Saumurois. Des scènes de théâtre interactives pour sensibiliser au harcèlement scolaire

Pour la seconde année, l’agglomération Saumur Val de Loire proposait à destination des collèges du territoire un temps de sensibilisation ludique autour des questions de harcèlement. 10 collèges publics et privés ont répondu à cette proposition et ont permis à leurs classes de 5^e de participer à une séance de théâtre-forum animée par la troupe Nomad’I Serane. Ainsi, plus de 1 000 élèves seront touchés par ce temps de sensibilisation, du lundi 14 novembre au vendredi 25 novembre 2022.

Combiner les différentes campagnes

L’an dernier, l’opération avait été menée auprès des jeunes de 3^e et 4^e. « Les 5^es ont été sélectionnés, car ils ont la maturité nécessaire pour interagir avec les comédiens, prendre la parole, sans pour autant avoir la crainte du regard des autres. Par ailleurs, ils sont encore au début de leur parcours scolaire et peuvent être amenés à rencontrer ces situations », souligne Astrid Lelièvre, Conseillère communautaire déléguée au contrat enfance jeunesse. Si les collèges relèvent de la compétence du Département, l’agglomération a décidé de mener cette opération dans le cadre de sa politique de prévention de la délinquance. Quant à la date, ce moment de l’année a été choisi, car le 10 novembre se tenait la journée contre le harcèlement scolaire. « L’idée est d’inscrire ce temps dans un moment de l’année où la communication autour de ce sujet est forte pour ne pas la diluer et porter encore un peu plus le message en le combinant aux différentes campagnes de communication », explique Astrid Lelievre.

Le théâtre forum, une ressource interactive

Le théâtre-forum par sa nature permet de faire passer un message puisqu’il questionne, fait prendre conscience, explore plusieurs solutions à un problème et les confronte. Chaque spectacle dure environ 1h45 et contient trois courtes scènes. Chacune se termine mal et relate des situations réelles que peuvent tout à fait rencontrer les jeunes. Dans un premier temps, les comédiens jouent la scène complètement. Puis la scène est rejouée et les élèves peuvent à n’importe quel moment interrompre la scène pour corriger la situation en remplaçant, ajoutant ou changeant un personnage qu’ils jouent eux-mêmes. Ils tentent ainsi de manière active à transformer la situation et corriger le problème, même si cela n’est pas toujours évident. Le projet repose sur le questionnement et la prise de conscience de manière pro-active. Par ailleurs, chaque équipe pédagogique a le choix des trois scènes parmi plusieurs proposées, en fonction des sujets qui font sens au sein de l’établissement. « Je dois avouer que la compagnie fait un travail remarquable et propose aux jeunes des situations qui sont tout à fait vraisemblables. Cela montre aussi les rouages et permet aux ados de se rendre compte de ce qui est du harcèlement ou non, ce qui est problématique. Cela montre aussi par ailleurs, qu’il n’est pas toujours facile de répondre au problème et que cela peut prendre du temps. Il n’est pas toujours facile, voire jamais, de répondre rapidement et pleinement à un problème, notamment de harcèlement », commente le principal du collège Paul Eluard de Gennes, Rodolphe Mirande, où se tenait une représentation ce mardi.

Les réseaux sociaux comme amplificateur

Le principal du collège Paul Eluard indique par ailleurs que « le harcèlement scolaire reste un enjeu majeur pour nous professionnels de l’éducation. Nous menons tout au long de l’année et auprès de tous les niveaux des opérations de sensibilisation. La prévention et l’apprentissage sont une des clefs pour endiguer cette problématique. Certains élèves n’ont d’ailleurs pas toujours conscience qu’ils sont harcelés ou harceleurs. Il est donc essentiel de montrer quelle forme cela prend. » Catherine Bertin, Conseillère principale d’éducation ajoute : « C’est devenu pour nous de plus en plus compliqué de lutter et de repérer ce problème avec l’essor des réseaux sociaux. C’est d’ailleurs ce qui a été très bien montré dans une des saynètes où l’un des jeunes est victime de moqueries et harcèlement via un groupe de classe sur les réseaux sociaux. Ce sont des choses que l’on vit souvent et auxquelles nous sommes confrontés. Mais cela n’est pas facile pour nous de le détecter, car nous ne pouvons le voir et cela n’est plus uniquement durant le temps scolaire. Le numérique prend aujourd’hui une place considérable dans la vie des jeunes. Ils sont connectés à toutes les heures, notamment en dehors des heures de cours. Le harcèlement continue donc en dehors de l’école et l’extérieur n’est plus une soupape pour les harcelés. Ce qui accélère et amplifie probablement le phénomène. » Quoi qu’il en soit, l’objet de cette représentation est de montrer ce qu’est le harcèlement, qu’il faut en parler à quelqu’un dès que l’on en est victime ou témoin et de rappeler aussi les numéros dédiés : Le 30 20 pour le harcèlement scolaire et 30 18 pour le cyberharcèlement.

Un ciné-débat le 19 novembre au Dôme

Pour permettre au plus grand nombre d’être associé à cet objectif préventif, un événement majeur est programmé le samedi 19 novembre au théâtre du Dôme à Saumur à 14h. Maxime Jouet présentera son moyen-métrage « Je te faisais confiance » qu’il a réalisé en 2020. Il raconte l’histoire d’une jeune fille qui va progressivement se transformer en enfer entre rejet, hostilité et violence. En sa présence et entouré de personnes qualifiées sur la thématique du harcèlement, le public sera invité à débattre sous le format de questions-réponses où chaque personne présente aura la possibilité de s’exprimer. L’objectif est de proposer au public une expérience cinématographique destinée à la prévention qui aborde un sujet difficile. Cette représentation est gratuite et ouverte au grand public. Inscription conseillée sur https://my.weezevent.com/cine-debat-stop-au-harcelement-scolaire