Saumurois. Le milieu de l’hôtellerie-restauration peine à recruter

Que ce soit pour des emplois fixes ou saisonniers, les métiers de l’hôtellerie et de la restauration sont très en tension. Les responsables d’établissements peinent à recruter alors que la saison estivale approche à grands pas. Le constat est le même pour les professionnels saumurois.

Le 12 avril dernier, Hervé Bécam le vice-président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih) indiquait sur le site du Pôle Emploi que l’hôtellerie-restauration recherchait actuellement de nombreux emplois, accusant une forte tension (lire l’interview) : « Ce sont surtout les métiers de la restauration qui sont en grande difficulté aujourd’hui, principalement en salle et en cuisine. L’hôtellerie est aussi en tension, essentiellement dans les métiers des étages : femme de chambre, gouvernante et gouvernante-adjointe. Ceci étant, l’hôtellerie-restauration a toujours fait partie des secteurs à fort potentiel d’embauches. Depuis dix ans environ, la branche a créé 150 000 emplois, et aujourd’hui il nous manque un peu plus de 100 000 salariés, avec des tensions plus fortes dans les grandes régions touristiques comme le sud-est, le sud-ouest, la montagne, la Bretagne… » Un constat partagé en Saumurois, région pour le moins touristique où hôtels et restaurants sont légion. C’est en tout cas le sentiment que partage Benoit de Courcy, responsable du domaine de Mestré à Fontevraud-L’abbaye et président du club des hôteliers du Saumurois. « Nous avons de grandes difficultés de recrutement dans tous les métiers : femmes de chambre, réceptionnistes, restauration… Cela fait déjà quelque temps et le phénomène s’est renforcé à la suite de la crise sanitaire », détaille-t-il. Les hôteliers-restaurateurs font face à deux phénomènes qui se superposent : « Nous avons à la fois un manque de main-d’œuvre sur les emplois pérennes et sur les emplois saisonniers avec la saison estivale qui approche à grands pas. »

Des salariés plus exigeants

« Ce sont des métiers qui n’attirent pas beaucoup. Pourtant des négociations ont eu lieu en fin d’année dernière et ont abouti à une augmentation des salaires d’en moyenne 10% au 1er avril de manière à être plus attractifs. Toutefois, cela ne semble pas suffire et les salariés sont très attachés à leurs conditions de travail, au moins autant qu’au salaire. Mais il n’est pas toujours évident de répondre à toutes les attentes. Avec le Covid, les salariés ont pris goût à rester chez eux, à avoir un certain confort de vie en dehors du travail, ce qui est tout à fait audible, et ils sont devenus plus exigeants », analyse-t-il. Selon Benoit de Courcy. Il y a donc un chemin à faire des deux côtés de manière à réduire le vide qui sépare les attentes de chacun. « Il y a une prise de conscience des hôteliers quant à leur management, mais il y a un gap. Il faut que les hôteliers fassent un effort et que les salariés se remotivent. On a du mal à attirer de nouveau, y compris sur les emplois saisonniers », poursuit-il. Concernant les emplois saisonniers, les hôtels emploient généralement des étudiants ou des personnes qui prennent des petits boulots de manière transitoire : « Or, même ces personnes, nous avons du mal à les capter. »

Quelles mesures ?

Si le professionnel convient qu’il n’y a pas de solution immédiate pour relever ce défi et combler les besoins de main-d’œuvre, il estime toutefois que le secteur de l’hôtellerie-restauration « va s’adapter et y arriver. On finira par trouver, certes difficilement, des personnes à embaucher. Sinon on prendra des mesures comme certains l’ont déjà fait. En effet, certains hôtels ont fermé des chambres, des restaurants ont fermé des services. C’est dommageable, mais c’est pour le moment le seul moyen de répondre à la demande avec les moyens en notre possession. » Et de conclure : « La loi vient d’évoluer et a durci les conditions d’octroi du chômage. On voit donc un peu plus de monde revenir vers nouveau pour des emplois durables. C’est déjà un premier pas. Encore faut-il ensuite réussir à garder ces personnes et c’est là où les hôteliers-restaurateurs devront faire des efforts. »

Commentaires 5

  1. Superdeg says:

    Faut travailler à l’heure de l’apéro…

  2. Larbin says:

    Ça leur apprendra! J’ai travaillé tôt a 16ans. Plus de 50 heures/s payé une misère. Les patrons piochais dans les pourboires pour partir au soleil l’hiver. Quand il n’y avait pas de clients on devenait le peintre ou le larbin de service. Aujourd’hui j’ai changé de voie. Mes conditions sont bien meilleure. Tout est dit.

  3. Client says:

    On récolte ce qu’on sème. Commencez d’abord par les payer correctement, puis cessez de les traiter comme des chiens. Et vous verrez que tout ira bien.

  4. Les clients aussi !!! says:

    @ Client : Il n’y a pas que les employeurs qui  » traite » mal leurs employés…… les clients aussi ont une éducation a revoir car bien souvent lesmots de politesse sont absents …. » bonjour, au revoir, merci et ne parlons pas de la propreté quand ils partent……

  5. Neuneu de France says:

    Peut être qu’il y a beaucoup trop de restaurants et d’hôtels en saumurois ?! Sans compter les gîtes, chambres d’hôtes, les saisonniers ne trouvent pas de location pour se loger. Servir, nettoyer, trimer pour le conforts des personnes aisées ne font plus rêver le prolo.

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