Un nouveau billet de (mauvaise) humeur de l’auteur Pierre Creet qui nous informe…

Condamnées, mais connectées : "Le texte qui suit sera inclus - alors romancé - dans mon roman à paraître en 2025 (ceux de 2023 et 2024 étant déjà bouclés)"... Le billet de "L’écrivain qui gagne à être lu !"

« Si vous le permettez, ce principe de base en guise d’introduction : «  Dans notre monde prévisible, où tout est programmé, balisé, contrôlé, assuré, l’Amour reste la seule aventure possible ». D’autant qu’aujourd’hui la donne générale est : le chacun pour soi… l’hyper égoïsme… l’égocentrisme… le nombrilisme… le « Moi je »… Welcome in the new world…* (Qu’il me soit permis ici de ne pas croire, malheureusement, que quelques êtres réfléchis pourront inverser la courbe, changer le monde… j’ai déjà donné, un observateur neutre vous le confirmera)

Je vais vous parler ici de la catégorie de ces nouilles à l’eau sans beurre ni râpé, et même absentes de sauce tomate qui, le matin au réveil, pour fonctionner, allument le portable leur faisant office de cerveau :
De jeunes idiotes insolentes ! Mais si voyons, vous les apercevez chaque jour dans la rue, comme ultra pressées (car en retard…) ; naïf vous leur adressez un courtois et sympathique « bonjour ! » humain, ne comptez pas même à une discrète réponse à votre désintéressée civilité… Elles demeurent faussement affairées le nez et les yeux rivés sur leur portable comme si leur vie en dépendait, à croire que ces prétentieuses défendent jalousement, furieusement, une vaine volonté d’indépendance incompréhensible, laquelle pourrait, en certains cas intelligemment consentis, mener à une liberté endurée mais choisie et bien vécue : pas là car, en fait d’Absolu, ces mademoiselles je sais tout et je vous toise ne gagneront qu’à s’enfoncer dans la dépendance d’une solitude contrainte. Mais elles n’approchent pas cette réflexion : elles sont, et ça suffit à leur contentement mesquin, hyper connectées, plus avisées que leurs mères, tout à fait calculatrices et vénales. Pétasses déjà !
Elles privilégient d’abord leur réussite scolaire, facilitée par la baisse du niveau d’études : il s’agit d’assurer (ce verbe est bien le bon, amenuisant, petit, réducteur, mesquin…) une carrière (ici de même le mot est bien juste) à venir dans le monde du travail en pensant déjà à la retraite (quel anachronisme ! quelle horreur ! quelle fin déjà envisagée si jeune, prévue, calculée…).
Folie ! Peu de jeux, ni d’enfantillages, des révisions pendant les vacances : bien dresser le gosse afin qu’il soit préparé à l’âpre labeur de sa travailleuse vie future… Pas de gamineries mais du sérieux à l’âge du jeu puéril…
Un observateur étranger à ce déplorable dressage comprendra de suite le faux de la situation, car plus tard, il faudrait alors toute une vie à l’enfant se repentant pour effacer le formatage handicapant qu’on nous impose à l’école.

Puis, peu de relations vraies avec les ados, tout au plus quelques expériences prudentes en général, quelques flirts et maladroites branlettes pour jouer avec un amoureux jetable, préférant les blagues et moqueries plus ou moins méchantes entre copines ; pas d’amour surtout, pas de partage, non ! Rien d’Humain.
Cependant déjà le plaisir sadico-narcissique de se sentir désirée, mais dominante, par rapports aux envies des garçons : déjà garces en somme.
Dès lors, ce sont elles qui, dans la rue par exemple, en les croisant crânement du plus loin possible, portable fièrement tenu en main façon glorieux étendard, tête haute et regard distant détourné, lointaines et guindées, satisfaites de quoi on se le demande ? ignoreront complètement les passants, surtout les hommes, sûrement ravalés au rang de crottes de caniches lubriques !
Elles qui, peu après, répondront sans vergogne au téléphone, ou sms, alors que leur petit copain, compagnon d’infortune en ce cas… venant tout juste de les pénétrer, priera pour qu’elles ne se tirent pas tout bonnement, sans autre forme de procès, converser tranquillement dans la pièce à côté avec l’hyper connectée décérébrée qui les joint pour la vingtième fois de la journée… sans compter les inutiles sms…

Ensuite ces arrogantes simplettes se lancent dans la vie active, ce qui n’a cessé d’être leur but ultime :
« Ma carrière avant tout ! ».
Jouer un rôle social, se montrer capables, réussir professionnellement, et user de tous les stratagèmes afin de parvenir à mieux que les hommes, leurs ennemis jurés depuis quelques décennies, ambitionner d’être enviées – jalousées au boulot… cumuler des points retraite… il n’y a que cela qui compte.
Une union ? La vie ?
Balivernes, billevesées, fariboles et autres foutaises que tout cela !
Ça attendra !

