Gennes-Val de Loire. Environnement : Un terrain d’activité économique transformé en forêt

Ce mercredi 14 février 2024 débutait une grande opération de plantation sur la commune de Gennes. Au total, près de 2 000 arbres seront plantés sur un terrain initialement dédié au développement économique.

La forêt va s’agrandir du côté de Gennes ! En effet, ce mercredi matin, une opération de plantation se déroulait sur un terrain de l’agglomération Saumur Val de Loire situé près de la zone artisanale des Sabotiers, à proximité de la forêt de Joreau. « Cet espace de 8 500m2 était initialement classé en zone économique constructible pour des bâtiments d’activité artisanale. L’agglomération a eu la volonté de le déclasser pour le mettre en zone naturelle. Cela correspond à nos engagements pris dans le cadre du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) ainsi qu’à notre charte forestière signée en 2023 (relire notre article) », explique Alain Bourdin, maire de Mouliherne et conseiller communautaire délégué à la filière bois. Ce sont ainsi 1 600 plants d’arbres forestiers qui vont désormais pousser sur cette surface qui représente presque l’équivalent d’un terrain de football. Ils ont été plantés en ligne, car contrairement aux micro-forêts et autres espaces boisés, cette parcelle a vocation à être exploitée. Mais encore faut-il être patient puisque le bois qui y pousse ne sera pas coupé avant plusieurs décennies. On y trouve plusieurs essences : des chênes pubescents, chêne tauzin, chêne sessile, châtaignier ou encore bouleau. Une haie bocagère de quelque 200 plants sera également plantée le long de la route. Elle sera composée d’arbres et d’arbustes présents sur le territoire et d’autres venant plus du sud qui s’adaptent davantage à la sécheresse et au changement climatique. « Cela permet de prolonger l’espace boisé et de capter plus de CO2, de ramener des puits de fraicheur et de permettre le développement de la biodiversité », souligne Angélique Orts, chargée de mission filière bois à l’agglo. Cette zone était jusque-là une pelouse entretenue et tondue régulièrement par la ville, donc bien plus pauvre sur le plan environnemental.

« Pas une mesure de compensation »

Alain Bourdin assure que cette plantation n’a rien d’une « mesure de compensation carbone », mais qu’il s’agit bien « d’une volonté de la collectivité de préserver des espaces naturels en zones agricoles ou boisées ». Et d’ajouter : « Il est vrai qu’il y a des tensions en matière de foncier pour les entreprises sur l’ensemble des zones d’activités de l’agglomération, y compris ici sur Gennes. Pour autant, nous allons mener des opérations de plantation sur l’ensemble des zones. En ce sens, nous avons également fait le choix de travailler sur les friches et les dents creuses pour y remettre de l’activité économique, plutôt que de reconstruire sur des espaces naturels, et ce, même si cela coûte plus cher. Par ailleurs, il est indispensable et essentiel, notamment dans le cadre du ZAN (Zéro artificialisation nette) de travailler sur l’existant et les lieux abandonnés. » En tant que territoire relativement boisé, l’agglomération doit également composer avec une modification de la gestion de ces espaces et l’émergence des quotas carbone. « De gros groupes achètent des espaces boisés un peu partout. Cela a fait exploser les prix et il est désormais quasiment impossible pour les particuliers d’acheter des bois », poursuit l’élu. Angélique Orts témoigne : « les prix sont aujourd’hui entre 10 000 et 15 000 euros l’hectare alors qu’ils étaient aux alentours de 7 à 8000 euros il y a deux ou trois ans. »

10 000 arbres plantés chaque année, y compris dans les entreprises

La collectivité s’est engagée à planter sur son territoire 10 000 arbres chaque année. Pour ce faire, elle déploient plusieurs outils comme la plantation de micro-forêts ou d’espaces boisés. Elle a également lancé durant l’été 2023 et relancé en 2024, un appel à projet auprès des entreprises pour les inciter à planter des arbres en finançant une partie des plans (relire notre article). « En 2023, nous avons eu 18 entreprises intéressées en quelques mois seulement sur plusieurs secteurs, notamment Chacé et Neuillé. Finalement, 4 dossiers ont abouti et sont en cours de plantation ou vont planter prochainement : AZ Performance qui a planté une petite centaine d’arbre, Martin de Candres qui va bientôt débuter ou encore Premier Tech qui va planter 400 arbres à l’automne prochain. C’est une aubaine pour les entreprises qui peuvent avoir ce type de projets qui s’inscrivent dans leur politique RSE. », expliquent-ils. Un appel à projet similaire a été lancé par l’agglomération auprès des communes. Plusieurs semblent avoir déjà fait part de leur intérêt. Enfin, des plantations sont étudiées su les zones de captage d’eau. Des études sont menées pour voir si cela est judicieux ou non. Cela pourrait représenter 10 à 15 hectares sur le territoire de Saumur Val de Loire. Mais il faut composer avec budget communautaire encore faible sur le sujet avec 50 000 euros par an dédié à la filière bois donc 25 000 euros pour les investissements. L’enveloppe sera probablement vite consommée.

 

Commentaires 6

  1. Toujours plus fort. says:

    Plantons des arbres, ça donnera des emplois!! Il faut bien être un élu pour avoir un raisonnement aussi débile alors que justement le Saumurois manque d’implantations d’entreprises, s’appauvrit et se dépeuple peu à peu. Ne faire reposer son économie que sur le tourisme, c’est bien une erreur mais ils s’en fichent, ils sont payés pour planter des arbres.

  2. Paul Hémique says:

    Bien plus facile pour ces élus de dépenser l’argent public plutôt que de trouver des entreprises qui elles pourraient créer des emplois
    et faire marcher la machine ……Vraiment désolant …Pauvre France !!!

  3. Norbert says:

    Donc, la zone d’activité ne peut plus s’agrandir. Moins d’activités, moins d’économie active, mais du vert, déjà bien présent.
    Si on continue vraiment dans ce sens, l’aglo sera dans peu de temps une refuge pour retraités en occupants des HLMs qui sont construits partout…

  4. Jan Nez Mar says:

    On fait n’importe quoi pour avoir des subventions.
    Regardé le Thouet, ils ont fait détruire des barrages pour avoir des suventions.
    Maintenant le contribuable vas payer pour réparer.
    Les élus s’en moque c’est pas leurs argents.
    Pauvre France

  5. On marche sur la tête says:

    Cette zone industrielle manque de place mais on plante des arbres au milieu des arbres.
    Allez voir une vue aérienne de la zone et vous verrez qu’il y avait surement d’autres sites à reboiser : c’est risible.
    Green bashing et effets d’annonces quand tu nous tiens.

  6. Contribuable 1 says:

    Quand je disais que les élus avaient une INTELLIGENCE ARTIFICIELLE 😴depuis leur mandature et bien maintenant ça me confirme qu’ils ont aussi un cerveau …..ARTIFICIEL 🧠 !!!! Mais avec l’argent racketté des Contribuables……….c’est pas grave…..

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