L’auteur tourangeau Pierre Creet connaît particulièrement le territoire de Saumur et la perle d’Anjou. Pour cause, il y a passé toute sa jeunesse et y a encore ses attaches. Né orphelin, il a été recueilli et élevé par ses grands-parents maternels et a grandi entre les Ponts dans un immeuble de la place du Port Cigongne. « Mes grands-parents étaient assez aisés, mon grand-père était le directeur de la Banque de France de Saumur. Je ne manquais de rien, j’ai vécu une enfance particulièrement heureuse, faite de copains et copines venus de tous horizons, de bonbons et Mistrals Gagnants que l’on allait chercher à la boulangerie. Je faisais du football, de la natation, de l’équitation… J’en garde de bons souvenirs ! », expliquait-il dans nos colonnes*. Il a également créé et géré le Blues Rock Magazine, une boite de nuit place de la petite Bilange. Saumur a donc marqué à jamais l’auteur et cela se ressent à travers ses livres. Les plus aguerris et fins observateurs auront en effet vite fait le lien dans ses romans entre des lieux et personnages « fictifs » qui ne sont pas sans rappeler quelques vérités. « Depuis l’appartement où nous vivions, entre les Ponts, je voyais la ville de Saumur et le théâtre. D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours considéré cette vue sur ces « belles rives » avec émerveillement », raconte-t-il. Un nom que l’on retrouve dans son roman « Beau comme un soleil », écrit en 2020 et publié l’année suivante. « Saumur y est, en effet, débaptisée Belrives ». On retrouve également une rue Rantilly non sans évoquer le quartier de Nantilly, le Chemin Bleu, Saint-Hilflo, Trédis, ou encore une rue de l’Est en lieu et place de la rue d’Alsace.
Qui de l’œuf ou de la poule… ?
Dans ce suspense psychologique, il y dépeint une ville populaire qui souhaite se développer et « monter en catégorie » en accueillant « une population plus huppée ». « Un casino devenait alors nécessaire pour l’image et pour attirer encore plus de visiteurs (et de sous) sur la commune », explique Pierre Creet. On parle bien toujours de son roman bien évidemment. Dans cet ouvrage, écrit plusieurs années avant que le projet de casino ne voie le jour sur les bords de Loire (même si le projet a été évoqué depuis des années), Pierre Creet y détaille un complexe se tenant dans l’ancien cinéma « le Palais ». « Le Sporting », c’est son nom, accueille ainsi un casino, quelques salles de cinéma, des bars des restaurants, et même une salle de gym avec sauna, ostéopathes, soins du corps, spécialistes du développement personnel… L’emplacement du site est assez clair : « […] Léo sort du complexe casino à gauche et prend tranquillement la route de chez lui, longeant d’abord la Loire majestueuse puis roule par le périphérique vers Bagne, banlieue toute proche où il demeure. » L’auteur a même imaginé un agrandissement du casino sur son flanc, là où aujourd’hui (dans la vraie vie cette-fois) les anciennes salles ont laissé place à un champ de gravas où sera construit un nouveau bâtiment. Malin ! Pierre Creet s’interroge alors avec humour : « La vraie question est : qui a lu mon livre en premier ? Le maire de Saumur ou le casinotier ? »
*Pour en savoir plus sur Pierre Creet, relire notre article : Saumur. Entretien avec l’auteur Pierre Creet : « C’est l’humain qui m’intéresse, depuis toujours »
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