Météo du vendredi 29 avril. Comment est prévue la météo ?

Comment les météorologues font pour prévoir la météo des jours à venir ? Pourquoi toutes les prévisions météo ne disent pas la même chose ? Et pour quelle raison il leur arrive de se tromper ? Autant de questions que l’on se pose régulièrement et auxquelles répond Emmanuel Buisson, directeur de recherche et innovation chez Weenat.

Les météorologues n’ont pas de boule de cristal. En fait, pour déterminer le temps qu’il fera dans vos champs demain, ils s’appuient sur les millions de données que collectent chaque jour les appareils de mesure météorologiques comme l’explique Weenat. Parmi ces appareils, on distingue :

Les satellites météorologiques : Placés en orbite autour de la terre, ils sont équipés de différents instruments de mesure, tels que des radiomètres (pour mesurer la température de l’atmosphère) ou des sondeurs (pour évaluer l’humidité).

Les radars : Ces appareils émettent des ondes qui, lorsqu’elles rencontrent des nuages, sont réfléchies par les gouttes de pluie ou les cristaux de glace et l’onde ainsi rétrodiffusée repart vers l’antenne. Les données sont ensuite traitées par un ordinateur. Ce dernier calcule le temps nécessaire aux ondes pour effectuer un aller-retour. Il peut ainsi déterminer à quelle distance se trouve la pluie, et en quelle quantité.

Les stations météo : Le réseau de Météo France compte plus de 3 000 stations météo réparties sur tout le territoire. Pluviométrie, température, humidité, force et vitesse du vent, couverture nuageuse… Ces dispositifs mesurent toute une batterie de paramètres atmosphériques sur un point géographique précis.

Le saviez-vous ?

Pour prévoir le temps qu’il fera demain, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) s’appuie également sur les observations de systèmes embarqués sur 7 000 navires et 3 000 avions. Les vols commerciaux sont en effet équipés d’appareils pour localiser les masses d’air, et suivre leur déplacement. Mais avec l’arrivée du Covid, la quasi-totalité des flottes aériennes sont restées clouées au sol du jour au lendemain. Résultat : le nombre de mesures effectuées par les avions a diminué de 75 à 80% en moyenne. En l’absence de ces données, les météorologues disposent de moins d’informations pour établir leurs prévisions quotidiennes, qui sont donc moins fiables, en particulier sur certains modèles météo, comme GFS.

Les prévisions météo, c’est des maths

Les mouvements de l’atmosphère sont régis par un ensemble de lois physiques, qui ont été découvertes il y a près de 200 ans. Et les météorologues ont formalisé ces lois sous la forme d’équations mathématiques pour créer des modèles météo. Ces modèles sont capables, à partir des paramètres mesurés aujourd’hui, de simuler les évolutions de l’atmosphère au cours des prochains jours. Concrètement ? Les données mesurées par les satellites, les radars de pluie et les stations météo servent à alimenter des modèles météorologiques configurés sur des supercalculateurs, qui peuvent réaliser plusieurs milliards d’opérations par seconde. Les modèles météo sont très compliqués à développer. Et il n’en existe qu’une poignée dans le monde. Afin de mieux prendre en compte les spécificités du climat sur leur territoire, plusieurs pays ont créé leur propre modèle. C’est notamment le cas de la France, qui possède deux modèles nationaux : AROME et ARPEGE, tous deux opérés par Météo France. Lorsque vous regardez la météo au JT de 20H ou sur des sites comme Meteociel, Météo 60 et Pleinchamp, les prévisions agricoles affichées proviennent en général de ces modèles, ou d’autres modèles internationaux, tels que GFS (américain) ou ICON (allemand). Chacun de ces modèles à ses forces… Et ses faiblesses. Un modèle peut être très performant pour certaines situations météo mais pas pour d’autres plus spécifiques (comme les épisodes de gel par exemple).

Pourquoi est-ce que les prévisions météo peuvent se tromper ?

Selon Météo France, les prévisions à J+1 sont précises à 98%. En revanche, les prévisions à J+3 ne sont précises qu’à 70%. Autrement dit, plus ces prévisions sont à long terme, plus la marge d’erreur augmente. La raison ? C’est que pour résoudre les équations mathématiques, l’ordinateur a besoin de connaître la situation actuelle. Or, pour que son calcul soit exact, il faudrait lui fournir la température, la pression, l’humidité et plusieurs autres paramètres atmosphériques à tous les points du globe et à toutes les altitudes, avec une précision absolue, ce qui est impossible. D’abord, parce que les météorologues n’ont pas toutes ces informations. Mais aussi (et surtout) parce que calculer l’état de l’atmosphère pour chacun de ces points demanderait une puissance de calcul phénoménale. La résolution de ce calcul prendrait beaucoup trop de temps. Et avant même qu’il ne soit terminé, la prévision ne serait déjà plus d’actualité. Pour simplifier le calcul, l’ordinateur crée donc une grille météo. Autrement dit, il découpe le monde en carrés. En météo, ces carrés sont appelés des mailles. Et la taille de ces mailles varie selon le modèle météo choisi. Les mailles des modèles AROME, par exemple, mesurent 0,025° ou 0,01°. La résolution spatiale du modèle ARPEGE, quant à elle, est de 0,1°. Pour chacune de ces mailles, l’ordinateur calcule ensuite les paramètres atmosphériques (température, pluie, hygrométrie…). Plus les mailles de la grille sont larges, plus le calcul sera rapide, et moins les résultats seront précis. Le calcul se fait sur un pas de temps de quelques minutes, voire quelques secondes pour les modèles les plus précis. Autrement dit, le modèle calcule ce qu’il va se passer dans 1 minute. Puis il utilise les résultats de ce calcul pour prédire ce qu’il va se passer la minute d’après, et ainsi de suite. Au fil du temps, le poids des données d’observation initiales dans le calcul diminue, et l’incertitude augmente. La bonne nouvelle ? C’est que les ordinateurs sont de plus en plus performants. La puissance de calcul disponible a été multipliée par plus de 10 millions en 30 ans. Par ailleurs, les données météo sont aussi plus volumineuses, et de meilleure qualité.

Résultat : Sur les 30 dernières années, la qualité des prévisions météo du modèle ARPEGE a gagné un jour tous les 10 ans. Autrement dit, les prévisions à J+4 sont aujourd’hui aussi fiables que les prévisions à J+3 en 2010 et que des prévisions à J+2 en 2000. L’autre bonne nouvelle, c’est que les méthodes de calcul évoluent elles aussi. Plutôt que de se contenter d’un seul scénario météo, les météorologistes demandent désormais au modèle de produire plusieurs scénarios, pour voir comment une même situation pourrait évoluer au cours des prochains jours. On parle alors de prévisions d’ensemble, une méthode qui permet d’établir, pour chaque prévision, un indice de confiance.  Si les prévisions d’ensemble sont cohérentes entre elles, comme sur le graphique ci-contre, on sait que la prévision a de fortes probabilités de se réaliser. Et l’indice de confiance sera élevé. En revanche, si les prévisions d’ensemble divergent, comme dans ce deuxième exemple, on peut anticiper un risque d’erreur élevé. L’indice de confiance sera alors plus faible.

Côté météo

Demain, le temps sera encore au beau fixe. Le matin il fera 13 degrés et le ciel sera clément malgré la présence de quelques nuages. Dans la journée, nous aurons toujours 21 degrés et le ciel restera cotonneux. En soirée, il sera parfaitement dégagé et ensoleillé et il fera 18 degrés.

Matin

Après-midi

Soir

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