Saumur Val de Loire. Insertion par le travail : 12 entreprises récompensées pour leur investissement

Ce mardi 7 février 2023 se tenait au sein du théâtre du Dôme de Saumur un événement autour de « l’insertion par l’activité économique » ainsi que la remise des Trophées des entreprises 2023 autour de cette même thématique.

Cet événement comprenait donc plusieurs temps, un premier point pour dresser le panorama de l’insertion en Saumurois, puis la remise des trophées aux 12 entreprises lauréates et enfin un temps d’échange un peu plus libre entre les différents acteurs du secteur. Avant toute chose, Jackie Goulet, le président de l’agglomération Saumur Val de Loire qui porte cet événement, a tenu à rappeler quelques éléments de contexte économique en indiquant que « le taux de chômage sur notre territoire est aujourd’hui à 7.5% et notre objectif est d’arriver à 5.5% d’ici la fin du mandat. Pour ce faire, nous avons besoin de tout le monde et cela doit passer par l’insertion pour intégrer au monde de l’emploi les personnes qui en sont le plus éloignées, en actionnant tous les leviers à notre disposition : formation, mobilités, logement, accompagnement… »

L’insertion en Saumurois

L’insertion est un dispositif et une valeur bien implantée en Saumurois grâce notamment à « la volonté des politiques, à celle des entreprises et des structures d’insertion », comme le souligne le vice-président de l’agglomération Saumur Val de Loire en charge de l’insertion, Guy Bertin, ordonnateur de l’événement. Il précise : « Nous avons sur notre territoire un certain nombre de personnes éloignées de l’emploi et l’insertion est bien un des moyen de leur donner un emploi. A l’origine, nous avions intégré des clauses d’insertion dans les marchés publics qui permettaient que les entreprises répondantes intègrent un certain nombre d’heures d’insertion. Nous avons eu des années à plus de 140 000 heures d’insertion. » Et d’ajouter enfin : « L’insertion répond à des besoins dans bien des domaines : services, alimentation, agriculture, BTP, transport, logistique… Dernière création en date dans ce domaine, l’entreprise à but d’emploi Asure, issue du dispositif Territoire Zéro chômeur de Longue Durée. Elle permet à des personnes très éloignées de l’emploi de travailler en fonction de leur capacités et de participer à l’activité économique. » Patrice Cadeau, responsable du volet insertion au sein de la DDETS (Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités) indique qu’en Maine-et-Loire cela représente « 20 millions d’euros investis par l’État, 1 655 équivalents temps plein financés par l’État et 5 785 salariés ». Des chiffres particulièrement importants et évocateurs. De son côté, le Département de Maine-et-Loire, compétent en la matière, engage chaque année environ 100 millions d’euros, dont 88 millions d’euros pour financer les bénéficiaires du RSA. « On en compte un peu plus de 3 000 sur l’agglomération Saumur Val de Loire, ce qui représente 16.2% des foyers du Maine-et-Loire », rappelle Sébastien Landeau, directeur insertion au Département. Il en dresse le portrait-robot : « Il s’agit en grande majorité de personnes de plus de 40 ans, à 56% des femmes, et avec une grande diversité de profils, notamment du point de vue de la formation. » 

Une main-d’œuvre moins importante et disponible

Comme le relatent plusieurs chefs d’entreprises venus témoigner ce mardi matin au sein de la salle à l’italienne du Dôme, « il n’est pas toujours facile de trouver de la main-d’œuvre, notamment dans certains secteurs et métiers spécifiques. » Pour Pierre Luneau, directeur du Pôle emploi de Saumur, « il est que le faible taux de chôme actuellement entraîne des difficultés pour trouver de la main-d’œuvre disponible, y compris en insertion. Toutefois, il faut tout de même relever qu’il y a en Saumurois 4 000 demandeurs d’emploi qui recherchent un emploi durable et 9 300 demandeurs d’emploi globalement. L’enjeu est donc de trouver comment mettre en adéquation les besoins des entreprises du territoire avec les demandeurs d’emploi et leurs compétences.» Pour ce faire, il y a selon lui plusieurs leviers : « Aller chercher des compétences ailleurs, mais on risque de se confronter à la même problématique ou alors permettre aux demandeurs d’emploi via des formations courtes d’acquérir de nouvelles compétences qui répondent aux besoins via les aides à la formation avant l’embauche. »

