Saumur. Un véhicule de 90 ans flambant neuf au musée des blindés

Le musée des Blindés de Saumur a achevé la restauration d'un blindé unique au monde qui a participé au début de la Seconde Guerre mondiale. 

Il s’agit d’une AMR 33, pour automitrailleuse de reconnaissance modèle 1933. C’est la dernière survivante des 121 qui furent construites par Renault entre 1933 et 1935. « Même s’il faut toujours avoir une réserve sur ce point, car on n’est jamais à l’abri d’une surprise et de retrouver un modèle un jour au fond d’une grange, chez un collectionneur… », souligne le responsable d’exploitation du musée, Adrien Guinebault. Ce véhicule se voulait léger et relativement rapide pour mener des missions de reconnaissance, aller chercher une information et la ramener. « Il a été utilisé au début de la seconde guerre mondiale sur différents théâtres d’opérations, il est même remonté jusqu’en Belgique. Ce type de petit véhicule, parmi les plus petits de l’armée française, a rapidement été mis au rebut avec la course à l’armement durant la guerre. Ils ont été mis de côté et démantelés pour en réutiliser les pièces. C’est pour cela qu’il n’y en a plus aujourd’hui », souligne le chef d’atelier du musée, Alexandre Chenaux. Sa fiche d’identité : un moteur de 8 cylindres de 85cv, un blindage de 13mm maximum en tôle laminée, 3m50 de long, 1m60 de large, 1m78 de haut une vitesse de pointe de 60km/h et 5 tonnes tous pleins faits avec ses deux occupants, un aux manettes, l’autre à la tourelle.

En restauration depuis février

Basée sur des documents d’époque, la restauration s’est concentrée sur l’extérieur du véhicule, par la reconstitution des éléments manquants et l’application d’un camouflage utilisé par le 2e groupe d’automitrailleuses. L’insigne de l’unité est peint, comme il y a 80 ans, sur le flanc de la tourelle. « La tâche n’a pas été facile, car sur les petits véhicules blindés comme celui-ci, il n’y a pas de suivi aussi précis que pour les gros chars. L’historique a donc été plus difficile à faire. Nous avons toutefois retrouvé quelques informations qui nous ont permis de voir qu’il manquait quelques pièces comme des grilles de ventilation, un coffre, des rétroviseurs… qui ont été récupérées sur d’autres véhicules dans le stock ou reconstruites », précise le chef d’atelier. La restauration a débuté en février dernier. Cela représente environ 2 à 3 mois pleins de travail : décapage, restauration, fabrication des pièces, peinture… Ce modèle ne dispose pas de moteur, car trop de pièces étaient défectueuses et manquantes : moteur, transmission, boîte de vitesse. « Il est possible de retrouver les pièces puisque le moteur vient de la Reinastella, une automobile de luxe de Renault. Mais les pièces sont très chères. Qui sait au détour d’un don, peut-être retrouvera-t-il un jour son moteur », indique Adrien Guinebault.

Une restauration de plus en plus proche de la réalité

Le véhicule sera placé dans l’exposition permanente, au sein de la Salle France 1940, où il se trouvait déjà, mais avec un habillage qui collait moins à la véracité historique. « Il a été restauré à une époque où la ligne du musée en termes de restauration était plus dans le quantitatif pour constituer une collection importante du musée que sur l’aspect historique pointilleux que l’on peut avoir aujourd’hui. Notre objectif est de restaurer petit à petit les véhicules des années 40 pour s’approcher une peu plus de l’Histoire. L’idée est de restaurer au moins 2 véhicules chaque année, un sur l’aspect visuel l’autre sur la motorisation », poursuit le responsable d’exploitation. Le musée tient à une exigence de restauration à la hauteur de sa renommée mondiale.

Avant restauration

Pendant la restauration

Après restauration

Commentaires 2

  1. Mctr says:

    C’est pour partir en Ukraine 🤔 ?

  2. LE POILU says:

    Splendide ! Félicitations, Bravo, beau travail ! – Espoir d’un don pour la motorisation ? courage à toute l’équipe du Musée pour d’autres restaurations.

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