Saumurois. Fine gâchette, Romain Meignan se fixe de nouveaux défis à relever

Après avoir obtenu les plus hautes distinctions dans sa discipline phare, le tir à l'arbalète, le Saumurois Romain Meignan se donne de nouveaux objectifs : détrôner les meilleurs tireurs à la carabine.

Le Saumurois regorge de talents divers et variés qui excellent dans leur discipline et sont parfois méconnus. C’est notamment le cas de Romain Meignan, originaire de Château-Gontier et installé depuis 2016 sur la commune de Concourson-sur-Layon (Doué-en-Anjou). Il est marié, père de deux enfants et chargé d’affaires chez ACML à Saumur. Mais en dehors de cette vie bien remplie, il est également détenteur d’un remarquable palmarès sportif. Notamment en tir à l’arbalète et normalement bientôt en tir à la carabine. Il débute cette dernière discipline vers l’âge de 8 ans dans un club de sa ville de Mayenne. « J’y suis resté jusqu’à ce que parte faire mes études à Toulouse. Si j’ai débuté par la carabine, comme généralement c’est le cas en tir sportif, les deux catégories phares étant la carabine et le pistolet, vers l’âge de 14 ans j’ai découvert l’arbalète. C’est vraiment une fois dans le sud, dans le club de Tarbes, que j’ai pu vraiment évoluer, avoir de bons résultats, aidé par le club qui investissait pour moi. Il faut dire que c’est une pratique assez onéreuse. Dès que j’ai commencé l’arbalète, je me suis senti à l’aise et j’ai rapidement eu de bons résultats. Lors de ma première année, j’ai été qualifié en finale des championnats de France, en junior bien sûr. Puis, à chaque fois quasiment, je terminais dans les finalistes. En 2010, j’ai eu ma première sélection en équipe de France et j’ai eu la chance de participer aux championnats du Monde qui se déroulaient alors en France. J’ai terminé vice-champion en équipe et 5e en individuel. Puis j’ai continué à être sélectionné régulièrement et j’ai été champion de France en 2011 et vice-champion de France en 2012 », détaille-t-il. Un parcours exemplaire donc.

Des médailles et des records à tour de bras

Et les choses ne s’arrêtent pas là pour lui. S’il a eu une petite période sans résultat lors de son passage chez les séniors, cela ne dura pas longtemps. En effet, dès 2015 il est de nouveau sélectionné pour participer à de grands événements, toujours en tir à l’arbalète. Il sera finaliste lors de la coupe du monde en Russie cette année-là, puis remportera la Nation Cup l’année suivante. Puis nouvelle pause dans la « carrière » sportive de Romain : Covid et famille obligent. « Je continuais à m’entraîner pour garder des habitudes, mais je ne participais plus à des compétitions. » En 2022, une fois la crise sanitaire passée, il remet le pied à l’étrier et se relance pleinement dans sa pratique. Il est alors repéré et sélectionné en équipe de France. Là, les médailles s’enchaînent : médaille de bronze lors de la coupe du monde en Suisse, 1ere place en France, il bât même le record du monde avec 398 points marqués sur 400. Pas mal ! Il terminera 5e mondial en 2022. Nouveau coup de collier en 2023. « Mon objectif était de décrocher le globe de cristal, le plus grand titre en arbalète », précise-t-il. « J’ai alors participé au 5 manches de la coupe du monde en Allemagne, Autriche (2 étapes), Suisse et France. Je me suis classé respectivement 1er, 1er, 3e, 1er et 2e. Au final, aux points, cela m’a donné la 1ere place et j’ai donc remporté le globe de cristal, le Graal. Lors d’une compétition française, j’ai même battu le record de France (NDLR : la performance ne s’est pas déroulée dans le cadre d’une compétition mondiale donc le record n’a pu être validé à cette échelle) avec 399 points sur 400 battant ainsi mon propre record ». La prochaine étape sera le compte rond ? « Pourquoi pas oui cela pourrait être un objectif. Personne ne l’a jamais fait. »

Mens sana in corpore sano

Tous ces résultats, il estime avoir pu les réaliser grâce à un cadre général très favorable. « J’étais bien dans ma vie perso, entre les enfants et la vie active, j’aimais aller aux entraînements, prendre le temps pour moi, être dans ma bulle. J’y prenais encore plus de plaisir et cela m’a aidé à atteindre ce niveau. J’ai également pratiqué beaucoup d’activités physiques à côté pour me maintenir en forme et faire la différence. Il faut savoir qu’une épreuve dure 1h30 durant laquelle on tire 40 coups. Il faut alors être très solide mentalement et physiquement. Pour ce faire, j’ai pu compter sur de nombreux sponsors, comme le Gulfstream de Chacé qui me met à disposition ses équipements pour me préparer. J’avais également suivi une formation de préparation mentale basée sur les neuro-science. J’ai d’ailleurs depuis créé ma micro-entreprise, Meignan Performance Mental, pour conseiller les sportifs. J’ai pu m’en servir pour ma propre expérience. J’ai appris à me connaître et à gérer la compétition. » Le secret, un esprit sain dans un corps sain !

De nouveaux défis

Mais Romain est un compétiteur dans l’âme et sa soif de victoires ne semble jamais étanchée. En effet, l’arbalète n’est pas un sport représenté aux Jeux Olympiques. Et « pour un sportif, l’olympisme est quand même ce qu’il y a de plus fort, de plus haut, de plus prestigieux. De par l’audience notamment ! » Pour relever de nouveaux défis, il a donc décidé cette année de revenir à ses premières amours et à se relancer pleinement dans le tir à la carabine. Il faut préciser qu’il n’avait pas vraiment abandonné la pratique et qu’il est aujourd’hui malgré tout classé 15e Français dans cette discipline. Il ne part donc pas de nulle part. « Mon objectif est de rivaliser avec ceux qui feront les Jeux Olympiques et de me mesurer à eux et si possible de les battre. Pour cela, je peux compter sur ma pratique de l’arbalète, qui est tout de même assez proche, et de mon expérience en compétition. A ce niveau, cela se joue beaucoup sur le matériel et la gestion du stress », témoigne-t-il. Et avec pour objectif de participer au JO ? A demi-mot, il commente : « J’essaie de ne pas trop y penser pour ne pas me mettre la pression, mais oui pourquoi pas viser une participation au JO de 2028. » Il va donc commencer les compétitions et tenter les qualifications pour les championnats de France et le Grand prix de France en janvier et février 2024. « Ce sont des moments importants où l’on est observé par les sélectionneurs de l’équipe de France. Il faut donc être à son meilleur niveau et faire la différence. Pour me préparer, je fais beaucoup de matches, même des non officiels. J’essaie d’acquérir des automatismes et de bien supporter la pression. Si je ne peux gérer un match non officiel, je ne pourrais pas gérer lors d’une grande compétition. La marche est difficile, car il y a beaucoup plus de pratiquants qu’à l’arbalète et le haut niveau est très élevé. Cela se joue à quelques détails ». Jusqu’à maintenant, Romain était affilié à un club vendéen habitué du haut niveau. Toutefois, il se pourrait qu’il se rapproche dès l’année prochaine du club de tir saumurois qui est par ailleurs en train de s’équiper pour le tir à l’arbalète. Peut-être un rayonnement international pour le club. A suivre…

Commentaires 1

  1. Christine says:

    Bravo à vous, Romain, pour toutes ces belles victoires et pour toutes celles à venir, à n’en pas douter ! Ravie de vous côtoyer au Gulf Stream et de lire cet article qui vous met à l’honneur.

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