Saumur. Fondation Anako : Encore quelques mois avant l’ouverture du château la Reine de Sicile

Depuis le mois de septembre où elle a acheté le château de la Reine de Sicile, la fondation Anako réalise des travaux pour transformer le site en château-musée et lieu de conférences autour des peuples premiers.
Patrick Bernard devant la fondation Anako au château de la Reine de Sicile à Saumur.

Situé sur l’île d’Offard, au cœur de la ville de Saumur, monument emblématique chargé d’histoire et de légendes, le logis dit « Château de la Reine de Sicile » fut l’une des résidences de Yolande d’Aragon, reine de Sicile, de Naples, d’Aragon, de Jérusalem et de Lorraine, qui y mourut en 1442. Après avoir hébergé le pôle universitaire du Saumurois, le monument abrite désormais les activités de la fondation Anako. En septembre 2021, la fondation Anako, actuellement basée dans le Loudunais au château de Verrière à Bournand, a acheté le château de la Reine de Sicile (relire notre article). L’objectif de la fondation, portée par l’ethnographe Patrick Bernard, est d’en faire un site d’expositions, mais aussi de conférences. Le château-musée comportera 5 salles d’exposition, dont 2 pouvant être utilisées également comme salles de conférences. La fondation dispose désormais de près de 500m2 pour développer son musée et exposer ses collections.

Début des conférences en juin

L’une des salles, d’environ 90m2 accueillera le cycle bimestriel de rencontres audiovisuelles, projections-débats et ciné-conférences autour du dialogue des cultures, de la découverte des patrimoines immatériels et des diversités culturelles de la famille humaine. Dans un premier temps les conférences auront lieu les premiers mardis des mois pairs à 15h et 20h. La première se tiendra le 7 juin prochain, puis en août, octobre, décembre… « Nous garderons ce rythme durant la première année. Ensuite, lorsque nous aurons constitué un noyau de participants sur le Saumurois, nous pourrons accélérer le rythme du cycle de conférences en proposant deux dates chaque mois », souligne Patrick Bernard. Une salle sera également adaptée aux personnes à mobilités réduites : « Nous sommes installées dans un vieux bâtiment totalement classé comme monument historique. Il comporte plusieurs petites salles, des escaliers, de nombreux niveaux… rien de très pratique pour les personnes à mobilités réduites. C’est pourquoi nous allons aménager un espace dans une des salles à l’entrée pour diffuser sur un écran en direct les conférences qui se déroulent dans une salle située juste à côté. Nous qui nous battons pour faire entendre et rendre visibles les cultures oubliées et les minorités ne nous voyons pas ouvrir le site sans que celui-ci ne soit accessible aux personnes en situation de handicap », témoigne Patrick Bernard.

Le musée ouvrira au printemps 2023

Il faudra être un peu plus patient avant de visiter les collections du futur musée, puisque les salles ne devraient pas ouvrir avant le printemps 2023. La fondation Anako souhaite d’abord « lancer le cycle de conférences ». La première exposition sera consacrée aux aborigènes d’Australie. La fondation dispose en effet d’un important fond. La Fondation soutient en effet de nombreux programmes de terrain, en partenariat avec les communautés autochtones. « Nous avons reçu beaucoup de sollicitations au début des années 2000 de peuples autochtones qui souhaitaient conserver des traces de leurs cultures qui se transmettent principalement de manière orale. Il y avait urgence à préserver cela et les plus jeunes, très intéressés par les techniques audiovisuelles ont souhaité s’approprier ces technologies pour filmer les rituels, enregistrer les paroles des anciens avant que cela ne se perde. Ils ne veulent pas que l’on écrive leur histoire à leur place. Nous avons donc des équipes sur le terrain pour former les jeunes à ces technologies. Nous recevons ainsi depuis plusieurs années des dons, des legs qui viennent enrichir nos collections : des enregistrements vidéo des pionniers de l’ethnographie, des objets muséographiques, des costumes traditionnels… Nous pourrons aussi proposer des expositions temporaires avec des intervenants extérieurs », détaille Patrick Bernard.

Encore quelques travaux de restauration

Pour le moment, même si le chantier a bien avancé, il reste encore quelques travaux. « Il nous faut encore terminer l’aménagement des salles, y installer des éclairages pour les expositions, remodeler et transformer un peu certaines pièces. Heureusement, nous avons un bâtiment qui est sain et qui a été occupé par les étudiants, chauffé, entretenu. La deuxième semaine d’avril, nous mènerons un chantier participatif pour lequel nous lançons un appel à bénévoles pour venir poncer et remettre en état les menuiseries du site. Nous travaillons également à créer un lieu de convivialité dans une salle située tout en bas du château de la Reine de Sicile. Cela fera une sixième salle à terme. Nous avons beaucoup de projets et cela avance progressivement », poursuit-il. Le gros du chantier se passe également sur les extérieurs, notamment dès l’entrée où la fondation souhaite aménager une pente pour permettre aux personnes à mobilités réduites d’accéder au bâtiment. « Nous souhaiterions également que la ville fasse un bateau sur le trottoir pour permettre aux PMR de venir et d’être déposées en voiture. » Par ailleurs, la façade usée par le temps devra elle aussi recevoir une petite cure de jouvence. « Nous allons refaire l’ensemble de la façade qui est abimée, tout en conservant certaines caractéristiques, comme les traces d’obus qui sont des marqueurs de l’histoire et que l’architecte des bâtiments de France veut conserver », précise l’ethnographe. Le coût des travaux s’élèvera à 380 000 euros pour la restauration de la totalité du site et est estimé à 180 000 pour les façades extérieurs visibles de la rue.

L’ouverture de Saumur ne signifie pas la fin de Bournand

Le site loudunais du château de Verrière ne sera quant à lui pas abandonné. Les deux sites se veulent complémentaires et alors que celui de Bournand n’est ouvert que l’été, celui de Saumur est destiné à être occupé tout au long de l’année. « Saumur bénéficie d’une attractivité touristique supérieure à Loudun et permet d’avoir plus de trafic, notamment au musée. Le château de Verrière accueillera toujours le festival Anako du film ethnographique cet été du 23 au 26 juin, avec de nombreux événements de prévus. Festival qui se développera aussi à Saumur en parallèle. Enfin, à Bournand, il y a un grand parc qui permet de faire des choses en plein air, ce que ne permet pas la Reine de Sicile », conclut-il.

Infos pratiques : Pour avoir plus de renseignements sur la fondation, ses actions, sa programmation… rendez-vous sur https://fondation-anako.org/

Commentaires 1

  1. krcppcnnmh says:

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