Avoine. Corrosion sur les circuits des réacteurs : EDF rassure sur la centrale

EDF a publié une note d’information ce vendredi 20 mai concernant ses premières analyses sur le problème de corrosion potentiel sur plusieurs circuits de sécurité et de refroidissement de réacteurs nucléaires français, dont celui de Chinon. EDF se montre rassurante sur la situation du réacteur numéro 3 de la centrale de Chinon.

EDF a remis à l’Autorité de sûreté nucléaire une note relative à l’avancement général de l’instruction des défauts de corrosion sous contrainte (relire nos articles ici et ici), son analyse de sûreté et l’évolution de la stratégie de traitement qui en résulte pour l’ensemble du parc nucléaire. Douze réacteurs, actuellement à l’arrêt, sont concernés par les contrôles de corrosion sous contrainte (CSC), dont le réacteur numéro 3 de la centrale de Chinon. « Les contrôles et expertises réalisés sur Chinon B3 confirment l’absence de CSC sur le circuit d’injection de sécurité RIS. La présence de CSC a été localisée sur une soudure du circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt RRA », assure EDF (relire notre article pour comprendre les problèmes de corrosion sur les circuits). Toutefois, le résultat des expertises métallurgiques réalisées sur des échantillons prélevés sur des tuyauteries des circuits auxiliaires des réacteurs de Civaux 1, Chooz 1 et Penly 1 a confirmé la présence de CSC à proximité de soudures des circuits RIS (circuit d’injection de sécurité) et RRA (circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt). Les contrôles et investigations se poursuivent sur les 8 autres réacteurs priorisés (Bugey 3, Bugey 4, Cattenom 3, Civaux 2, Chooz 2, Flamanville 1, Flamanville 2, Golfech 1). L’analyse basée sur des expertises de circuits et la réalisation de calculs, simulations numériques et de tests menés dans le laboratoire d’expertises métallurgiques d’EDF (LIDEC) ont mis en évidence plusieurs éléments : « la localisation du phénomène dans la zone affectée thermiquement par les soudures, l’influence a priori prépondérante de la géométrie des circuits, l’influence des procédés de soudage, l’existence d’une zone de compression dans le métal, qui limite l’évolution du phénomène de CSC à quelques millimètres », selon le communiqué d’EDF.

Pas nécessaire d’anticiper de nouveaux arrêts de réacteurs

Parallèlement, EDF a réalisé et présenté à l’Autorité de sûreté nucléaire une première analyse de sûreté complétée de calculs, portant sur sa capacité à arrêter ses réacteurs en toute sûreté, y compris en cas de perte de 2 des 4 lignes des circuits d’injection de sécurité. A ce stade pour 2022, EDF considère qu’il n’est « pas nécessaire d’anticiper de nouveaux arrêts de réacteurs pour réaliser ces contrôles. La méthode de programmation des contrôles sur les autres réacteurs du parc, basée sur l’analyse des fiches de résultat des examens par ultrasons réalisés dans le cadre des visites décennales, a permis à EDF de définir un calendrier pluriannuel. »

Pour 2022, seront contrôlés, dans le cadre de leur programme de maintenance des visites décennales, les réacteurs suivants du palier 900 MW : Tricastin 3, Gravelines 3, Dampierre 2, Blayais 1 et Saint Laurent B2. Concernant le palier 1300 MW, des expertises métallurgiques approfondies vont être réalisées sur les réacteurs de Cattenom 3 et 4, Flamanville 1 et 2, Golfech 1. Celles engagées sur Penly 1 se poursuivront, afin de disposer de données suffisantes pour caractériser précisément le phénomène sur ce palier.

En 2023, des messages de prudence portant sur la durée des arrêts programmés de certains réacteurs ont été publiés conformément à la réglementation REMIT. En effet ces arrêts sont susceptibles de se prolonger pour des durées totales pouvant atteindre 25 semaines. Cela concerne :
– les réacteurs de 1300 MW ayant un arrêt programmé en 2023 et ne faisant pas partie des réacteurs prioritaires traités en 2022 ;
– les réacteurs de 900 MW suivants : Cruas 2, Bugey 2, Bugey 5, Chinon B2, Gravelines 6. Des arrêts intermédiaires seront programmés à partir du deuxième trimestre 2023 pour les réacteurs de : Cattenom 1, Saint-Alban 2, Penly 2, Paluel 2, pour des durées pouvant également atteindre 25 semaines.

Des travaux de remplacement des tuyauteries

EDF s’est d’ores et déjà engagé dans les travaux de remplacement des tuyauteries qui ont été déposées pour être expertisées. La filière nucléaire est également pleinement mobilisée. La préparation des chantiers sur les réacteurs concernés est lancée, les premiers dossiers de réparation ont été présentés à l’ASN, en vue de leur instruction. EDF a lancé les approvisionnements en tubes et coudes avec des aciéristes européens. Les cadences de production ont été optimisées pour livrer les premières pièces de rechange avant l’été. L’ensemble des fournisseurs qualifiés pour réaliser ces activités prépare dès maintenant les interventions. Des dizaines de soudeurs ont bénéficié de formations et d’entraînements spécifiques afin de garantir une haute qualité de réalisation.

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