Des parcours de vie à accompagner

C’est justement le rôle de plusieurs structures d’insertion que de faciliter l’accès à ces formations et à accompagner les personnes dans un parcours de retour à l’emploi et à la formation. Plusieurs témoignages d’entreprises récompensées et de salariés issus de l’insertion présents ce mardi vont dans ce sens. À l’image de Jérémy, travailleur en situation de handicap, aujourd’hui en contrat CDI dans un milieu ordinaire chez Justeau : « j’ai commencé à travailler à la Régie de Quartiers de Saumur. J’ai vu qu’on ne proposait que des contrats courts et je souhaitais autre chose. Je me suis donc rapproché de l’ISTA ou j’ai essayé plusieurs métiers. Finalement, après avoir étudié mes attentes et mes compétences, j’ai pu réaliser un gros chantier en tant que soudeur en sous-traitance pour l’entreprise Justeau. Celle-ci m’a finalement embauché, et ce depuis un an maintenant. » Aujourd’hui l’insertion est pour les entreprises un véritable moyen de trouver une main-d’œuvre tout en répondant à certaines valeurs, comme en témoignent les entreprises Luc Durand et Chudeau « Aujourd’hui l’insertion ce n’est plus seulement des clauses sur les marchés publics. C’est pour nous un moyen de recruter qui répond complètement à notre ADN et à nos valeurs ». Mais cela demande un accompagnement très particulier et individualisé. Si cela est en partie le travail des structures d’insertion, c’est aussi celui des collaborateurs qui accompagnent les personnes inscrites dans ces parcours au quotidien, demandant un engagement personnel et du temps. Et l’entreprise Colas d’ajouter : « Nous rencontrons parfois dans les parcours d’insertion des personnes extraordinaires qui se révèlent particulièrement motivées. Elles sont impressionnantes, car elles relèvent tous les défis, en franchissant parfois de nombreuses barrières : l’isolement, la langue, la formation, le logement ou encore la mobilité. »

La mobilité, un frein à l’emploi

Ce dernier point, la mobilité, a justement été longuement, et à plusieurs reprises, abordé. Le Saumurois est un territoire particulier. « Il s’agit du 2e territoire le plus vaste des Pays de la Loire avec une distance moyenne entre le domicile et le travail de 23km kilomètres contre 13 à l’échelle nationale », précise Anatole Micheaud, vice-président de l’agglomération en charge des mobilités. Pour répondre à cette problématique, plusieurs acteurs ont mis en place des solutions. L’agglomération Saumur Val de Loire notamment compte développer son offre de transport avec des bus desservant mieux certaines grandes zones d’activités, des voitures électriques en autopartage, des voitures électriques à la location, et des vélos et trottinettes pour développer l’intermodalité. De son côté, l’Aspire a créé le dispositif Mobil’Izi. « Il s’agit d’un service de location que nous avons mis en place pour les personnes éloignées de l’emploi pour qu’elles puissent se rendre à un travail, à une formation, à un stage ou encore à un entretien d’embauche. Nous disposons de quelques voitures et voitures sans permis. Il est vrai que les distances entre le domicile et le travail en Saumurois, les emplois en horaires décalés et les zones moins accessibles peuvent se révéler comme des freins à l’emploi pour des personnes ne disposant pas de véhicule ou de permis », souligne Claude Noyelle, directrice d’Aspire. Pour un service plus accessible, des pôles ont été organisés sur l’agglo à Saumur, Allonnes, Montreuil-Bellay, Longué-Jumelles et Doué-en-Anjou.

Les lauréats des Trophées des entreprises 2023

12 entreprises ont été récompensées pour leurs actions, leur implication dans l’insertion en Saumurois cette année. Trois catégories prix : le prix spécial du réflexe social responsable, le prix spécial du tutorat d’insertion, le prix spécial de la confiance industrielle.

Prix spécial du réflexe social responsable :
– Entreprise Chudeau (5 000h d’insertion en 2022)
– Entreprise Chauvat (5 170h d’insertion en 2022)
– Entreprise TPPL (8 000h d’insertion en 2022)
– Entreprise Colas (3 500 h d’insertion en 2022)
– Entreprise EHTP (4 000h d’insertion en 2022)
– Entreprise Luc Durand (3 500h d’insertion en 2022)
– Entreprise Kyrielle (10 000h d’insertion en 2022)
– Entreprise Justeau (5 000h d’insertion en 2022)

Prix spécial du Tutorat insertion :
– Entreprise Saur (19 000h d’insertion en 2022)

Prix spécial de la confiance industrielle :
– Entreprise Martineau (6000h d’insertion en 2022)
– Entreprise France Champignon (54 000h d’insertion en 2022)
– Entreprise Alltub (travaille avec l’ISTA sur des missions d’entretien et de sous-traitance depuis 20 ans)

Commentaires 1

  1. Jean says:

    Bravo et merci d’avoir fait la promotion de « l’insertion »
    Mon expérience d’accompagnateur est que toute personne, même si elle a des difficultés particulières , doit pouvoir en étant bien accompagnée, trouver sa place professionnelle , avec un peu de temps.

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