Saumur. Une micro-forêt voit le jour au lycée Sadi-Carnot Jean-Bertin

La fondation Bioparc Conservation, soutient depuis plus de 20 ans une trentaine de Projets Nature en faveur de la préservation des milieux naturels et de la biodiversité à travers le monde. Elle a souhaité agir au niveau local en impliquant la jeune génération, et a lancé un projet de reforestation nommé « Initiative Nature ». Il s’est ainsi appuyé sur l’expertise de deux associations locales « la Maison des Arbres » et « Saumur Terre d’Avenir », ainsi que sur l’ONG internationale « Jane Goodall Institute France », pour développer et organiser le projet commun de plantation d’arbres au sein d’une structure éducative : le Lycée Sadi Carnot – Jean Bertin de Saumur.

Ensemble, ces différentes structures ont donc établi le projet suivant : planter 1000 arbres sur une parcelle de 350m² située à proximité de la maison des lycéens. Cette plantation est réalisée selon la méthode de Miyawaki, botaniste japonais expert en écologie végétale. « Nous avons évoqué l’idée avec Patrick Cahuzac, président de la maison des arbres lors d’une de mes visites dans sa librairie. C’était il y a environ trois ans. Nous avions réussi à mobiliser des personnes, mais il manquait le financement. Le Bioparc a bien voulu nous accompagner dans ce projet », explique le proviseur adjoint Jean-Marc Demé. La mise en œuvre de ce projet a débuté au printemps dernier avec la rencontre des différents participants. Une présentation aux éco-délégués des classes, aux enseignants et au personnel du lycée a ensuite eu lieu au début de l’automne. S’en sont suivi le traçage de la zone de la future forêt, un labour léger du terrain sur une dizaine de centimètres. Le 9 novembre dernier, un mélange de copeaux de bois frais et du foin ont été répandus sur toute la surface de la future mini-forêt afin d’enrichir le sol et de le préparer à la plantation des arbres. La dernière étape a donc eu lieu ce vendredi 2 février. Une soixantaine d’élèves du lycée, ainsi qu’une vingtaine de bénévoles des associations « la Maison des arbres » et « Saumur Terre d’Avenir » se sont affairés pour planter tous les arbres avant 17h. L’enjeu est de taille puisque pour chaque arbre planté au Lycée Sadi Carnot, le Jane Goodall Institute France s’engage à planter 10 arbres au Burundi, soit 10 000 arbres.

Sensibiliser la nouvelle génération

Cette initiative nature poursuit plusieurs objectifs : planter 1000 arbres afin de limiter l’augmentation de la température, améliorer le bien-être et la santé des élèves du lycée au contact de ces espaces verts, sensibiliser les participants du projet à l’importance des arbres et à leur biologie. « Il s’agit de la première action que nous menons en commun avec ces actions et cela ne sera pas la dernière. Nous espérons en réaliser au moins une chaque année du le territoire. Ce sont des projets enthousiasmants où l’on peut voir l’évolution rapidement. C’est aussi très intéressant d’observer la transmission entre les générations, entre les bénévoles et les élèves qui ne sont autres que la génération future. C’est pour cela qu’il me semble important de mener ces plantations dans des établissements scolaires et ainsi sensibiliser les jeunes à l’importance de la préservation de la biodiversité, mais aussi à la découverte de celle-ci », témoigne François Gay, directeur du Bioparc.

Créer une continuité écologique pour les espèces

Maud Lelievre, présidente du comité français de l’UICN, était également présente à cette plantation. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) mène des actions dans le monde entier pour préserver les espaces de biodiversité. « Ces petits îlots de verdure jouent un rôle fondamental sur bien des points, et y compris dans de petites villes comme Saumur. En effet, cela permet de maintenir ce que l’on appelle des corridors vers pour les différentes espèces. Cela permet de créer une continuité environnementale qui permet à la biodiversité de se développer et de pérenniser. Il y a trop de fragmentation dans nos paysages : routes, champs, bâtiments… Par ailleurs, la végétalisation est essentielle pour lutter contre le réchauffement climatique, qui est une des causes de la disparition de nombreuses espèces animales et végétales. Chaque mois, on observe de nouveaux records de chaleur. Nous allons avoir des villes à 50°C d’ici peu et le moyen le plus simple et le moins cher est de végétaliser massivement. On ne peut vivre dans des villes climatisées où il fait 60 degrés dehors, comme on en observe dans certains endroits, ou continuer à organiser des JO en plein désert. Je veux croire en une prise de conscience de l’enjeu environnemental et toutes ces actions y participent, effectivement et sur le plan de la sensibilisation des nouvelles générations », commente-t-elle. Toutefois, encore faut-il planter efficacement. Sur le site du lycée saumurois, 24 espèces végétales différentes ont été plantées. « Certaines sont des essences locales puisqu’il convient de les préserver et de conserver ce patrimoine. Il faut cependant penser à l’avenir et planter des arbres pour les décennies qui vont suivre. C’est pourquoi certaines essences venant du sud et pouvant résister davantage à la chaleur et à la sécheresse ont également été plantées », poursuit Maud Lelievre.

A propos de la méthode Miyawaki

Grâce au concours de Patrick Cahuzac, président de La Maison de Arbres et d’Arnauld Delacroix, coordinateur de Saumur Terre d’Avenir, la plantation a été préparée et mise en œuvre selon la méthode de Miyawaki. Akira Miyawaki est un botaniste japonais né en 1928 et décédé en 2021. Expert en écologie végétale, il était spécialiste des graines et de l’étude de la naturalité des forêts. Spécialiste mondial réputé de la restauration d’une végétation naturelle sur les sols dégradés, industriels, urbains ou péri-urbains, Akira Miyawaki considérait que les forêts sont essentielles à la survie de l’humanité. Il défendait depuis les années 1970 la valeur des forêts indigènes et l’urgente nécessité et la possibilité de les restaurer. Se référant à la « végétation potentielle naturelle » (concept qu’il a étudié en Allemagne), il a développé, testé et affiné une méthode de génie écologique aujourd’hui connue sous le nom de « méthode Miyawaki » permettant de restaurer rapidement des forêts indigènes à partir d’arbres natifs sur des sols sans humus, très dégradés ou déforestés. Concrètement cette méthode ouvre la voie à une vraie révolution dans le domaine de la reforestation. Elle repose sur une double « impertinence » :
1- planter de très jeunes sujets de façon hyper-dense, à raison de trois arbres par m²
2- planter une très grande variété d’arbres indigènes, jusqu’à trente variétés différentes sur une même plantation.
Le génie de cette méthode est de pouvoir créer rapidement de nouvelles forêts riches en biodiversité, même sur des sols très abîmés, et de régénérer la vie du sol, justement, si importante pour tout le cycle de la vie. Ces forêts vivantes, de très haute densité, stockant beaucoup de carbone, mobilisent peu de surface au bout du compte !

Commentaires 3

  1. La sauterelle says:

    Très bonne initiative, bon courage aux ATOS pour l’arrosage, moins de pelouse a tondre.

  2. Laurence says:

    C’est vraiment à la mode ! Il y a encore plein de lieux à ne pas oublier

  3. Roger says:

    Et la plantation de 200 arbres à Bagneux ? On en parle pas ? Le Kiosque aurait-il des problèmes d’actualités ?

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