Saumurois. Pas de Tour de France dans l’ouest en 2023, retour sur son histoire saumuroise depuis 1903

Alors que le parcours vient tout juste d'être connu, force est de constater qu'en 2023, le Tour de France ne passera pas dans le Saumurois, et globalement pas dans l'Ouest de la France. Pour se consoler de ne pas avoir ce spectacle sportif à nos portes et les retombées médiatiques pour le territoire qui en découlent, retour sur l'histoire entre le Tour et le Saumurois.

Ce jeudi 27 octobre 2022, le parcours du Tour de France a été dévoilé. Que ce soit le Tour classique, celui des hommes, que pour celui des femmes, l’ouest a été complètement déserté pour l’édition 2023. Le Tour hommes partira pourtant d’Espagne le 1er juillet, pour remonter dans les Pyrénnées, puis vers Bordeaux, ensuite Limoges. Il redescendra ensuite dans le Puy de Dôme avant de rallier les Alpes. Il fera des sauts de puces dans les montagnes de l’est de la France avant une arrivée parisienne le 23 juillet. Un Tour qui se voudra donc très montagneux. Les femmes quant à elles partiront de Clermont-Ferrand le 23 juillet pour redescendre vers la Dordogne puis Cahors, Albi puis une arrivée à Pau après un passage par le fameux Tourmalet. Pour se consoler, le Kiosque vous propose un voyage dans le temps pour revenir sur l’histoire entre le Tour et le Saumurois. A votre guidon, le voyage commence.

L’histoire commence en 1903

En 1903, le premier Tour de France ne comportait que six étapes. Des étapes marathon, comme la dernière Nantes-Paris, longue de 471 km. Elle passait notamment par Angers et Saumur où les coureurs devaient s’arrêter pour un contrôle obligatoire au kilomètre 136. Ce contrôle était installé au « café Chenevreau, place de l’Ancienne Gare » indique le journal Le Courrier de Saumur.
C’est dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 juillet que les 21 rescapés atteignent Saumur. L’Echo Saumurois évoque ces conditions nocturnes particulières : « Le parcours Nantes-Saumur s’est donc accompli dans de bonnes conditions par une bonne température et vent arrière. Des membres des Sociétés locales se tenaient munis de lanternes aux passages difficiles ou croisements dangereux. » Le groupe de tête est pointé à Saumur à minuit et 56 minutes. L’Echo Saumurois donne sa composition : « Muller, Pottier, Sanson Maurice Garin, Girbe, Joseph Fischer, Foureau, Salais, Dargassis. Lechartier qui faisait partie du même groupe est tombé en passant sur un rail du tramway en face de la gare. Le temps de redresser une pédale faussée et il est reparti. »

Des clous à La Ronde en 1904

A l’arrivée sur le Vélodrome du Parc des Princes à Paris, l’étape revient à Maurice Garin vainqueur final de cette première édition de la Grande Boucle. La deuxième ressemble comme une sœur à la première. La sixième et ultime étape, Nantes-Paris, passe à nouveau par Angers et Saumur dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juillet 1904. Nouveau contrôle obligatoire au café Chenevreau où le groupe de tête, avec notamment Maurice Garin et son frère César, Aucouturier, Pothier, Samson, pointe à minuit vingt. L’Echo Saumurois s’indigne en raison d’un acte de vandalisme anti-sportif : « Un certain nombre de cyclistes saumurois s’étaient portés à la rencontre des coureurs, mais ils ont été arrêtés par une multitude de clous semés sur la route entre les ponts de l’Authion à La Ronde. Ils sont revenus tous « crevés »; de même, une motocyclette a été rendue complètement inutilisable. Ces procédés d’apaches sont sévèrement commentés de toutes parts, et l’on appréciera désormais ces épreuves sportives comme de véritables fumisteries, pour ne pas dire plus. »

