Saumur. Sans Anjou Vélo Vintage, c’est « une certaine ambiance » qui n’habitera pas le Saumurois

Tout comme les hôteliers (relire notre article), ce loueur et réparateur de vélo sera impacté par l’annulation d’Anjou Vélo Vintage à bien des égards. Vincent Guillebault et Anthony Coutand ont ouvert, il y a un peu plus d’un an, un magasin de location et de réparation de vélos avec vue sur Loire, dans le quartier des ponts. Difficile de faire plus Saumurois. Mais cette année, la carte postale risque d’être un peu plus terne. « Nous sommes deux passionnés de vieux vélos et Anjou Vélo Vintage fait partie intégrante de notre ADN. J’y participe depuis le début lorsque cela était encore sous l’égide du conseil général. J’ai manqué seulement deux éditions. Je fais chaque année la plus grande boucle un peu plus typée Gravel (mélange entre vélo de route et vélo de chemin). À force, j’y ai rencontré des habitués qui sont devenus des amis maintenant. Ils viennent chaque année d’Italie pour participer à cet événement. Ce sont des fanatiques qui participent à toutes les grandes manifestations. Alors l’annulation est un coup dur et je ne jette la pierre à personne. Je dois l’avouer, je suis triste à l’idée qu’Anjou Vélo Vintage n’ait pas lieu cette année », témoigne Vincent Guillebault.

Des vélos vintage sur les bras

Le duo avait pourtant prévu le coup en achetant il y a quelques mois une trentaine de vélos pour l’occasion. « L’idée était de restaurer de vieux vélos pour les mettre à la location pour AVV. Cela a été un certain engagement financier et de temps entre la recherche, la restauration, les vieilles pièces à trouver… On se retrouve donc avec ces vélos sur les bras et nous avons été contraints de prendre un garage pour les stocker en attendant », explique le duo. Par ailleurs, leur commerce est régulièrement sollicité pour la restauration de vélos, notamment anciens. « L’année dernière, environ deux mois avant l’événement, nous avons eu beaucoup de personnes qui sont venues nous déposer leurs vélos anciens pour les remettre en état afin qu’ils puissent rouler durant le weekend. D’autant que cela avait été boosté par le coup de pouce vélo, d’un montant de 50 euros, proposé par l’État », poursuivent-ils. Même si cela ne représente pas forcément un très gros manque à gagner pour les deux professionnels passionnés « c’est toujours un petit plus en moins et une ligne de moins dans le prévisionnel ».

La nature a horreur du vide

Mais au-delà du côté business, c’est avant tout « une carte postale et une vitrine qui ne se fera pas cette année pour le Saumurois. Une année sans l’esprit vintage », estime Vincent. Depuis l’annonce, les réparateurs-loueurs ont reçu la visite de plusieurs habitués qui se sont dits déçus et tristes. « Cela touche toute l’agglomération. Beaucoup de professionnels comptent un peu sur cet événement chaque année », témoigne-t-il. Il craint également que cela ait un impact sur la portée de l’événement et sur l’image du vélo associé au Saumurois. « Il y a de nombreux événements qui commencent à se développer autour du vélo, dans le Pays d’Ancenis un nouvel événement se prépare autour des autos et vélos anciens. C’est à une moindre échelle avec 800 à 1 000 vélos annoncés, mais AVV a commencé comme ça aussi. Angers a aussi son événement autour du vélo avec Nature is Bike consacré au Gravel qui devient très tendance. Il faut être vigilant, car la nature a horreur du vide et lorsqu’il y en a un vide, d’autres s’y engouffrent et prennent la place », analyse-t-il. Heureusement, le Saumurois fait encore la part belle à la petite reine, grâce notamment à la Loire à Vélo. « Saumur reste un passage quasi obligé pour les pratiquants de la Loire à Vélo. Elle est très fréquentée et il y a une forte demande qui grandit chaque année. Nous le voyons bien puisque nous proposons des balades guidées hors des sentiers battus qui rencontrent un franc succès », conclut-il sur une note positive.