Saumur Val de Loire. Le Saumurois renforce ses liens oenotouristiques avec l’Argentine

Il y a quelques années, l’agglomération Saumur Val de Loire a été lauréate d’un appel à projets pour développer des échanges autour de la viticulture et du tourisme avec la région de Tucuman en Argentine. Les bases du projet continuent de se construire.
Jérôme Delarue, Agnès Lenne, Guy Bertin et Nathalie Bagarie dans les vignes du Lycée Edgard Pisani.

En 2018 l’agglomération Saumur Val de Loire avait répondu à un appel à projets du ministère des Affaires étrangères et de l’ambassade d’Argentine. L’idée était de développer un échange oenotouristique entre une région viticole française et la province de Tucuman en Argentine. « Le Saumurois était en concurrence avec de nombreuses régions viticoles françaises parmi les plus grandes et importantes. Elle a finalement été sélectionnée. Sans doute sa modeste taille et son appellation moins connue ont rassuré et fait peser la balance en notre faveur », explique Guy Bertin, vice-président de l’agglomération en charge de ce dossier. En 2019, le président de l’époque, Jean-Michel Marchand s’était alors rendu en Argentine pour poser les bases de cet échange (relire notre article). Puis la crise sanitaire a mis un coup de frein à ce projet qui a repris il y a quelques mois. Une délégation est venue en Saumurois en novembre dernier. Puis au début du mois de mai, une délégation composée de Guy Bertin, Agnès Lenne, directrice du lycée agricole et viticole Edgard Pisani de Montreuil-Bellay, Jérôme Delarue enseignant en viticulture dans ce même établissement et Nathalie Bagarie directrice du CFA CFPPA Edgard Pisani se sont à leur tour rendu en Argentine pour rencontrer les acteurs locaux, viticulteurs, élus, afin de continuer à conforter cet échange.

À propos de la province de Tucuman

L’Argentine est un état fédéral où chaque province est dirigée par un gouverneur. Tucuman est l’une des plus petites provinces du pays. Elle présente plusieurs visages avec une grande plaine très industrialisée et riche économiquement. Une autre partie du territoire s’étend au pied de la Cordillère des Andes avec des paysages désertiques très retirés du monde industriel, la vallée Calchaquie. Cette autre vallée est déconnectée du reste du territoire et ne peut être rejointe qu’après plusieurs heures sur des pistes. C’est là qu’est développée la viticulture, au milieu des cactus et des terres rocailleuses. « Ce territoire cultive la vigne depuis très longtemps. Ils ont cultivé pour revendre le raisin à de plus gros fabricants de vin à l’échelle mondiale. Mais depuis une vingtaine d’années, ils ont commencé à vinifier eux même avec des exploitations aux tailles très variées allant de quelques m2 de vignes à plusieurs hectares », explique Jérôme Delarue. Ce territoire est également important dans la culture locale et est encore préservé par les peuples autochtones encore présents. La province a décidé de développer ce territoire autour de plusieurs axes : l’économie, la santé, la viticulture ou encore le tourisme. Un site majeur est aussi présent dans cette vallée, la cité sacrée de Quilmes, l’un des sites touristiques les plus visités avec 150 000 visiteurs chaque année.

Des échanges riches et mutuels

« L’objectif de cet échange est de partager des connaissances mutuelles et que l’on apporte notre regard sur le potentiel de développement du territoire sur le plan viticole et touristique. Si l’Agglomération porte ce projet, elle est soutenue par le lycée Pisani et l’université avec l’ESTHUA et sa formation touristique », souligne Guy Bertin. L’idée est également de développer des partenariats pour les élèves « en envoyant des jeunes découvrir de nouvelles méthodes de vinification dans des conditions totalement différentes de chez nous : des sols très arides, des altitudes très diverses, des parcelles et d’exploitations de tailles différentes… », poursuit Agnès Lenne. Les étudiants pourront donc découvrir d’autres méthodes et parfaire leurs connaissances sur l’adaptation des cépages aux terroirs. Un échange autour de la question des appellations et de la protection des terroirs pourra également être un sujet puisqu’il n’y aucune appellation en Argentine. Le prochain échange concret devrait être en septembre prochain avec un groupe d’une petite dizaine d’étudiants et des accompagnateurs qui viendront au lycée Edgard Pisani et en Saumurois pour participer à la période des vendanges, découvrir des sites oenotouristiques, comme les maisons de bulles, participer à des travaux de cave. Inversement des étudiants français se rendront en Argentine pour participer à leurs vendanges en février. Des échanges réguliers pourront être pensés à l’avenir pour des voyages d’études ou des stages. « À moyen terme, nous souhaitons développer avec l’ESTHUA, une formation diplômante et des équivalences entre notre formation ici et la leur là-bas, à l’image d’ERASMUS par exemple.

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