Saumurois. Quatre prévenus jugés pour trafic de stupéfiants

Deux hommes et deux femmes ont été présentés en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Saumur, ce mardi 3 janvier 2023, pour trafic de drogue et blanchiment d’argent. Le procès avait été renvoyé à plusieurs reprises, pour donner lieu à une séance "fleuve" de plus de 9h...

Ce mardi 3 janvier 2023, trois prévenus, 2 hommes d’une trentaine d’années, une quarantenaire et une autre femme d’une trentaine d’années comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Saumur dans le cadre d’une affaire de trafic de stupéfiants et blanchiment d’argent. Trois d’entre eux avaient été entendus pour la première fois devant le Parquet Saumurois le vendredi 18 novembre dernier, mais avaient demandé un renvoi d’audience pour préparer leur défense. Ils avaient en effet été interpellés le 15 novembre seulement. L’audience devait initialement se tenir le 13 décembre dernier, mais avait finalement été déplacée à ce mardi pour des raisons d’organisation au sein des magistrats. Les prévenus, déjà connus de la justice et en état de récidive pour trafic de stupéfiants, avaient été placés en détention provisoire. Ce mardi à l’audience, de nouvelles personnes se sont greffées au dossier, puisque deux autres ont été interpellées. L’un d’eux, jugé pour des faits de blanchiment, a bénéficié d’une disjonction de son dossier. L’autre, une femme d’une trentaine d’années en couple avec l’un des prévenus était présente et entendue pour des faits de blanchiment.

Un drive de drogue démantelé

Au départ, en 2019, les enquêteurs de la brigade de gendarmerie de Saumur s’intéressent à un point de deal sous forme d’un drive à Mazé-Milon, sur un terrain des gens du voyage, suite à un informateur anonyme qui assure que le trafic dure depuis plusieurs années et est « très connu des toxicomanes ». Plutôt qu’une intervention trop rapide et sans lendemain, ils suivent les protagonistes, mettent en place des surveillances et écoute téléphonique qui viendront bientôt corroborer les faits. Selon la procureure de la République Marine Labarthe, « ce sont 10 à 15 clients qui viennent chaque jour sur le terrain et y passent quelques minutes seulement. 138 véhicules différents et n’appartenant pas à la famille proche sont identifiés sur une période de surveillance de 2 mois. Il est peu probable qu’ils soient venus pour autre chose que pour le trafic de stupéfiants. » Lors des perquisitions, ce sont au total plus de 1,5 kg de cocaïne et plus de 500 g d’héroïne ainsi que du numéraire qui sont saisis.

Un train de vie au-delà des ressources manifestes

Des véhicules haut de gamme et des comptes bancaires sur lesquels d’importants montants été relevés ont également été saisis. « Plusieurs d’entre eux vivaient des minimas sociaux et ne travaillaient pas. D’autres avaient de petits boulots et faisaient les saisons. Pourtant, le train de vie n’est pas en corrélation avec les ressources manifestes », souligne la procureure. L’un des prévenus avait notamment commandé une voiture de sport pour un montant de 100 000 euros et avait d’ores et déjà versé un acompte de 8 000 euros pour la réserver. Les prévenus peineront à expliquer les sources de leurs revenus, « des cadeaux et dons pour les naissances, anniversaires et mariages », avance l’une d’elle pour expliquer quelques 200 000 euros en l’espace de 5 ans. Un autre plus loquace avoue du travail dissimulé avec trois entreprises de vente de voitures, élagage et maçonnerie et se défend de toute participation à un trafic de stupéfiants malgré les écoutes téléphoniques parfois accablantes. Les deux autres reconnaissent le trafic pour « avoir un meilleur train de vie » ou « rembourser une ancienne dette », mais tentent de minimiser l’ampleur et la durée du trafic.

Des peines d’emprisonnement

Dans son réquisitoire, la procureure a demandé 4 ans et demi de prison pour la quarantenaire visiblement à la tête de ce trafic, 4 ans contre l’un des hommes, 18 mois et une révocation d’un sursis de six mois pour l’autre et 18 mois de sursis pour la trentenaire. Elle a également requis une interdiction de paraître sur le département de Maine-et-Loire pour une durée de 5 ans pour les trois premiers et une confiscation des saisies. Les avocats de la défense se sont étonnés de peines si lourdes et regrettent que le dossier « soit emprunt de suppositions et d’extrapolations sur les durées de prévention, les raisons des visites des potentiels clients… » Arguant que dans d’autres dossiers similaires ou plus graves encore, « des peines plus courtes soient requises. » Finalement après de longs débats et tard dans la soirée ce mardi, le tribunal a condamné les prévenus à des peines de 36 mois d’emprisonnement dont 18 mois assortis d’un sursis probatoire de 2 ans, 3 ans de prison dont un avec sursis, 15 mois de prison et une peine de 18 mois de sursis d’une durée de deux ans pour la dernière poursuivie pour des faits de blanchiment uniquement. Les scellées ont été confisquées, tout comme le terrain de Mazé-Milon ainsi que le solde des comptes bancaires.

Commentaires 1

  1. Jean-Jean49 says:

    Un renseignement anonyme bien au courant de ce traffic… Un réseau démanteler pour combien d’autres actifs….. ??

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