Saumur. Des lycéens de Carnot-Bertin présents à une commémoration pour « restaurer la mémoire de la résistance »

Comme chaque année, l’Amicale de Châteaubriant commémore l’exécution des 27 fusillés du 22 octobre 1941 suite aux représailles liées à l’assassinat d’un haut gradé allemand, le Feldkommandant Karl Hotz, par un Résistant à Nantes le 22 octobre 1941. Le plus connu d’entre eux, également le plus jeune, était Guy Môquet. Dans le cadre du projet « Restaurer la Mémoire de la Résistance », et suite à un travail en Histoire, les élèves de première bac pro relation client avait rencontré quelques jours auparavant Monsieur Fournier, fils d’un prisonnier au camp de Rawa Ruska, encore appelé « camp de la mort » lente, pendant la Seconde guerre mondiale. Ce camp était réservé aux plus récalcitrants des Résistants. Cette cérémonie du 23 octobre au Mémorial de Châteaubriant fût l’occasion pour les élèves de venir déposer la terre de ce camp de Rawa Ruska, qu’une association avait collecté pour eux. Cette terre sera, dans un premier temps, exposée dans le musée de la Résistance, puis elle sera conservée ensuite dans l’une des alvéoles du monument qui trône dans la Carrière des fusillés. Les terminales bac pro Relation Client ont quant à eux apporté les terres collectées lors de leur voyage mémoriel en Suisse dans les pas de Noëlla Rouget qui s’est déroulé du 10 au 14 octobre. Ainsi, la terre de Thonon où le lycée hôtelier avait été converti en siège de la milice et théâtre d’exactions et, la terre de Thônex, lieu de passage clandestin à la frontière franco-suisse ont rejoint celle de Rawa Ruska. Moment très solennel et très émouvant lorsqu’ils ont du traverser la carrière avec d’un côté les porte-drapeaux et de l’autre les officiels, dont La Ministre de la jeunesse Sara El Haïry.

Deux rencontres impromptues et émouvantes

Lorsque le maître de cérémonie de la commémoration a appelé Michelange et Maopa, élèves de T RC, expliquant qu’ils avaient collecté la terre de Thonon en Mémoire des 7 fusillés du lycée Savoie-Léman, une spectatrice de l’assemblée a été particulièrement émue. Elle a absolument tenu à rencontrer les élèves de la classe. Et pour cause : il s’agissait de Jacqueline Neplaz-Bouvet, qui n’est autre que la fille de l’un des 7 fusillés du lycée de Thonon où, lors de leur voyage en Suisse,  ils étaient allés voir le mur où son papa avait été précisément exécuté. L’impact des balles encore visible sur ce mur, les avait alors particulièrement émus. Elle leur a demandé de venir déposer avec elle la gerbe qu’elle avait apportée, en hommage aux fusillés. C’est au bras de Salim qu’elle a rejoint les autres élèves pour le dépôt dont s’est chargé Ayla. Beaucoup d’émotion de part et d’autre à cet instant. Le hasard fait que Jacqueline a bien connu Noëlla Rouget. Elle l’a rencontrée à plusieurs reprises. La 1ère fois, c’était Brigitte Exchaquet-Monnier et Eric Monnier, amis et biographes de Noëlla, qui avaient provoqué la rencontre, puis à Château-d’Oex pour le dévoilement, en 2016, de la plaque commémorative du chalet de la Gumfluh, chalet qui accueillait les anciennes déportées pour qu’elles se refassent une santé. Jacqueline Neplaz-Bouvet, était accompagnée de Denise Michels, fille de Charles Michels l’un des 27 fusillés de Châteaubriant, qui n’a pas manqué elle aussi d’échanger avec les élèves.