Saumur. Rénovation des logements : La ville en fait-elle assez ?

A l'occasion du conseil municipal de la ville de Saumur de ce mercredi 13 septembre, les élus de la ville de Saumur ont voté pour de nouvelles aides plus simples et plus importantes dans le cadre de l'opération programmée d'amélioration de l'habitat et de renouvellement urbain. Mais, ces aides sont elles suffisantes pour inciter les propriétaires à réaliser des travaux ?

Cela a été la grande question du dernier conseil municipal de la ville de Saumur, qui s’est tenu ce mercredi 13 septembre. En effet, plusieurs délibérations à l’ordre du jour ont été votées pour inciter davantage et simplifier les aides dans le cadre de l’Opération Programmée d’amélioration de l’Habitat et de renouvellement Urbain (OPAH-RU) au sein du centre-ville de Saumur et du dispositif Action Cœur de Ville (en savoir plus ici). Sur ce dernier point, le maire de Saumur, Jackie Goulet, se réjouit de l’avancement du dossier : « Nous sommes la ville la plus avancée dans le dispositif Action Cœur de Ville. La redynamisation du cœur de ville est un enjeu important en matière de développement. Sur les 41 dossiers identifiés, 18 ont été réalisés, soit 46%. 30% ont été engagés et 15% restent encore à réaliser. Mais ce n’est pas parce que nous sommes les premiers aujourd’hui qu’il faut nous reposer sur nos lauriers et ne pas continuer notre action. » Face à cette « réussite », la municipalité a décidé de prolonger le dispositif au-delà de sa date initiale, à savoir la fin de l’année 2024, pour aller jusqu’en mars 2026. Il s’enrichit de nouvelles priorités stratégiques : « la transition écologique qui en constitue le fil conducteur, la transition démographique, la transition économique ». Les actions restent quant à elles les mêmes. Une 42e pourrait être ajouter d’ici 2026.

Des aides plus simples et plus importantes

Concernant l’OPAH-RU, la ville de Saumur a procédé à plusieurs ajustements pour rendre les aides plus lisibles pour les habitants et en augmentant la participation de la collectivité sur les travaux. Ainsi, des aides ont été supprimées au profit de nouvelles, certaines ont été regroupées pour simplifier et de nouvelles ont été créées. Dans le détail, l’aide au rétablissement d’accès indépendant aux étages d’habitation au-dessus de locaux commerciaux et la prime pour regroupement de logements vacants ont été conservées. Une série d’aides pour les logements collectifs a été supprimée et regroupée au profit d’une aide globale pour l’ensemble des travaux de parties communes s’élevant à 15 % du montant HT des travaux plafonnés à 3 000 € par logement. Par ailleurs, l’Aide Rénovation Primo Accédant a été remplacée par une Aide Achat Primo Accédant pour les logements de plus de 15 ans sous forme de prime de 10 000 €, avec obligation d’occupation en résidence principale d’au moins 5 ans, qui se décompose comme suit : prime de 5 000 € pour l’achat d’un bien vacant ou non ; prime de 2 500 € si le bien est vacant depuis 2 ans ou plus ; prime de 2 500 € dans le cas de travaux subventionnables par l’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat). La prime de rénovation des façades a elle aussi été revue à la hausse. Enfin, 3 nouvelles aides ont été créées :
– Aide aux travaux d’adaptation à la personne en direction des propriétaires occupants de 15 % du montant HT des travaux, plafonnée à 1 000 € par logement.
– Aide à la maîtrise d’oeuvre et aux études préalables conditionnée à la réalisation de travaux de 10 % du montant HT des travaux, plafonnée à 2 000 € par logement.
– Aide au développement du logement social (rénovation ou création) par les bailleurs sociaux avec une prime de 5 000 € / logement T2 et une prime de 7 500 € / logement T3 et plus.
A noter que l’enveloppe consacrée à ce dossier reste la même. « Il vaut mieux que l’on assure la réalisation de 300 cibles (NDLR : chantiers ou opérations), contre les 500 identifiées, plutôt que de ne pas être attractifs et de ne rien faire », précise le maire.

Des aides suffisantes ?

C’est justement sur cette question qu’ont réagi les minorités par les voix de Bernard Henry et Bertrand Chandouineau. Le premier a regretté que « Saumur ne soit pas attractive, notamment pour les catégories socio-professionnelles supérieures, à côté de villes comme Angers », soulignant toutefois que « la ville qui fonctionne bien avec un bailleur social efficace ». Il s’est questionné sur l’impact que peut avoir l’augmentation des taux d’aide, passant de 10% à 15% pour certains. Bertrand Chandouineau a quant à lui estimé que « le dispositif d’OPAH RU n’a visiblement pas fonctionné aussi bien que nous l’espérions, puisque nous sommes aujourd’hui contraints de revoir les barèmes. » Il s’est dit « sceptique quant à ces évolutions minimes » qu’il juge « petits pieds », estimant que « pour avoir des aides conséquentes, il faut réaliser des travaux qui le sont tout autant et donc qui coûtent plus chers. Avec le prix des chantiers, cela n’est pas intéressant pour les propriétaires de réaliser des travaux. Il va falloir revoir et aller un peu plus fort sur les aides afin d’inciter plus encore à la rénovation. » « Certainement que l’on en fait jamais assez, je vous rejoins sur ce point », a concédé Jackie Goulet. Toutefois, l e premier édile rappelle également que « ces aides peuvent être doublées par l’agglomération et sont à cumuler avec des aides de l’ANAH et du Département. On peut aller jusqu’à 70% d’aides sur certains travaux. » Le maire explique également la limite du dispositif pour les propriétaires bailleurs du centre-ville de Saumur : « les bénéficiaires de ce dispositif signent une convention qui les empêche de faire payer un loyer qui dépasse les 5,90 euros / m2. Cela fonctionne bien sur Fontevraud, Longué ou Allonnes où les loyers tournent autour de 7 euros maximum du m2. Ce delta mis en perspective avec les aides fiscales est tout à fait absorbable pour les propriétaires. Mais à Saumur, le loyer est autour de 12 euros /m2 en moyenne et là, la différence est trop forte et il n’est plus intéressant pour les propriétaires de réaliser les travaux. C’est pourquoi nous menons un travail auprès du ministre du logement pour faire modifier ces plafonds pour les villes comme Saumur. »

Infos pratiques : Pour en savoir plus sur les aides disponibles, sur le dispositif et pour vous faire aider dans la constitution de votre dossier, rapprochez-vous d’Alter : https://www.anjouloireterritoire.fr/operation/un-nid-douillet-au-coeur-de-saumur

Commentaires 2

  1. Bidule says:

    C’est une bonne décision sans aucun doute. Encore faut-il que l’ ABF ne bloque pas les dossiers en demande pour des raisons non fondées. Les entreprises saumuroises ne demandent que des décisions positives pour continuer à restaurer ce beau patrimoine. Et en plus, ces entreprises sont d’une grande compétence et connaissent parfaitement leur travail et je rajouterai mieux que certains !!!

  2. Stop au faux social! says:

    Des aides, des aides, des aides. La meilleure aide qu’ils peuvent nous donner c’est de baisser les impôts et taxes et d’augmenter la productivité des services publics (6 mois pour un passeport ou une CI!!)pour diminuer le nombre de fonctionnaires et le coût global.Ainsi pas besoin d’aide, on saura se débrouiller. Merci. Surtout que ces aides sont toujours conditionnées. Donc stop au racket généralisé et oui à la bonne gestion.

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