Mazé une fois en 1978

Malheureusement ce Tour de France 1904 sera marqué par une série d’incidents graves et d’irrégularités. Dans sa « Fabuleuse histoire du Cyclisme » le journaliste Pierre Chany a qualifié cette seconde édition de « cauchemar ». Des clous de tapissier sur la chaussée ne sont pas « semés » uniquement en Saumurois, mais aussi du côté de Nîmes et lors de l’étape Toulouse-Bordeaux. A cela s’ajoutent les tricheries de certains concurrents (par exemple une partie du parcours en voiture), les agressions commises par des supporteurs fanatiques… Si bien que quatre mois après l’arrivée à Paris, l’Union Vélocipédique de France déclasse et disqualifie les quatre premiers du classement général, en particulier le vainqueur Maurice Garin, privé du doublé. Sur le tapis vert, la victoire est attribuée au 5e, Henri Cornet âgé de seulement 20 ans… Après 1904 on ne reverra pas de sitôt les coureurs du Tour de France à Saumur et même en Maine-et-Loire. Il faudra attendre 1936 avec des arrivées d’étape à Cholet et Angers. Comme le rappelle le site internet du Conseil Départemental, Angers a été 18 fois ville étape, dont deux fois ville départ du Tour de France, Cholet deux fois ville étape et même Mazé une fois ville arrivée en 1978. Pour Saumur l’attente sera plus longue. Elu maire en mars 1983, Jean-Paul Hugot présentera régulièrement la candidature de la cité du cheval. A cette époque déjà, de nombreuses localités postulaient pour accueillir le Tour de France comme ville étape. Finalement, Saumur est choisie ville départ pour la 10e étape de la 74e édition en juillet 1987. La veille, les coureurs arrivaient en Mayenne à Renazé, la commune des frères Madiot.

Le Tour de l’Avenir à Chacé-Varrains en 1983

Dans son dossier de candidature, Saumur possédait un atout spécifique qui permit à terme de concrétiser. En septembre1983, le Tour de l’Avenir, petit frère du Tour de France, avait fait étape à Chacé-Varrains. Cette épreuve internationale ne croulait pas sous les demandes pour accueillir une arrivée d’étape. Afin de marquer son 25e anniversaire, le Comité Sportif de Chacé-Varrains avait relevé le défi sous l’impulsion du président Jean-Victor Lefièvre épaulé par une dynamique équipe de bénévoles avec notamment Jean et Françoise Blanc. Le vendredi 9 septembre 1983, le jeune professionnel Frédéric Vichot franchit en vainqueur la ligne d’arrivée tracée à hauteur de l’église de Varrains. Il recevra son poids (60 kg) en vins de l’appellation Saumur, offert par la Cave coopérative de Saint-Cyr-en-Bourg et remis par son directeur Marcel Neau. Le lendemain, le directeur adjoint du Tour de France Richard Marillier était fait ambassadeur du Champigny.

Saumur-Futuroscope contre la montre en 1987

Malgré cette bonne approche, il faudra attendre 1987 : le vendredi 10 juillet Saumur est ville départ du Tour de France pour une longue étape contre la montre individuelle de 87,5 km qui s’achève au Futuroscope. L’Irlandais Stephen Roche s’impose, prenant une première option pour la victoire finale qu’il assurera face à l’Espagnol Pedro Delgado dans l’avant-dernière étape à Dijon, à nouveau contre la montre. Un article de Saumur Kiosque paru en juillet 2015 rappelle le « rôle majeur » joué par l’étape de Saumur (notre article). Vingt-neuf ans plus tard, en 2016, Saumur est de nouveau ville départ, toujours d’une longue étape, cette fois en ligne, à savoir 237,5 km pour rallier Limoges. A noter qu’en 1994, le jeudi 15 septembre Saumur fut ville étape du Tour de l’Avenir : étape Bonchamp-les-Laval-Saumur de 160 km gagnée par le Français Jean-Christophe Bloy.

Saumur, ville départ en 2016

La ville de Saumur a été ville étape du Tour de France en 2016 (le retour en images ici). En effet, le 5 juillet 2016, la 4e étape du Tour de France partait donc de Saumur pour le plus long parcours de ce tour avec 237km pour rallier Limoges. Saumur a bénéficié de sa situation géographique en Maine-et-Loire pour accueillir le départ vers Limoges. Mais il faut savoir que, trois fois dans le passé, les coureurs ont disputé une étape Angers-Limoges. En 1951, l’itinéraire passait en Sud-Saumurois par Doué-la-Fontaine et Montreuil-Bellay pour rallier Limoges au terme de 241 km. La Belge André Rosseel l’avait emporté, tandis que le Tourangeau Roger Lévêque portait le Maillot jaune. En 1960, Angers-Limoges emprunte le même parcours : victoire de l ‘Italien Nino Defilippis, le Belge Jan Adriaensens est Maillot jaune. Troisième et dernière étape Angers-Limoges en 1963, toujours sur le même parcours : victoire du Hollandais Jan Janssen, le Belge Gilbert Desmet porte le Maillot jaune.

Source : Archives du Kiosque http://saumur-kiosque.com/infos_article.php?id_actu=31764

Commentaires 1

  1. Question d'argent says:

    Elles coûtent combien, les éventuelles retombées médiatiques ?

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