable au développement de celui-ci. On passe d’une épidémie épisodique à quelque chose de plus durable. Aujourd’hui, la majorité des introductions du virus dans les élevages se fait via la faune sauvage. Et cela devrait continuer d’augmenter dans les jours et moins à venir avec l’arrivée des oiseaux migrateurs et avec eux l’introduction de nouvelles souches du virus. La circulation dans la faune sauvage est à un niveau qui n’avait jamais été atteint et nous ne sommes pas au niveau maximum. Nous sommes réellement inquiets. »

La moitié des foyers en Pays de la Loire

Le territoire des Pays de la Loire et le département des Deux-Sèvres sont particulièrement impactés. Il représente la moitié des 50 foyers français en élevage. 7 foyers se situent actuellement en Maine-et-Loire, et ce sans progression depuis quelques jours. Les concentrations sont particulièrement sensibles autour des zones humides où de nombreux oiseaux de différentes espèces se regroupent, le couloir de la Loire et les plans d’eau proches des élevages. « La situation est fragile, car au moins 1 nouveau foyer par jour est déclaré en France. Toutefois, il s’agit à chaque fois d’introductions sporadiques. On veut à tout prix éviter l’effet tache d’huile. », poursuit-il. Pour Bruno Lecocq, éleveur volailler en Allonnais, « on va faire évidemment comme on nous le demande, on n’a pas le choix. Et on ne peux pas prendre le risque de perdre Noël. » Et de continuer : « Nous on a la chance d’être assez isolés, mais on doit prendre les choses très au sérieux, s’adapter et s’organiser. On va desserrer les espaces clos, à savoir que les poussins qui devaient sortir vont rester pour le moment en pondeuse. Par contre, cela va être vraiment chaud pour les éleveurs qui font par exemple de la dinde et qui bossent sur leurs élevages depuis 6 mois pour préparer les fêtes. »

Des animaux plus résistants au virus

Autre problématique, aujourd’hui les animaux développent une forme d’immunité au virus. « Cela fait que certains individus peuvent être touchés sans forcement être malades ou mourir. Chez les palmipèdes, ils peuvent être malades plusieurs jours après avoir contracté le virus. Le suivi est donc très difficile. » Heureusement, selon Eric David, les professionnels sont extrêmement réactifs pour le dépistage et l’abatage des animaux. « La mise à l’abri n’est pas sûre à 100%. Les oiseaux peuvent être contaminés par les fientes, les plumes, l’eau, la nourriture… C’est pour cela que nous procédons à des dépeuplements préventifs. » La règle pour le moment, dans un rayon d’un kilomètre d’un foyer, tous les types d’élevage sauf les reproducteurs sont concernés. Dans un rayon de 1 à 3km, cela concerne les dindes et les canards et dans un rayon de 3 à 10km l’abattage est conseillé sur ces mêmes espèces. A noter que les élevages amateurs ont les mêmes obligations de mise à l’abri que les professionnels.

Commentaires 1

  1. OIseaux says:

    Qui va confiner les pigeons et les étourneaux qui pullulent à Saumur ?

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