Saumurois. Le préfet des Pays de la Loire à la rencontre du monde de la viticulture

Cette rencontre a permis de présenter le travail fait par les membres de l’interprofession pour apporter des solutions concrètes aux opérateurs. Notamment en matière de gestion régulière des marchés : mise en œuvre volontariste des réserves interprofessionnelles, engagement fort des vignerons et négociants en faveur de la contractualisation et développement de services en ligne afin de faciliter les démarches réglementaires : développement d’un guichet unique pour rassembler tous les dispositifs déclaratifs des professionnels. Une visite axée sur les préoccupations de la filière qui a donné lieu à des échanges constructifs et positifs, mettant en lumière l’engagement de toute une filière à travers la figure de son Président et de tous les acteurs de la filière viticole. « Cette visite a été très instructive permettant de partager les enjeux de la filière, filière importante pour notre économie et sur laquelle le gouvernement porte une attention particulière. Ces temps d’échanges sont très importants pour poser les difficultés rencontrées afin de construire collectivement les solutions adéquates. La filière pourra toujours compter sur notre soutien et la forte mobilisation des services de l’Etat », commente Fabrice Rigoulet-Roze, Préfet de région Pays de la Loire. « Nous sommes satisfaits de cette journée avec Monsieur le Préfet qui a écouté avec attention les préoccupations de la filière et avec qui nous avons eu des échanges de grande qualité. Nous allons nous mettre au travail pour respecter les différents engagements et échéances pris, notamment lors du prochain Conseil de Bassin », ajoute Lionel Gosseaume, Président d’InterLoire.

Le plan filière 2030 : vision stratégique du vignoble de demain

Suite à la tenue des Etats Généraux de l’Alimentation, les organisations professionnelles viticoles du Val de Loire ont été les premières à s’engager dans un plan de filière régional dénommé Val de Loire 2030, la feuille de route stratégique pour la filière qui doit accélérer sa mise en mouvement face aux grandes mutations en cours. Avec la mise en place en 2019 du plan de filière Val de Loire 2030, InterLoire a collectivement tracé des perspectives, permettant à l’interprofession de réaffirmer ses objectifs : créer de la valeur pour les Vins du Val de Loire sur l’ensemble de nos marchés en France et à l’export, monter en gamme, s’inscrire dans le territoire dans le respect de l’environnement et revendiquer collectivement notre identité ligérienne. Cette rencontre avec InterLoire, les représentants des familles de la production – la Confédération des Vignerons du Val de Loire (CVVL), de la famille négoce – l’Union des Maisons et des Marques du Val de Loire (UMVL), les organisations professionnelles et partenaires de la filière comme les Chambres régionales d’agriculture, s’est organisée en pleine période des vendanges pour parler de grands sujets portés par la filière.

Arrachage sanitaire : une demande pour les vignes en friche

Les parcelles de vignes en friche dans le Val de Loire représentent une réelle problématique sanitaire, étant des zones particulièrement propices à la propagation des maladies dont la flavescence dorée, la jaunisse, le mildiou etc. La question de l’arrachage sanitaire est donc au cœur des préoccupations des membres de l’interprofession qui demandent un arrachage sanitaire préventif dans l’ensemble des départements du Val de Loire, qu’ils soient concernés par la flavescence dorée ou non. La CVVL a identifié 350 ha concernés sur le Val de Loire, répartis entre les différents départements. Suite au Conseil de Bassin du lundi 19 Juin, un travail d’identification et de la qualification de ces friches est en cours par la CVVL, avec les Chambres régionales d’agriculture et les Fédérations viticoles.

Utilisation de l’eau chaude pour lutter contre les maladies

A l’initiative de la CVVL, les membres de la commission technique d’InterLoire ont fait expertiser l’impact du traitement à l’eau chaude sur la Flavescence Dorée, confirmant en mai 2023 être un outil efficace pour lutter contre cette maladie, garantissant la plantation de matériel végétal sain. Un état des lieux précis des capacités des pépiniéristes et une expression de leurs besoins face aux problématiques soulevées (manque d’équipement, coût global machines et plantation, apprentissage nécessaire) est en cours de construction. La CVVL et les pépiniéristes souhaitent atteindre le 100% de matériel végétal traité à l’eau chaude d’ici 3 ans.

Optimiser la gestion de l’eau

Dans une filière réputée consommatrice d’eau, et dans la 3ème région de vins d’appellation de France, les objectifs recherchés par la filière viticole sont pluriels :
– Consolider la connaissance fine des besoins en eau tout au long de la filière,
– Identifier les optimisations envisageables (plans d’hygiène, pratiques, outils, recyclage…) et explorer les innovations possibles notamment au chai,
– Pour renforcer la capacité de la filière et des entreprises à s’adapter dans un contexte climatique où la ressource en eau s’épuise, pour être plus résilientes face au changement climatique.
L’interprofession souhaite que le sujet s’inscrive dans l’agenda des travaux du collectif en lien avec les Chambres d’Agriculture ainsi que les services des régions Pays de la Loire et Centre Val-de-Loire.

Une stratégie d’adaptation au changement climatique

Parmi les mesures fortes, le plan comprend le développement d’outils de connaissance pour un pilotage efficace de l’adaptation nécessaire aux évolutions du climat. Un des enjeux majeurs est de développer et valoriser des outils d’aide à la décision répondant aux besoins des vignerons. L’amélioration de la connaissance des zones viticoles est priorisée, avec notamment l’objectif de cartographier les sols viticoles : en 2023, 58 900 ha du vignoble du périmètre d’InterLoire seront cartographiés, soit 89% de l’objectif 2030. « Nous disposons d’outils de plus en plus précis pour imaginer le vignoble de demain : le bilan hydrique journalier à la parcelle, l’Atlas Agroclimatique indiquant l’évolution d’indicateurs spécifiques aux cépages Ligériens, la cartographie des équipements antigels, la plateforme météo dédiée aux données observées et prévisionnelles, le zonage climatique des AOP à échelle fine, … » explique Olivier Brault, président de la commission technique d’Interloire, qui conclut « la vigne est une plante pérenne, qui se réfléchit à long terme, et le vignoble du Val de Loire, plus que jamais en mouvement, se transforme sous nos yeux à une vitesse vertigineuse ».

A propos d’InterLoire

Au sein de la troisième région viticole française de vins d’appellation, InterLoire, l’interprofession des vins du Val de Loire, rassemble 3 000 opérateurs (vignerons, maisons de négoce et coopératives) et représente 80 % des volumes du bassin viticole. InterLoire regroupe 34 appellations et dénominations du Nantais, de l’Anjou-Saumur et de la Touraine, ainsi que l’IGP Val de Loire, réparties sur 42 000 hectares et 14 départements de la Vendée au Puy-de-Dôme. Ses missions sont le pilotage économique et prospectif de la filière, la recherche et l’expérimentation, la défense et la promotion collective des vins du Val de Loire, l’animation et la coordination des acteurs de la filière ligérienne.