Entendons-nous bien : pour ces simplettes fanatiques de l’égocentrisme et de la connection (je ne généralise point, vous répétant parler ici de ces abruties qui, le matin au réveil, pour fonctionner, allument le portable leur faisant office de cerveau), faire un couple, et le réussir, n’est plus la pierre angulaire de leur existence, l’incontournable palier pour créer une famille heureuse, et réussir leur vie ; à ce rythme, si ce n’est déjà fait ou bien en cours, ce sera une finalité oubliée, au profit d’une génétique assistée par ordinateur…
De même, faire l’amour (baiser en leur cas) n’est déjà plus qu’une terne activité de loisir plus ou moins passée voire dégradante.
Si l’occasion se présente, plus tard, ces oies grasses de bonne heure à se traîner vautrées sur des canapés opteront pour une union sans contrainte, libre, ou pacs, ou mariage, mais avec un « garçon de nos jours », soit assumant sa part de féminité, plus lâche que téméraire, bref un dérisoire bobo qu’elles auront bien en main, qui n’aura donc jamais l’occasion de la ramener. Elles ne lui imposeront que d’avoir un look à la mode, mais assez neutre pourtant afin de ne pas leur voler la vedette… et quelques goûts superficiels en commun genre cinoche, restos, lieux de vacances.
Pour ces gourdes impénitentes, professionnellement ce serait bien que leurs « sous-associés familiaux » aient une situation, stable évidemment, mais un cheveu en dessous de la leur, pas trop bien sûr, ce serait parfait pour asseoir encore mieux leur position dominante dans le couple, voire leur autoritarisme (« Bringuebalante cohabitation de deux ions aux charges inégales ! » noterait un observateur étranger spécialisé en physique – chimie et biologie). Ceci dit elles daigneraient accepter une situation vraiment très largement au-dessus de la moyenne… une fortune de start-up, pourquoi pas, serait la bienvenue, c’est une évidence… Un influenceur à la mode ? une noblesse ? Hum… plus qu’envisageable : ce serait chouette d’épater les copines sur fessedebouc et amstramgramme ou twisting !

Ceci étant posé, c’est là un fonctionnement « de couple » possible… autant qu’un mariage de raison, ou bourgeois à l’ancienne ; au reste tout est toujours envisageable, même le pire, on sait cela…
Mais, de nos jours à fortiori par les facilités à se séparer, cette inégale cooptation instable ne peut durer qu’un temps seulement, car ces bécasses en ligne se coupent ainsi totalement de toute possibilité d’authentique réussite amoureuse porteuse de Joie et de Bonheur, qu’on ne trouve que dans les nobles notions humaines d’abandon, de partage et de confiance d’un Amour véritable (Valeurs qui animent aussi une réelle solide amitié).

Bon, on ne va pas aller jusqu’à les plaindre… car un observateur étranger spécialiste en relations amoureuses et maritales noterait, qu’une fois leur union inévitablement foirée, elles feront ensuite souffrir une famille entière, elles plongées dans un vide sidéral les menant irrémédiablement à la solitude simple, puis dépressions progressives après différentes phases d’inéluctable déclin comme insomnies, nervosisme, achats compulsifs, anorexie, boulimie, abus de café ou thé, tabac, alcool, drogues, somnifères, excitants, jeux d’argent… et les discussions insipides, faussement animées, entre copines plus ou moins caractérielles, flippées de même, ne les sauveront pas de leurs trompeuses apparences de vitalité feinte, clope au bec, portable et verre de bière à la main.

Qu’espéraient-elles ?

Simplettes : s’il suffisait d’ordinatorer dans un univers froid et déshumanisé d’inutile sur-technologie pour goûter à la liberté totale, ça se saurait ! et quel boulot : se poser le cul engraissé aux plats surgelés tout faits, car elles ne savent plus – et ne veulent plus – cuisiner, à s’user les yeux devant un écran d’ordinateur à longueur de journées… Ça ne peut que déboucher inexorablement sur l’ennui dû à l’inutilité ; ensuite viendront les soupirs et râles, la morosité, puis l’amertume, les regrets éternels… et pire, le suicide devient alors une réelle éventualité, voire la seule porte de sortie alors envisageable…

Qu’espéraient-elles donc ces insipides connectées du début du XXIème ?

Non les filles, le Bonheur (et/ou l’Amour véritable ou l’Amitié profonde), ne se commande pas sur l’interpasnet, en cliques et claques (ce qui ne vous ferait pas de mal !) & collect, ou drive, n’est pas interchangeable comme vos polluantes fringues de frime achetées, peu ou pas portées, revendues, échangées, re-achetées… re… re… (au mépris de l’écologie que vous prétendez pourtant crânement vouloir défendre…) votre pseudo liberté n’est point : s’exempter médiocrement des difficultés dues à la Passion et à l’Amour d’un vrai couple ne peut mener, dès les premières rides qui arriveront encore plus tôt, qu’à la déception, la tristesse, l’angoisse du vieillissement avant la peur affreuse d’une mort que vous redouterez, désespérément seules, oubliées, d’avantage jour après jours sans fin…

Oui, qu’espéraient-elles ?

Leur phone sonne pour la énième fois de la journée… c’est certainement la gloire, la fortune, et / ou Justin Bieber, Mark Zuckerberg ou autre beau richard follement amoureux d’elles qui va les inviter… Elles sont lasses car irrémédiablement condamnées, mais décrochent… comme on s’accroche à une bouée de sauvetage… même virtuelle !

*Bienvenue dans le nouveau monde… »

Retrouvez la bibliographie de Pierre Creet

Commentaires 4

  1. Florentais says:

    Bonsoir.
    A écouter également.

    La belle au bois
    Auteur SAEZ

  2. Olivier Blochet says:

    Très en forme Pierre !

  3. Philippe says:

    Quel bonheur de lire ce coup de gueule que je partage INTEGRALEMENT à un détail près : Ces winneuses n’allument pas leur portable au réveil … Non ! Décalage horaire oblige, il est allumé jour et nuit au cas ou la célébrité leur viendrait des antipodes. Sait on jamais … Elles sont tellement irrésistibles ! Mais attention ! C’est en train de déteindre sur les mecs.

  4. CREET Piere says:

    Ami(e)s Kiosqueurs,
    Merci de vos commentaires. Même un mot suffit parfois, alors n’hésitez pas, s’il peut aider à faire comprendre la déshumanisation du monde au profit d’une inutile et avilissante technologie !
    Portez-vous bien
    Pierre CREET, l’auteur du billet d’humeur et de « La grenouille jaune ».

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