Saumur. Le 56 route de Rouen en cours de démolition : 84 logements à venir

Ce bâtiment accueillait la graineterie de l’entreprise Tézier, un bowling et le centre de formation Greta. Les locaux étaient depuis quelques années dans un état de délabrement avancé. Après une déconstruction totale, par l’entreprise Justeau, le bâtiment laissera place à un nouveau projet immobilier porté par le promoteur Nexity pour le compte de Saumur Habitat et Habitat jeunes du Saumurois. La déconstruction, dont le montant est estimé entre 150 000 et 200 000 euros, devrait durer jusqu’au 23 février. En une semaine, le grand ensemble sera donc poussière. En renaîtront, 84 logements, 3 locaux commerciaux d’une surface totale de 350m2 et 86 places de stationnement. Dans le détail, on retrouvera 20 logements (18 T1 et 2 T2) dont 2 adaptés au handicap, pour Habitat Jeunes du Saumurois, sous la dénomination « L’Amarante ». 64 logements seront à destination du bailleur social Saumur Habitat avec 42 T2 et 22 T3 sous le nom « La Fleurencelle ». Le bâtiment comprendra également une salle commune, une laverie, un local avec des sanitaires communs, un local ménage, une chaufferie collective et un local pour les deux-roues. « Je me réjouis de ce projet qui permet de supprimer une friche et en même temps de répondre au besoin de logement sur la ville. D’autant que nous avions un fort besoin en logement, notamment de petite taille, à destination des jeunes qui sont de plus en plus nombreux et encore plus ici à proximité du pôle de formation. Cela permet également un équilibre sur la ville et qu’il n’y ait pas tous les logements au Chemin-Vert ou aux Hauts Quartiers », témoigne le maire de Saumur Jackie Goulet.

Une réalisation coûteuse

Ce projet représente une enveloppe globale de 11.4 millions d’euros (9.2 millions pour la partie Saumur Habitat, 1.5 million pour la partie Habitat Jeunes et 600 000 euros pour les locaux d’activités). « Nous sommes sur un coût au logement qui est très élevé entre 2 400 euros pour les logements Saumur Habitat et 2 900 pour ceux Habitat Jeunes. C’est notre limite haute en termes de rentabilité. Celle-ci est d’ailleurs calculée sur 40 ans sur ce type de projet. Le prix de la construction a augmenté de 15% en quelques années et le prix de l’argent également avec des taux à 3.6% aujourd’hui contre 0.1 à 0.8 avant le covid. Les budgets des offices HLM sont difficiles à boucler. A Saumur Habitat, sur les 140 millions d’euros d’emprunt que nous avons, nous avons dû augmenter de 2 millions d’euros, uniquement pour la hausse des taux d’intérêt. C’est plus que notre capacité d’autofinancement », explique Jackie Goulet, avec cette fois sa casquette de président du bailleur social. Saumur Habitat est donc désormais contraint de prendre davantage sur ses fonds propres pour continuer à investir. « Alors que nous étions avant sur 25% de fonds propres, nous sommes aujourd’hui entre 40 et 50%. Il nous faudra trouver un autre équilibre, sinon nous ne pourront plus investir à terme », poursuit-il. En ce sens, il a écrit et rencontré le ministre du logement (le ministre Olivier Klein à l’époque) pour demander « à ce qu’on arrêter de nous prendre de l’argent au titre du dispositif de réduction de loyer de solidarité qui représente pour 1 million d’euros chaque année, ainsi que le classement de la ville de Saumur en zone B1 qui ouvre le droit à la défiscalisation, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. » S’il ne se dit pas très confiant sur le premier point, il espère toutefois voir Saumur reclassée. Saumur Habitat poursuit néanmoins ses constructions sur l’ensemble du territoire de l’agglomération. « L’objectif est d’arriver à 4 500 logements en 2026 (contre 3 800 en 2020). Cela permet, sans recruter, d’avoir un meilleur équilibre entre le nombre de logements et le coût du personnel », conclut-il.