Saumur. Des apprentis chaudronniers au cœur d’un spectacle qui interroge sur le monde de demain

En partenariat avec l’Orchestre National des Pays de la Loire, les élèves de première année du CAP chaudronnerie du lycée Sadi-Carnot Jean-Bertin ont créé un spectacle mêlant musique contemporaine et théâtre, en construisant notamment leur propre instrument. Leur spectacle sera joué ce vendredi 8 avril à la salle Beaurepaire de Saumur.

Depuis le début de l’année scolaire, les élèves de première année de CAP chaudronnerie du lycée Sadi-Carnot Jean-Bertin de Saumur se sont lancés dans un projet pour le moins atypique. En effet, ils ont dû créer en partenariat avec l’Orchestre National des Pays de la Loire (ONPL) une création artistique mêlant musique et théâtre. Il s’agit d’une création de 30 à 40 minutes où se répondent des pièces de musique contemporaine et des tableaux théâtraux joués par eux-mêmes. Le lycée participe à un projet régional intitulé « Quel monde pour demain ? ». Un lycée par département a été sélectionné pour réaliser une création. À Saumur, les cours de Français et de chaudronnerie ont accordé leurs violons pour ce travail. « Sur la partie musique de la création, en lien avec leur pratique de chaudronnerie, ils y ont créé un instrument inspiré d’un xylophone. Ce dernier a été baptisé le Saumurophone. Sur l’aspect plus théâtral, ils ont créé 5 tableaux avec un comédien professionnel durant lesquels ils jouent avec ce thème du monde de demain (en image ci-contre) : exprimant ainsi ce qu’ils veulent ou non dans un nouveau monde, leurs craintes… L’idée est de tout remettre à plat pour repenser un monde », commente leur professeur de français Pierre-Louis Bodet.

Le Saumurophone, un instrument made in Sadi-Carnot

Durant deux mois et demi, de septembre à mi-novembre, ils ont en effet pensé cet instrument au sein de l’atelier du lycée. « Cela n’était pas évident. Il a fallu réfléchir, essayer des choses, recommencer. On avait commencé avec des tubes creux, mais cela ne sonnait pas. Puis, on a tenté avec des disques d’acier, mais cela n’était pas mieux. Enfin, nous avons essayé avec des barres carrées en acier. Là, le sont était beaucoup mieux. Ensuite, nous avons coupé ces barres à différentes tailles afin de produire des sonorités différentes. La plus grande de 55cm sonnant un peu plus grave que la plus petite de 10cm. Ces barres ont été ensuite suspendues à un cadre à la verticale et sont frappées à l’aide d’un marteau en acier », expliquent les élèves. Ce saumurophone, s’est ensuite vu intégrer la partition composée par Arturo Gervasoni, un compositeur argentin, et jouée par les musiciens professionnels de l’ONPL. Il fera partie intégrante de l’orchestre aux côtés de violons, triangles, flûtes… manipulé par un percussionniste professionnel. L’aboutissement de ce travail après plusieurs mois, ce sont deux représentations dans la salle Beaurepaire de Saumur ce vendredi 8 avril à 14h et 15h30.

Arturo Gervasoni essaye le Saumurophone

Une création qui bouscule les codes

Le résultat a pour le moins surpris les jeunes chaudronniers : « Ce n’est pas vraiment le style de musique que l’on écoute habituellement. Les rythmes sont très changeants, les sonorités varient beaucoup et cela ne donne pas une mélodie comme on a l’habitude d’entendre », témoignent-ils. « Cela nous montre au moins que l’on peut faire de la musique sans pour autant avoir de connaissance et être musicien. De même, on peut faire du théâtre sans être comédien », expliquent-ils. La culture est ainsi accessible à tout un chacun. Les interventions autour du travail théâtral leur ont également permis d’apprendre à s’exprimer, de faire passer un message à travers leur corps. « C’est un bon entrainement pour l’oral de fin d’année. Et au-delà, cela est essentiel, car on a toujours besoin de communiquer », lance un jeune.

Exprimer leur vision du monde demain

Par ailleurs, ce travail leur a permis de réfléchir et de poser des mots sur le monde qu’ils imaginent pour demain. « Ce monde de demain nous l’imaginons dans une dizaine d’années », quand ils auront 25 ans environ. « Je m’imagine avec une famille, un emploi, une voiture », explique l’un des jeunes. «Je vois un monde beaucoup trop technologique avec pourquoi pas des voitures qui volent », poursuit un autre. Mais tous imaginent « un monde très différent d’aujourd’hui » et ont quelques craintes quant à la « pollution, aux attentats, aux guerres, aux crises sanitaires ». Une génération malgré tout impactée par la situation actuelle, avec une vision d’un monde de demain sur lequel planent les ombres des crises traversées ces dernières années.

Infos pratiques : Le spectacle sera joué vendredi 8 avril 2022 à 14h et 15h30 à la salle Beaurepaire de Saumur. Entrée libre et gratuite

Commentaires 2

  1. Florentais says:

    Bonsoir. Les jeunes vous avez une opportunité technologique qui arrive vers vous. .
    Les batteries solides. Demain nous mettrons des batteries entre 2 plaques de métal pour constituer qu un objet.
    Je serai indisponible vendredi. Bravo aux professeurs et à la proviseure qui fait changer les choses.

  2. Belle fantaisie says:

    Idée originale et joyeuse. Bravo à tous! Découvrir chaque jour de nouvelles choses peut faire partir de l’avenir et aide à garder l’ouverture d’esprit et la joie. Savoir retenir les côtés positifs de la vie et l’avenir sera au beau fixe.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les commentaires sont limités à 500 caractères.
Le Kiosque renforce sa veille : Les commentaires ne seront pas corrigés. Ceux comportant des mots grossiers ou portant atteinte à l'intégrité des individus n'étant pas publics ne seront pas publiés. La courtoisie n'empêche pas la libre expression, nous vous rappelons aussi que le débat s'enrichit d'idées et non de critiques aux personnes. Vous pouvez aussi nous adresser un article, une réflexion, une pensée,... que nous publierons en courrier du lecteur.
Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?