Musée d’Art Moderne de l’Abbaye de Fontevraud. Une expo qui crée le dialogue entre les oeuvres

A partir de ce samedi 1er avril et jusqu’au 16 juillet 2023, le Musée d’Art Moderne de l’Abbaye de Fontevraud accueille une nouvelle exposition dans ses salles. Il s’agit de la deuxième édition de l’exposition Connexions\Collections dont l’artiste invitée est Agnès Thurnauer et intitulée « Aliénor l’ouragane ».

« L’exposition « Aliénor l’ouragane », proposée par l’artiste Agnès Thurnauer dans le cadre du dispositif connexions/Collections n’est pas une commande et à ce titre les œuvres n’ont pas été créées spécialement pour celle-ci », explique d’emblée la directrice du musée, Dominique Gagneux. Et pourtant, c’est à si méprendre. En effet les œuvres ont été sélectionnées parmi celles déjà réalisées par l’artiste pour être exposées dans les salles du musée, lui-même composé d’œuvres particulièrement éclectiques provenant de la collection privée des époux Léon et Martine Cligman qui on fait don de celle-ci à l’Abbaye (relire notre article). La force de cette exposition est de parvenir à créer un dialogue entre les créations d’Agnès Thurnauer et les œuvres du site. C’est d’ailleurs l’essence même du dispositif. En effet, Connexions\Collections est le titre d’une série de manifestations qui invite un artiste contemporain à dialoguer avec les objets du musée, en plaçant ses propres œuvres dans les interstices du parcours des collections permanentes. En confiant aux artistes ce travail de relecture, le musée s’inscrit dans des narrations renouvelées. Loin de figer la collection dans un passé révolu, Connexions\Collections les fait vivre dans le temps présent, créant une polyphonie à laquelle le public est associé.

Des œuvres variées

Le travail de l’artiste est très varié. « Je travaille par séries, mais sans pour autant qu’une nouvelle série ne marque la fin d’une autre. J’ai toujours besoin de revenir à une technique que je pratique depuis des années », explique Agnès Thurnauer. L’artiste a donc installé dans le musée trois séries d’œuvres. Des Big-big et Bang-bang des silhouettes mystérieuses, des dessins préparatoires dont les courbes turbulentes font particulièrement écho à un tableau de Buffet aux lignes parfaitement droites, ou encore des Prédelles qui interrogent le langage. Pour Dominique Gagneux « ces œuvres sont aussi là pour questionner le musée, et donner des clefs pour que le visiteur qui n’a justement pas tous les codes de l’histoire de l’art puisse s’interroger, lire les œuvres et ressentir les liens mis en valeur. »

 

Une oeuvre qui relie les arts

L’exposition s’articulera en deux temps et deux espaces. Dans le même temps que ces œuvres dans le musée, Agnès Thurnauer a souhaité lier la figure d’Aliénor d’Aquitaine, très présente à l’Abbaye, à la sculpture L’ouragane de Germaine Richier, artiste majeure du musée. L’ouragane sortira des salles pour venir se poster dans la grande nef de l’abbatiale de Fontevraud et se confronter au gisant d’Aliénor lisant. Ainsi se créera une conversation entre des principes complémentaires : verticalité/horizontalité, clair/obscur, intellectuel/tellurique, action-inaction, instant/éternité… Pour les explorer, Agnès Thurnauer a invité quatre autrices (Marie Darrieusecq, Hélène Giannecchini, Anne Kawala, Tiphaine Samoyault) à écrire un texte sur Aliénor d’Aquitaine, figure connue mais nébuleuse, faisant écho à sa rencontre avec L’Ouragane. Lors d’une performance qui s’est tenue ce vendredi 31 mars avant le lancement de l’exposition, les textes ont été lus à tour de rôle par les quatre femmes déambulant autour des deux sculptures. Une captation de l’événement a été réalisée et le film sera ensuite diffusé dans une des salles du musée pendant toute la durée de l’exposition.

Pour aller plus loin : Relire notre article de présentation de l’exposition ici.

Infos pratiques ; Du 1er avril au 16 juillet au Musée d’Art Moderne de l’Abbaye de Fontevraud – Tarifs, horaires, renseignements sur https://www.fontevraud.fr

Commentaires 1

  1. Bourgeais says:

    Bof ! Une artiste ! Notre chère Aliénor méritait mieux que cela !

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