Récit. Loire à Vélo : Du Saumurois à Saint-Brévin-Les-Pins en trois coups de pédale… ou presque

Anthony Bussonnais, auteur originaire de Vernantes bien connu des Saumurois pour ses ouvrages et des Kiosqueurs pour avoir écrit plusieurs chroniques culturelles, vient de réaliser un périple à vélo contre vents et marées, mais surtout contre les vents. Anthony a souhaité partager son expérience entre le Saumurois et la côte Atlantique. Récit :
Devant le Pont de Saint-Nazaire pour immortaliser son arrivée ©Anthony-Bussonnais

L’idée et l’envie lui trottaient dans la tête depuis plusieurs années, ce lundi 31 juillet Anthony Bussonnais a pris, seul, la route de La Loire à Vélo, sur son VTT, pour rejoindre Saint-Brévin-Les-Pins depuis son village natal de Vernantes. « J’ai toujours aimé faire du vélo, et particulièrement du VTT, en loisir. Rouler tout seul ne me dérange pas. Même si je suis, depuis cette année, adhérent de l’AS Vernoil Cyclo (qui compte un peu plus d’une trentaine de cyclistes, VTT et Route confondus), et que je prends plaisir à rouler à plusieurs, tous niveaux ensemble ». Il est donc parti en solo, en ayant tout planifié : ses étapes pour la nuit, des chambres louées chez l’habitant ; les villes et villages où s’arrêter pour déjeuner ; son retour, qui n’étant pas possible par train par manque de place, se ferait en voiture…

Un voyage pas si facile !

Mais ce qui se présentait comme une agréable balade en bord de Loire, à profiter des magnifiques paysages, c’est rapidement transformé en épreuve. « Je n’avais pas d’autre créneau, c’était soit je le faisais là, soit je reportais à nouveau, au moins à l’année prochaine. Je suis donc parti en ayant conscience que la météo ne serait vraisemblablement pas avec moi ». Parti lundi matin, il a rejoint les Rosiers sur Loire pour traverser le pont où démarrait pour lui le balisage du circuit. C’est sans aucune difficulté qu’il a roulé jusqu’aux Ponts de Cé, quasiment à mi-chemin des 82km du jour, où il a fait une pause pour le déjeuner. « Ce qui est bien sur le parcours c’est tout ce qui est mis à disposition des cyclistes. Il y a des espaces aménagés avec abri, des stations de recharge pour vélos électriques, des stations de gonflage, etc. Et on trouve beaucoup de réparateurs de vélo, de fontaines à eau, de guinguettes et autres services de restauration ou de boisson. » Mais à partir de la mi-journée du lundi, un vent de face s’est levé, se faisant de plus en plus fort au fil des heures. Pas mécontent d’arriver, dans le milieu de l’après-midi, c’est à Chalonnes-sur-Loire qu’Anthony a fait étape. « J’étais satisfait de cette première journée. J’avais bien roulé, sans trop forcer. J’espérais que les jours suivants se déroulent de la même manière. J’étais aussi assez étonné du nombre de cyclotouristes sur le circuit, dans les deux sens. C’est très agréable, quasiment tout le monde se salue. On peut échanger un mot ou deux en passant. » La Loire à Vélo jouit, en effet, d’une belle réputation et d’une bonne fréquentation. « Le mardi, entre Chalonnes-sur-Loire et Rezé, à l’exception de la première heure, j’ai dû faire face à un vent plus intense encore. Alors quand je doublais des familles, avec de jeunes enfants sur leurs petits vélos, ou des personnes en difficultés pour avancer, je les plaignais, en me disant qu’ils n’étaient pas arrivés, les pauvres. Même s’ils faisaient sans doute de plus courtes étapes que moi. »

« Dès que le vent soufflera je repartira ! »

Ce deuxième jour, Anthony a roulé 87km, en s’arrêtant à Ancenis à mi-chemin, et en passant dans Nantes avant d’arriver à Rezé. « J’étais vraiment rincé. Mais c’était assez hallucinant de se retrouver dans Nantes à vélo. Je pense que j’ai vraiment réalisé à cet instant de la distance que j’avais déjà parcourue. » Une fois son nid douillet d’une nuit rejoint, il ne pensait plus qu’au dernier jour de son escapade. En plus, du vent et de la pluie étaient annoncés pour le mercredi. « Je n’avais heureusement qu’une soixantaine de kilomètres à rouler jusqu’à Saint-Brévin, mais j’appréhendais fortement cette ultime journée. J’hésitais à partir plus tôt, au risque d’avoir plus de pluie mais moins de vent ». Il n’a finalement essuyé que peu de pluie, mais très vite le vent a soufflé toujours plus intensément que les jours précédents (des rafales jusqu’à 110km/h ont été enregistrées à Saint-Nazaire). « C’était vraiment horrible ! Par moment, j’avais beau pédaler de toutes mes forces, je ne faisais que du 12km/h, sur du plat. » Mais il a tenu à aller au bout, sans prendre de raccourci, jusqu’au fameux Serpent de l’Océan. « J’ai été pris d’une vive émotion en voyant l’océan. Je l’avais fait. J’avais réussi. Je n’ai pas pris le plaisir que j’espérais, mais avoir été au bout dans ces conditions météo me rend encore plus fier. » Si c’était sa première escapade en itinérance, il ne fait aucun doute dans sa tête qu’il y en aura d’autres. Reste à trouver l’objectif.

Commentaires 4

  1. de la Borderie says:

    Chapeau, parce que les conditions météo ne devaient pas être faciles ces jours-ci !
    C’est un parcours que j’envisage de faire l’an prochain, aller-retour
    J’ai commencé à penser les étapes…
    Reste à le faire
    Je me connais
    Ça ira…

  2. Quelin says:

    Félicitations car la météo était franchement hostile.

  3. Amazone687 says:

    Je partage complètement ce sentiment.
    Nous avons fais l’an dernier avec mon petit garçon de 8 ans la Loire à vélo de saint jean de braye à st Brevin, sans vraiment être sûre de pouvoir aller au bout, c’était comme un défi.
    Et quelle émotion en arrivant au serpent de l’océan, à ce km zéro !
    Nos 2 vélos (le miens électrique pour tirer une charette avec notre matériel de camping)
    Quelle belle aventure et que de belles rencontres 🙂

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