Thouars. Les élus votent pour la création d’une police municipale, mais l’opposition veut plus d’information

Les élus de la ville de Thouars étaient réunis ce jeudi 27 janvier en conseil municipal. Ils ont voté pour la mise en place d’une police municipale, mais les groupes d’opposition demandent plus d’infirmation à ce sujet.

Ce jeudi 27 janvier 2021, les élus thouarsais étaient réunis en conseil municipal. Parmi le sujet à l’ordre du jour, la mise en place d’une police municipale. Un sujet évoqué depuis longtemps par la majorité et souhaité par les thouarsais. Les élus de la ville ont acté ce jeudi la création d’une police municipale qui devrait être mise en place pour le 1er avril 2022. Elle sera composée d’un brigadier-chef et des trois agents de surveillance de la voie publique déjà en poste. Cela représentera pour la ville un coût supplémentaire de 34 000 euros annuels, avec ces effectifs. L’opposition du groupe Thouars Citoyenne, par la voix de Philippe Cochard,  a voté contre cette proposition, se demandant si cela était réellement nécessaire et si l’insécurité était vraiment grandissante dans la ville de Thouars. Ils ont également questionné la majorité sur plusieurs points : armement ou non de la police, implantation, rôle, fonctionnement avec les autres forces de l’ordre du territoire (gendarmerie et police nationale) … Des questions pour le moment qui ne trouve pas de réponse dans la bouche de la majorité qui donne rendez-vous le 17 mars prochain où le sujet sera normalement plus travaillé et où une convention entre la police et la gendarmerie pourra être présentée aux élus.

« Vers une troisième force de sécurité sur le territoire »
Dans un communiqué, le groupe Thouars Citoyenne estime : « Le sentiment d’insécurité que ressentent certains de nos concitoyens se comprend et est fondé souvent sur une réalité, réalité complexe, difficile à appréhender précisément. L’insécurité relève de plusieurs origines, telles que la délinquance ou les violences aux personnes, mais elle est liée également aux conditions sanitaires, aux situations de logement, à la délinquance numérique, à l’atteinte à l’environnement et à bien d’autres causes… Le sentiment d’insécurité se nourrit également de plusieurs phénomènes : le décalage entre la délinquance au quotidien et la réponse pénale, la multiplicité des intervenants et le manque de coordination entre les différents acteurs (forces de sécurité, action sociale, réponse médicale urgente, actions de médiation et actions éducatives…). Les inquiétudes multiples renforcent ce ressenti. Pour une meilleure efficacité, qu’il s’agisse de l’échelon national ou local, il est nécessaire de faire un diagnostic précis prenant en compte l’ensemble des paramètres sur la base d’une évaluation partagée avec la population sans oublier de définir à la fois les moyens et les méthodes. Or ce que propose la municipalité avec cette mise en place d’un service de Police municipale ne s’appuie sur aucun diagnostic, ni aucune évaluation (faits constatés, nature des actes, évolution sur une période récente…). Cette création s’impose sans concertation avec la population et privilégie la répression en mettant l’accent sur les faits au détriment des causes. Se pose donc la question de la pertinence des moyens mis en œuvre et par conséquent du budget prévisionnel inconnu à ce jour (moyens humains et matériels, police armée ou non…) et des actions prioritaires à conduire… Cette décision est avant tout une décision de circonstance qui ne contribuera pas, telle que proposée, sans plus ample réflexion, sans aucune autre mesure, à une amélioration réelle et globale des situations qui préoccupent les habitants. Pour toutes ces raisons les élus de « Thouars citoyenne » favorables à une réponse globale au mieux vivre ensemble, ne peuvent approuver le projet tel que présenté, incomplet, sans concertation, sans budget prévisionnel. »

« Un coquille vide » pour Energie Thouarsaise

Alain Ligné, chef de file de la minorité du groupe Energie Thouarsaise réagit : « La délibération portant sur la création d’une police municipale, votée en conseil municipal le 27 janvier, était un moment important car il porte sur un sujet qui nous concerne tous. L’orientation qui a été prise est une réponse – mais pas l’unique – à une préoccupation exprimée par les Thouarsais. C’est également une nouvelle responsabilité pour la commune. Si nous avons adhéré au principe, en revanche nous sommes restés sur notre faim. Quels moyens ? Quelles missions ? Prévention, assistance, sécurité ? Hormis quelques lignes (3) directrices sommaires, rien de précis ni sur le fond, ni sur la forme. Quels outils mis à disposition ? Quel partage de responsabilités entre la future police municipale et la police nationale ainsi que la gendarmerie. Sur ce point bien que le législateur encourage la signature d’une convention, la municipalité n’était pas en mesure d’afficher son contenu. Il aurait été bon aussi à l’occasion de ce débat d’entendre le commandant de police et le responsable de la gendarmerie, ce qui aurait permis à l’assemblée d’avoir un dialogue sain, utile et constructif.  A toutes ces questions précitées, pour l’heure aucune réponse. Même la date votée pour la mise en place officielle de ce nouveau service n’est pas certaine. Quant au lieu il demeure inconnu, alors qu’il y a quelque temps la création de cette police avait servi de motivation à l’acquisition d’un immeuble dans la cité historique. Finalement, la délibération présentée était une coquille vide. Aucun dossier d’information pour l’étayer comme le prévoit la loi. Seul l’effet d’annonce était recherché. L’exercice relevait de la manœuvre politicienne. Dommage. Pas très productif. Face à nous, Bernard Paineau nous a donné rendez-vous pour le 17 mars pour le prochain conseil municipal. Alors pourquoi ne pas avoir alors attendu cette date pour présenter aux élus la création de cette police municipale, fort d’un dossier construit avec un véritable contenu ? »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les commentaires sont limités à 500 caractères.
Le Kiosque renforce sa veille : Les commentaires ne seront pas corrigés. Ceux comportant des mots grossiers ou portant atteinte à l'intégrité des individus n'étant pas publics ne seront pas publiés. La courtoisie n'empêche pas la libre expression, nous vous rappelons aussi que le débat s'enrichit d'idées et non de critiques aux personnes. Vous pouvez aussi nous adresser un article, une réflexion, une pensée,... que nous publierons en courrier du lecteur.
Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?