Saumur. Une selle à la française sur-mesure pour l’écuyer en chef du Cadre-Noir

Point d’orgue de son année de formation, Mathilde Costeux, stagiaire en formation artisan-sellier à l’IFCE Haras national du Pin, a remis à l’Ecuyer en chef du Cadre Noir le résultat de son projet. Le Lt-col Thibaut Vallette s’est vu remettre une selle à la Française, fabriquée sur mesure, selon les savoirs et savoir-faire des Haras nationaux. La remise officielle s’est déroulée le 9 novembre dernier.

Mercredi 9 novembre, l’écuyer en chef du Cadre noir, le Lieutenant-colonel Thibaut Vallette, s’est vu remettre une selle à la Française réalisée par Mathilde Costeux, artisan sellier. Cette remise, qui marque la fin de formation de Mathilde, s’est effectuée dans le hall du Grand Manège, lieu emblématique du Cadre Noir de Saumur, en présence de Flavie Bariller, Directrice du pôle formation, de l’équipe pédagogique des formations sellerie ainsi que du maître-sellier, Meilleur ouvrier de France, Michel Charrier.

Création et adaptation pour une conception sur-mesure

Dans le cadre de sa formation artisan-sellier sur le site IFCE – Haras national du Pin courant 2021-2022, Mathilde devait présenter le résultat d’une fabrication sur mesure. Elle s’est ainsi lancée dans la réalisation d’une selle à la Française. Mais pas n’importe laquelle, puisqu’il s’agit de la selle du « Grand Dieu », de couleur amarante, que seul porte le cheval de l’Ecuyer en chef. Elle a pu compter sur le savoir et savoir-faire d’un Meilleur ouvrier de France, Michel Charrier, pour maîtriser le cahier des charges de la fabrication de cette selle historique du Cadre Noir, et assurer un rendu identique à la selle initiale. Elle avait déjà participé auparavant à la réalisation de selles à piquer des sauteurs du Cadre Noir avec ce dernier. Le délai de réalisation de quatre semaines, imposé dans le cadre de la formation, était très court pour la fabrication de cette selle spécifique dont les origines remontent à la Renaissance.

Entre tradition et innovation

Tout au long du process de fabrication, Mathilde a navigué entre tradition et innovation, pour sauvegarder un patrimoine d’exception tout en utilisant des outils innovants tels que le topographe equiscan et la modélisation 3D. Ces mesures ont permis notamment d’optimiser le confort du cheval et le choix de l’arçon. Dans cette optique de gain de confort, la sangle elle aussi a été travaillée pour être plus ergonomique. En parallèle, les entretiens avec l’Ecuyer en chef ont permis de mieux comprendre les contraintes de la selle pour le cavalier. La batte, située à l’avant, a par exemple été légèrement avancée pour permettre ainsi une meilleure assise de l’écuyer dans la selle. Les étrivières monobranches ont été équipées d’une protection au niveau de la boucle pour éviter des frottements. La couleur amarante, symbole de l’immortalité, a bien sûr été conservée, comme le dessin des coutures sur les panneaux. La tradition s’est donc mêlée à l’innovation pour un rendu très esthétique, qui permet d’accroître le confort du cheval comme celui de l’écuyer. Cette réalisation s’intègre parfaitement dans la volonté de le prestigieux établissement de préserver le patrimoine en assurant une transmission des savoir-faire tout en optimisant le bien-être des chevaux.

Des ouvrages à l’ouvrage

Issue d’un parcours plutôt littéraire, Mathilde a décidé d’intégrer la formation CAP sellier harnacheur après une licence d’allemand. Cette jeune femme qui réalisait déjà ses propres créations avant d’intégrer les formations sellerie a vite fait preuve de rigueur et de créativité, en réalisant des selles de dressage et des selles d’amazone uniques. Afin de parfaire sa maîtrise du sur-mesure, elle a donc poursuivi avec une formation d’artisan sellier.

La formation sellier : un objectif sur-mesure

Dans le cadre de leur formation d’artisans-selliers, les stagiaires explorent l’art du sur-mesure grâce à un enseignement tourné vers l’innovation, le bien-être équin et la montée en compétences. En effet, sur le site du Haras national du Pin, l’atelier de sellerie accueille des machines et des logiciels qui assurent une meilleure employabilité des stagiaires. L’objectif est de permettre aux stagiaires d’apprendre à utiliser de nombreux logiciels et de capitaliser des compétences pour se différencier. Imprimante 3D, capteurs de pression, topographe… L’utilisation de ces technologies leur permettent d’apprendre un métier intégrant de nombreuses innovations avant d’intégrer le marché du travail.

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